Qu’est ce qui pourrait sauver le monde ? L’amour semble une bonne piste. Un sentiment universel que Julien Doré répand à chaque concert de son « Aimée Tour » qui porte bien son nom. Un show fiévreux de passion et de bonnes énergies, transportant le public dans une galaxie déjantée et féerique. Debrief.
Vague caniculaire
Le thermomètre affichait 47 degrés ce vendredi soir à Troyes. Une température anormalement caniculaire provoqué par Julien Doré. Un comble pour l’artiste qui aime alerter et chanter le dérèglement climatique. C’est pourtant une forte vague de chaleur qui frappe son « Aimée Tour » passé par une cinquantaine de Zénith et déjà 3 bientôt 4 concerts évènements à l’Accor Arena de Paris. Une tempête qui va s’abattre encore sept fois dans les prochains jours aux quatre coins de la France. Avant d’échouer une ultime fois au Forest National bruxellois le 11 décembre prochain. Un mercure qui grimpe d’une traite face à son énergie débordante et sa pluie de tubes solaires gorgés de vitamines. Une tornade qui démarre doucement, camouflée derrière une instrumentale orchestrale de « La fièvre ». Une entrée à pas de velours du chanteur dans son costume de panthère rose. Un lion bestial à la crinière indomptable rugissant dans l’arène dés les premières secondes de son show enflammé. « Il se la donne » peut-on entendre au milieu des 4200 passagers de cette balade agitée sur « Le lac » passant par la plage de « Porto-Vecchio ». Une croisière animée d’un karaoké géant participatif sur le déjanté « Kiss me forever » puis d’un cours de danse collectif dirigé par la mascotte panda de « Coco Câline » sur fond de paysage tropical. Le tout entre deux notes d’humour et jeu avec son pied de micro et blagues dignes d’un one man show croisé d’une performance de rock star. Suivi de la réalisation d’une vidéo filmée par le chanteur lui-même bien décidé à joue avec « Les limites » du possible. Jusqu’à s’élever sur un tapis volant et se suspendre à une liane façon Tarzan. Des décors animés et effets spéciaux exceptionnels faisant basculer les voyageurs dans une dimension féerique abritant licornes et autres créatures étranges. Jusqu’à faire aboyer la salle sur « Waf » en duo virtuel avec ses fidèles bergers suisses Jean-Marc et Simone en gros plan sur l’écran central.
Des coeurs astraux
Légère accalmie au moment de la redescente les pieds sur terre de Julien Doré, histoire de faire baisser la température et reprendre ses esprits. Un chanteur équipé de son célèbre ukulélé avec lequel il a débuté il y a déjà quinze ans de cela dans « une petite émission, qui n’était pas Koh Lanta » s’amuse-t-il de sa dérision légendaire avant de mieux capter encore les visages souriants des spectateurs à travers un moment plus intimiste. Un redécollage au coeur d’immenses nuages blancs au pilotage d’un piano lui également rose amour. Un sentiment que l’interprète d’« Aimée » repend tout au long du concert, fermement décidé à « arrondir les angles » du Cube pour le transformer en sphère. À l’instar de cette session planante acoustique où il enchaîne le succès qui l’a révélé « Moi lolita », une reprise de « Sous les sunlight des tropiques », mais aussi « Aline » en choeur avec le public suivi de son berçant « Sublime & silence ». Un repos de courte durée rattrapé par sa ferveur explosive et son envie de transporter les foules dans une autre galaxie via une excellente setlist judicieusement construite. Une planète où un dinosaure s’invite à ses côtés pour scander le fédérateur « Nous » sous un lâché de confettis. Mais avant tout où les futures générations peuvent respirer un air pur et préservé. Un message que transporte son symbolique et poignant « Kiki » qu’il a tout naturellement adressé aux enfants de la salle et à son petit qui d’après lui était sans doute en train de dormir tranquillement dans le van. « On n’est pas fatigué » scandaient eux les jeunes comme moins jeunes. Avant de rattacher leur ceinture sur l’émouvant «Coeur blanc » illustré d’un néon rouge fragile mais recollé en guise d’espoir pour le futur. Ultime aller-retour express solaire sur le vol « Paris-Seychelles » une coco à la main. Ponctué d’un atterrissage forcé mais en douceur après 2H d’évasion. Mais surtout une envie folle de faire un crochet à la « Barracuda » pour sauver le monde.
DROUIN ALICIA