On les connaît très bien pour leur voix, leur visage, un peu moins en leur nom propre. Un vrai défi pour ces artistes que l’on applaudit habituellement avec leurs partenaires de scène. Des talents écrivant chacun de leur côté une nouvelle page de leur carrière en solo. Une tendance qui frappe tour à tour les groupes Thérapie Taxi, Videoclub et Hyphen Hyphen laissant à présent Adé, Zaouie, Mattyeux et Santa voler de leurs propres ailes.
Adé ex Thérapie Taxi
Un an et demi après une « Rupture 2 Merde » riche en émotions, les fans de Thérapie Taxi retrouvent enfin le sourire et la voix enchanteresse d’Adélaïde Chabannes. Terminé cette fois les excès de la vie d’ado pour la jeune femme qui vient de souffler sa vingt-septième bougie. Son vœux : s’assumer à présent en tant qu’Adé seule. Un nom qu’elle a commencé à imposer tranquillement au devant d’un « Parc Fermé » rouvrant ses portes post confinement. Un duo mélancolique et entêtant partagé avec Benjamin Biolay, suivi du mélodieux « Imparfait inconnu » intégré à la compilation Molitor. Parmi les paquets du jour « Tout savoir ». Un premier single officiel déballant son univers résolument pop addictif aux influences américaines. Une douceur aux accents country-folk parsemée de guitare. Une nouvelle identité musicale entre l’esprit Thérapie Taxi et sa direction future. « Que si j’me reconnais, Que si je suis plus la même, C’est peut être grâce à moi, Et je vole encore dans ma joie » conte-t-elle de son timbre voluptueux. Un envol qui l’a fait atterrir aux Etats-Unis pour le tournage de son clip tourné dans les rues de Los Angeles. Une virée nocturne à la sortie d’une épicerie typique en compagnie d’un cowboy articulé recouvert de néons. Un personnage symbolique renvoyant à l’ambiance de son premier album. Un disque composé et co-écrit par elle-même, enregistré à Nashville LA capitale de la musique country, à découvrir en septembre.
Zaoui ex Thérapie Taxi
Double dose de plaisir pour les fans de Thérapie Taxi qui savourent aussi des retrouvailles avec Raphaël l’ex second membre du duo qui lui a conservé la patte de leur répertoire. Un chanteur renommé de son patronyme Zaoui jouant au « Mauvais » garçon diabolique provocateur. Un trublion de la pop mordant d’ironie sur ce hit se moquant délibérément de la bien-pensance. « Si tu me croisais samedi soir, je pue la tise, Me parle pas politique, sort un billet, Ton avis c’est de la merde, comme le mien, L’humain aime trop le sale, je vais pas le changer » débite-t-il sans filtre dans la peau d’un trouble fête les yeux couleur rouge sans et des cornes sur la tête. Des paroles choc et insolentes qui défilent et restent en tête. Un humour noir frontale et piquant bousculant les codes avec humour et bienveillance.
Mattyeux ex Videoclub
Premier à avoir ouvert le bal des grands sauts en solo, Matthyeu Reynaud issu du duo électropop Videoclub. Une séparation à la vie comme à la scène avec Adèle Castillon. Un amour passé au coeur du premier titre de Mattyeux « Break up diaries ». Une rupture humaine mais pas musicale, l’interprète conservant pour l’heure des sonorités dans la continuité directe de celles de l’époque. À savoir une identité très marquée années 80 et un phrasé parlé. En plus d’une identité visuelle très prononcée style rétro. « Le passé, c’est passé, Dommage, c’était bien, Allez viens, on s’en fout » murmure-t-il les yeux rivés vers le futur.
Quand de son côté Adèle Castillon prend son temps et s’est pour l’instant contentée d’apparaître sur le titre « Nous » d’Annael.
Fanta membre d’Hyphen Hyphen
Contrairement aux autres, il n’est pour l’heure pas question de séparation pour Hyphen Hyphen. Un groupe dont on attend d’ailleurs d’ici quelques semaines un nouveau titre énonciateur d’un album. Et c’est durant l’écriture de ce dernier que Santa a surpris ses acolytes autour d’un piano en jouant des compositions dans un tout autre registre. Parmi eux « Popcorn salé » avec lequel elle s’essaye donc en parallèle en solo et en français. Un essai plus que concluant révélant sa voix intense et éraillée en plus d’une véritable sensibilité. Un torrent d’émotions sur ce titre intimiste et poignant dans un registre de variété loin des explosions rocks de sa troupe. Suivi dans la foulée par le profond « Qui a le droit » manifestant en faveur du droit à la différence et la tolérance pour tous. Un feu de joie qu’elle a bien l’intention de faire crépiter autant que possible portée par le soutien de ses camarades.
DROUIN ALICIA
