C’est inévitable. Les mois de sortie de Call of Duty consacre toujours ce dernier en tête des ventes. Après un Call of Duty Vanguard mi-figue, mi-raisin en termes de popularité, Call of Duty Modern Warfare II propulse à nouveau la série vers les records.
Ceux qui pariaient sur un déclin de Call of Duty en sont pour leurs frais. Première étape, Call of Duty Modern Warfare II (le reboot du jeu de 2009) signe le meilleur week-end de lancement de la série, avec plus de 800 millions de dollars de recettes. Modern Warfare III détenait ce record depuis 2011. Le FPS d’Activision pulvérise même les blockbusters hollywodiens comme Top Gun Maverick. Le titre atteint sept jours plus tard le milliard de dollars de recettes, cinq jours plus rapidement que l’excellent Call of Duty Black Ops II dix ans auparavant. 200 millions d’heures et un milliard de parties multijoueur ont été jouées sur cette période. Clairement, un nouvel âge d’or pour le jeu de tir le plus populaire de la planète.
Sa carrière a fort bien commencé au Royaume-Uni, où il prend très largement la tête du mois d’octobre en seulement cinq petits jours de commercialisation. Le chiffre qui étonne est sa progression fulgurante comparé à son prédécesseur : +92% de ventes comparé à Call of Duty Vanguard. Les britanniques ont préféré les versions PlayStation (57% des ventes dont 42% pour la seule PS5) devant Xbox (33%) et le PC (11%). Sans problème, Call of Duty Modern Warfare prend également le contrôle du marché américain sur la même période, mais échoue à entrer directement comme jeu le plus vendu de l’année (c’est généralement le cas pour Call of Duty). Elden Ring tient en effet encore cette place, mais peut-être pas pour longtemps… En France, le hit américain démarre avec trois versions dans le top 5 du SELL et se maintient même en deuxième semaine (même si la version PS5 perd du terrain). Sur quinze jours de disponibilité en Europe continentale, Call of Duty Modern Warfare II a presque dépassé les ventes totales de Call of Duty Vanguard. Plus du double des ventes au lancement, rien que ça…
Evidemment, les autres jeux aimeraient bien quelques miettes. C’est Gotham Knights qui en cela se débrouille le mieux, oscillant de la quatrième à la deuxième place des tops selon les régions. Sa performance en valeur absolue a l’air néanmoins limitée, puisque proche des chiffres atteint par les Gardiens de la Galaxie l’an dernier. D’après les chiffres européens, serait même 13% en dessous de du titre Marvel. Cependant, DC Comics n’est pas Marvel et Warner Bros n’est pas SquareEnix. On attendra donc un commentaire officiel de l’éditeur. Encore un peu en-dessous au rang cinq ou six, Mario et Les Lapins Crétins Sparks of Hope pourrait ne pas répondre aux espoirs financiers d’Ubisoft. Le jeu développé par la firme française en collaboration avec Nintendo ne fait en effet pas beaucoup mieux (voire moins bien en Angleterre) que son prédécesseur, pourtant sorti en 2017 quand il y avait encore peu de Switch sur le marché. En France, il est proprement humilié par Bayonetta 3 qui l’exclut du top du SELL. C’est en plus le seul jeu Mario sur le marché pour les fêtes, donc ce serait une lourde contre-performance s’il ne remontait pas d’ici janvier.
Bayonetta 3, Star Ocean The Divine Force et la réédition de Persona 5 Royal complètent les tops en termes de nouvelles sorties nippones, malheureusement sans comparaison ou découpage entre versions. Les trois titres arrivent à peu près a égalité dans les ventes physiques japonaises du magazine Famitsu, avec environ 50’000 ventes chacun. Si Star Ocean The Divine Force peut se targuer d’une 14e position aux US, le titre a été hélas largement ignoré en Europe.
Signe qu’il y a effectivement du mieux dans la production, la PlayStation 5 a dominé les ventes occidentales de consoles. La machine devance les Xbox Series dans le monde Anglo-saxon, où la Switch peine à trouver un second souffle en dépit de toutes ses nouvelles sorties. Switch qui passe deuxième sur le Vieux Continent au profit de la PS5, après un an de règne.
Sony a beau être en tête des ventes de consoles, il ne peut ignorer un avertissement sur ses résultats de mi-année. Alors qu’elle réalise un chiffre d’affaires en hausse à 721 milliards de yens (environ 5 milliards d’euros), PlayStation concède un résultat d’exploitation divisé par deux, à 42 milliards de yens (environ 290 millions d’euros). De manière assez immature, la firme pointe du doigt des ventes en berne du côté des éditeurs tiers. Peut-être devrait elle revoir sa propre stratégie, puisque les coûts internes de développement sont l’autre facteur cité dans cette débâcle. Sur les six premiers mois de l’exercice, Sony livre un chouïa plus de PS5 que l’an dernier (5,7 millions contre 5,6 millions), mais on sait que les gros stocks sont gardés pour le Black Friday. Sur le deuxième trimestre, Sony est en très nette difficulté avec 14 millions de jeux vendus en moins sur un an, et presque 10 millions de clients PlayStation Plus perdus par rapport au pic. Un changement de cap va peut-être s’avérer nécessaire à moyen terme.
Aucune inquiétude financière en revanche chez Nintendo. Le big N décroche un chiffre d’affaires de 657 milliards de yens (environ 4,5 milliards d’euros), mais surtout des super-profits de 236 milliards de yens (environ 1,6 milliards d’euros). C’est cinq fois plus que PlayStation, preuve que le firme de Kyoto maîtrise mieux son modèle économique que son rival. L’entreprise a pourtant expédié 6,7 millions de Switch, 20% de moins qu’au premier semestre de l’an dernier. Devant cette baisse, Nintendo ne pense plus expédier 21 millions de consoles sur l’année complète, mais 19 millions. La base installée est maintenant de 114 millions, se rapprochant de la PS4.