Le monde de la musique reste sans voix, orphelin depuis quelques heures de l’un de ses plus grands interprètes Daniel Levi. Une terrible nouvelle et déjà un manque envers cet artiste qui donnait à tous « L’envie d’aimer ». Une éternelle grande voix tirant sa révérence à seulement 60 ans après des années de lutte et espoir face à un cancer du côlon.
La fin d’un long combat
« C’est tellement court une vie, tellement fragile aussi » chantait si bien Daniel Levi. La sienne s’est malheureusement éteinte trop tôt ce samedi 6 août après 60 ans d’existence des suites d’un cancer du côlon. Un combat qu’il menait vaillamment de front depuis 2018. Une maladie foudroyante à laquelle il avait filé un crochet du droit grâce aux soins et son incroyable force de vivre. Un temps de rémission dont il chérissait chaque instant. Un généreux artiste qui sans jamais se plaindre profitait de ce regain d’énergique pour honorer les soignants pour leur courage et engagement sur la poignante ballade «Toi, moi, nous, eux, lui, vous ». Tout en participant volontiers à des évènements dédié à la prévention et recherche contre le cancer. Que ce soit le concert caritatif « Leurs voix pour l’espoir » ou le prime « Stars à nu » sur TF1 dont on se souvient avec émotions de son témoignage bouleversant. « La précocité du diagnostic joue un rôle incroyable dans la guérison » avait-il débuté invitant le public à écouter les signes avant coureur et au dépistage. Avant de détailler sa phase d’analyses, traitements et effets secondaires. Des mois de cures de chimiothérapies « avec toutes les conséquences » main dans la main avec sa femme Sandrine. Son ange gardien, son binôme à la vie comme en coulisses qui avait repris le contrôle de ses réseaux sociaux depuis avril dernier pour donner de ses nouvelles durant son hospitalisation. Une convalescence longue durée suite à une opération en urgence avec coups de fatigue, mais toujours beaucoup d’amour et d’espoir. «Bien sûre que l’on peut continuer à prier pour une guérison totale, mais rassurez-vous il va beaucoup mieux » écrivait la mère de son quatrième enfant dont il annonçait lui même face caméra l’arrivée le 15 juillet dernier. Une vidéo de remerciements à ses fidèles mais aussi de joie et reconnaissance « envers la providence, le ciel, le maître du monde qui dirige ce monde et fait des miracles » habituellement pudique quant à ses croyances religieuses. Sa dernière apparition avant l’issue de ultime rechute, qui malgré les nombreuses prières de sa communauté, lui aura été fatale. Une veillée a eu lieu hier soir avant des grands adieux au cimetière juif St Pierre à Marseille.
Une grande voix immortelle
« J’aime à dire que chaque jour est une vie » nous confessait joliment Daniel Levi en février 2020. « Les choses vont dans le bon sens » se réjouissait-il toujours aussi serein et confiant. Nous laissant encore aujourd’hui l’image d’un homme optimiste et bienveillant. Un joyeux rescapé à cette époque remonté à bloc après sa participation jusqu’en finale de « Mask Singer » saison 2. Prêt à braver une nouvelle étape de sa carrière la sortie de son album « Grâce à toi », sans savoir qu’il serait le dernier de son vivant. Un projet ultra positif, lumineux qu’il souhaitait faire résonner « auprès de tous ceux qui sont liés et traversent ensemble les épreuves de la vie… ». Une facette plus groove et plus soul de cette grande voix de la chanson française. Un artiste intemporel touché par la grâce interprète du légendaire « L’envie d’aimer ». Un hymne fédérateur d’union et de paix entre les peuples. Un message universel d’amour et tolérance qu’il incarnait à merveille avec son timbre unique et puissant. Parmi les tubes marquants de son répertoire également « Mon frère » qu’il partageait en duo avec Ahmed Mouici au sein de la comédie musicale « Les dix commandements ». Une troupe en deuil qui s’est empressée de lui rendre hommage sur les réseaux sociaux. « « Je perds ce soir un ami devenu un frère… » a réagi bouleversé son ex partenaire qu’il retrouvait sur scène pour la première fois en décembre 2019. « Notre frère est parti » s’attriste quant à lui Pascal Obispo compositeur de « L’envie d’aimer ». Même chagrin pour Ginie Line, ou encore Merwan Rim à l’époque doublure de Ramsès qui s’est pour l’occasion replongé dans les débuts de carrière de Daniel Levi. « 1992. La 1ère fois que j’ai entendu sa voix, j’avais 14 ans. Elle m’a bouleversé » confie-t-il en légende du berçant « Aime-moi comme ton enfant» en duo avec Catherine Lara. Parmi les autres pépites de cet enfant de Constantine qui aurait eu 61 ans ce 26 août, « Belle africaine » mais aussi « Ce rêve bleu » issu de la bande originale d’« Aladdin » qui a marqué toute une génération d’enfants. Au total sept albums solo dont un best of pour cette étoile qui continuera de briller éternellement.
Nous adressons nos plus sincères condoléances à Sandrine ainsi que l’ensemble des proches et fans de Daniel Levi.
DROUIN ALICIA
