Leonard Cohen, dandy mystique et solitaire
Lorsque l’on entend “Hallelujah”, on pense instinctivement au timbre suave de Jeff Buckley, à la voix de John Cale du Velvet Underground ou même à la bande son de Shrek. Derrière cette sublime ballade, se cache pourtant un être aussi singulier qu’énigmatique : le génial Leonard Cohen.
À travers la genèse de sa chanson mythique, ce film documentaire tente de nous faire comprendre le parcours créatif et la philosophie de ce poète musicien qui nous a quitté en 2016.
Un Hallelujah à mi-chemin entre la foi et le désir
Contrairement à la majorité des artistes, Leonard Cohen a débuté sa carrière « sur le tard ». C’est, en effet, aux alentours de trente ans que ce poète de Montréal s’est improvisé chanteur, auteur et compositeur.
Adepte de la mouvance folk, il a progressivement élargit son répertoire au rock et à la pop mais, c’est définitivement avec le single “Hallelujah” qu’il a pactisé avec le Créateur et qu’il est passé à la postérité.
À la fois profane et sacré, cet opus universel nous fait songer à une étrange prière amoureuse. À mi-chemin entre le gospel et le blues, il parvient magnifiquement à faire fusionner foi et sexualité tout en questionnant le sens de la vie. Leonard Cohen a mis des années à écrire cet “Hallelujah” et il résume à lui seul toute sa quête existentielle.
Le cheminement spirituel de Leonard Cohen
Si les réalisateurs Dayna Goldfine et Daniel Geller ont choisi cette chanson comme fil directeur de leur film, c’est justement pour nous faire subtilement capter le parcours de cet artiste aussi discret que sensible. À travers ses interviews, ses tournées ou ses répétitions en studio, on découvre le cheminement spirituel de Leonard Cohen, on comprend mieux ses inspirations et l’on capte ses phases de dépression qui l’ont conduit à séjourner au sein d’un monastère zen durant plus de six ans.
À l’exemple du film de Brett Morgen sur David Bowie (Moonage Daydream), ce long métrage se concentre sur le processus créatif de l’artiste en mêlant des images d’archives à des témoignages d’amis et de musiciens. Monté comme un voyage spirituel, il nous livre à la fois l’élégance, la solitude et le mysticisme de Léonard Cohen.
Même si l’on adore écouter en boucle le divin “Hallelujah” de ce dandy des temps modernes, on aimerait que cet hommage cinématographique nous fasse aussi entendre des morceaux moins connus, qu’il explore d’autres textes et poèmes de Leonard, et qu’il nous en apprenne d’avantage sur sa jeunesse.
Au bout de deux heures de voyage musical, on est néanmoins séduit et l’on se dit que le mystère Cohen demeure à l’image de celui de la “Création” : envoutant et insoluble !
Florence Gopikian Yérémian – florence.yeremian@symanews.fr
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Hallelujah, Les mots de Leonard Cohen
Un film de Dayna Goldfine et Daniel Geller
En salles : le 19 octobre 2022
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SONY MUSIC accompagne la sortie du film avec l’édition d’un best-of inédit de Leonard Cohen en CD et vinyle (édition limitée). Composé de 17 titres, HALLELUJAH & SONGS FROM HIS ALBUMS, comprend une performance livre inédite et inoubliable de Hallelujah lors du Festival de Glastonbury en 2008...