Une ironie mordante, des mélodies hybrides et obsédantes sur des thèmes actuels. Rouquine c’est l’association de deux bruns Sébastien Rousselet et Nino Vella. Un duo pour qui tout s’accélère depuis son passage victorieux dans « The Artist », profitant d’une pause entre deux concerts pour nous parler de l’avant/après exposition TV. Entretien.
« On se définit d’abord comme des auteurs-compos avant d’être des interprètes »
SYMA : Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore pouvez vous nous raconter vos deux parcours ?
Nino : Pour ma part j’ai fait le conservatoire quand j’étais petit et j’ai poussé jusqu’au diplôme de piano classique et jazz et d’orchestration. Et en parallèle j’ai appris en autodidacte les musiques électroniques. Avec Seb on s’est rencontré à la fin de mes études au conservatoire.
Sebastien : J’ai appris la guitare et le chant seul et j’ai commencé à monter mes premiers groupes, à retrouver des musiques à l’oreille. Et en parallèle j’ai toujours aimé écrire des textes depuis gamin, en anglais et français. Et j’ai fait le conservatoire aussi mais en théâtre.
Rouquine comme nom de scène pour deux mecs bruns c’est un comble ?
Rouquine : Oui c’est rigolo ça nous plaît bien, c’est un peu une passion du contrepied. On aime l’ironie !
Comment est né ce duo ?
Assez naturellement après l’arrêt du quatuor BABEL.
Pourquoi cette séparation ?
Babel s’est arrêté assez naturellement après huit ans de tournée, moment où tout le monde n’a plus forcément les mêmes envies musicales. Franchement on a eu une chouette vie en France et ailleurs tout de même !
Qu’est ce qui diffère Rouquine en terme d’influences musicales ?
On a épuré les choses, on a gagné en sobriété dans l’interprétation vocale. On chante à deux alors qu’avant Seb chantait seul, là on est tous les deux en lead. Et la façon d’écrire est plus frontale, plus directe et aborde des thématiques beaucoup plus à hauteur d’homme que Babel. Musicalement c’est plus épuré aussi du fait de n’être que deux, il y a un auteur, un compositeur donc moins de surcharge musicale et il y a l’héritage du travail pour les autres qui nous aide à aller d’avantage à l’essentiel. C’est un peu plus électro avec des influences de chanson française dans les mélodies avec des ambiances cinématographique aussi.
On sent que vous prenez un malin plaisir à jouer avec les codes notamment au niveau des textes, on ressent une certaine ironie mordante !
C’est vrai, je pense qu’on diversifie un peu toutes nos influences qui sont larges.. il y a un mixte de plein de choses. On se définit plutôt comme un duo hybride.
Je pense à votre titre « Mortel » qui aborde le thème du cancer mais d’un point de vue surprenant plutôt joyeux. C’est une manière de désacraliser ce sujet encore aujourd’hui si délicat ?
Il y a de ça, c’est une façon de parler des choses de façon vivante. On n’avait pas envie d’aborder le sujet du cancer d’une façon funèbre, d’en rajouter ou de faire du ton sur ton. C’est pas notre nature. Et il me semble pour faire du bien aux gens il faut que ça fasse partie intégrante de la vie. Dans la vie y a de la fête, de l’humour aussi, de la dérision, de l’excès et la mort fait partie intégrante du processus.
« The Artist a été quand même un tremplin promotionnel vraiment intéressant »
C’est l’une des chansons qui vous a permis de vous démarquer durant votre participation à « The Artist » sur France 2. Comment vous êtes vous retrouvé dans ce télé-crochet ?
On a été contacté par des directeurs artistiques qui bossaient sur l’émission parce qu’on avait un peu le profil de jeune groupe, et en même temps auteurs compositeur. Ça a été une longue réflexion, durant tout l’été 2021 on se disait un peu qu’on ne voulait pas le faire. On a fini par se décider parce que l’équipe de l’émission, le fait que ça soit présenté par Nagui nous a un peu rassuré. Il y avait la carte Taratata assez prestigieuse, c’est de qualité tout en étant un programme populaire donc ça nous allait très bien.
Vous avez avoué de base que vous n’étiez pas « chauds » pour la télé, l’expérience a réussi à vous faire changer d’avis ?
De base le terme « télé-crochet » promo télévisuel c’est quelque chose qui est assez loin de nous. Le fait de pouvoir jouer nos propres compositions c’est ça qui nous a vraiment décidé. « The Voice » par exemple on n’y serait pas allé. Nous on se définit d’abord comme des auteurs-compos avant d’être des interprètes.
Vous avez été surpris par l’enthousiasme du public à votre égard ?
Oui vraiment. On a découvert que le public aimait vraiment bien notre musique, nos chansons. Et ça ça a été une vraie découverte pendant l’émission ! Ça a ouvert notre public, on a touché beaucoup plus de gens. De base notre groupe était assez confidentiel avant ça.
Vous n’avez pas été trop impacté en tant qu’artiste par les critiques des Médias face au manque d’audience du programme ?
En tant qu’artiste non pas directement. L’équipe était en première ligne et s’en est pris plein la gueule. L’émission était encore en création donc les rouages n’étaient pas hyper fluides. Mais on espère qu’ils vont rectifier ça et qu’il y aura une saison 2 ! En tout cas on a l’impression que ça a été parfait pour nous, parce que mine de rien on a bénéficié de l’aura de l’émission. Même si pour eux ça a été un flop pour nous pas du tout.
En tant que gagnant ça reste quand même un bon tremplin pour la suite de votre carrière ?
Oui. Ça a été quand même un tremplin promotionnel vraiment intéressant. C’était quand même une exposition comme on n’a jamais eu par avant. Et puis, grâce à ça on est passé en radio, on a obtenu des premières parties notamment Gaëtan Roussel avec qui on a fait l’Olympia. Donc tout ça c’est que du plus pour nous. Mais en même temps, on n’est pas surexposé non plus. Nous ça nous va très bien finalement.
« On est enfin en pleine finalisation de notre premier album »
Vous qui avez démarré en tant qu’indépendants vous connaissez l’importance d’exposer des nouveaux talents. Quels sont les belles découvertes musicales du moment que vous nous invitez à découvrir ?
Y a un jeune talent qui a fait notre première partie au Café de la danse qui s’appelle Chéri. Et on pense aussi à un groupe avec qui on travaille HDX, un jeune groupe de rappeurs de Grenoble.
À l’heure actuelle vous êtes en pleine tournée, c’est un rythme qui laisse peu de place pour composer de nouvelles chansons ?
La tournée touche à sa fin. Clairement on a été beaucoup sur les routes. Mais là on est enfin en pleine finalisation de l’album.
J’allais vous le dire, à quand un premier album ?
Il sera prêt pour fin août ! On y explore deux thématiques, toujours avec la même griffe.
Merci au duo Rouquine.
Nouveau single « Première fois » sorti ce 22 avril.
DROUIN ALICIA