Le mois d’avril s’est révélé bien pauvre en sorties, à l’exception notable du dernier Lego Stars Wars. Même si ce dernier a trouvé un vaste écho, ce sont les bilans de sociétés et les grands mouvements financiers qui retiennent l’attention à la fin de l’année fiscale.
C’est l’incompréhension dans le monde du gaming à l’annonce soudaine du géant japonais SquareEnix, qui annonce vendre ses trois studios d’envergure nord-américains à la holding suédoise Embracer. Crystal Dynamics, Eidos Montreal et Square Enix Montréal vont quitter le giron de l’entreprise nippone à la fin de l’année, transférant ainsi des propriétés intellectuelles majeures comme Tomb Raider, Deus Ex, Thief ou Legacy of Kain. C’est surtout le montant de la transaction qui interpelle : 300 millions de dollars “seulement”, alors que de précédentes acquisitions se chiffraient en milliards.
Est-ce une faiblesse de négociation chez SquareEnix ou celui-ci avait-il le dos au mur? On sait que les revenus de Tomb Raider ou Deux Ex n’avaient pas donné satisfaction dans un contexte d’inflation des budgets de développement. On parle même d’une perte sèche de 200 millions de dollars sur les deux jeux Marvel de Crystal Dynamics et Eidos. De manière assez grotesque, SquareEnix garde Outriders et Just Cause, deux licences très loin d’avoir d’avoir le prestige d’un Tomb Raider. Embracer va prendre une importance considérable dans le jeux vidéo mondial puisqu’il possède déjà entre autres Saints Row, Metro Exodus ou Elex.
Dans les ventes mensuelles, on note la performance hors du commun de Lego Star Wars La Saga Skywalker, puisqu’il arrive en tête du classement américain sur toutes les machines. Plus impressionnant encore, c’est déjà le second jeu le plus vendu de l’année là-bas, devant Horizon Forbidden West ou même Légendes Pokémon Arceus (même si seules les ventes physiques sont comptées pour ce dernier). Comme on peut le voir ci-dessus, il a également réalisé un départ canon en France, avec trois versions physiques sans le top 5. Il cède cependant assez vite sa place à Horizon Forbidden West. Le hit PS5 remonte en tête dans l’hexagone, très probablement à la faveur de stock frais de la machine.
C’est le grand moment de l’année pour les financiers de chaque bloc : les comptes consolidés ont été publiés comme d’habitude début mai. Nintendo annonce une très légère baisse de ses ventes, soit 1695 milliards de yens (13 milliards d’euros) et un résultat d’exploitation légèrement diminué par rapport à 2020-2021. La firme n’a dégagé “que” 593 milliards de yens, 7,5% de moins que l’exercice précédent (environ 4,5 milliards d’euros). Le taux de jeux first-party dans les ventes est toujours de 79%, un chiffre très élevé après cinq ans d’existence de la Switch, prouvant que les éditeurs tiers n’ont jamais trouvé leur place. Certains comme Atlus semblent commencer à se désengager, et la console hybride n’a plus d’exclusivité non-nintendo annoncée.
En termes de software, Pokémon Diamant Etincelant et Perle Scintillante s’approche des 15 millions de ventes, tandis que Légendes Pokémon Arceus tutoie les 13 millions. Nintendo a expédié 23 millions de Switch dans le monde, et entame donc sa phase de déclin puisque c’est 20% de moins que l’an dernier. D’ailleurs, les pénuries mondiales de composants lui fait fixer un objectif encore inférieur de 21 millions d’ici mars 2023. La Switch totalise néanmoins un parc considérable de presque 108 millions de machines.
Considérablement freiné par les mêmes pénuries, Sony a expédié 11,5 millions de PS5 en 2021-2022. Il y a maintenant officiellement 19,3 millions de la nouvelle console dans les foyers, le chiffre de 20 millions étant probablement déjà atteint grâce aux importants stocks arrivés en avril. Pour rappel, la PS5 est repassée en tête en valeur dans les ventes US après un premier trimestre de disette. Avec 2740 milliards de yens de chiffre d’affaires (21 milliards d’euros) et 346 milliards de yens de résultat d’exploitation (2,6 milliards d’euros), PlayStation fait encore un peu mieux que l’exercice dernier. L’an prochain, Sony voit une forte hausse de son chiffres d’affaires gaming (+33%) mais aussi une baisse du résultat d’exploitation. L’entreprise explique ces perspectives par les acquisitions prévues, dont celle déjà engagée de Bungie.
FIFA, c’est fini! Enfin, presque. FIFA 23 sera cette année le dernier sous cette appellation. Electronic Arts confirme que sa simulation de football annuelle se nommera EA SPORTS FC à partir de l’édition 2024. Alors que la fin du contrat avec la FIFA puisse paraître suicidaire pour l’éditeur, EA ne perd en réalité que le nom sur la boîte. L’essentiel des informations réelles du titre (joueurs, stades, équipes…) provient de contrats bilatéraux avec les clubs, les championnats et les sportifs eux-mêmes. Dans son communiqué, EA revendique d’ailleurs plus de 19 000 joueurs, 700 équipes, 100 stades et 30 championnats! Et pour mieux dissiper les inquiétudes, il cite l’engagement de grandes organisations (UEFA, Bundesliga) à continuer à travailler pour EA SPORTS FC.