Un nom d’artiste à consonance italienne, un accent chantant, mais c’est bel et bien pour la France que le nouvel album de Claudio Capéo palpite. Une « Rose des vents » tricolore célébrant son amour du pays ainsi que des siens dans une ambiance festive et intime. Chronique musicale.
Un joyeux patriote
Un « Tour de France » en 52 minutes. C’est ce que propose Claudio Capéo au sein de son nouvel album. Un voyage en 17 escales centré sur les richesses humaines et culturelles françaises. « Un homme debout » son « Sac à dos » sur les épaules, agitant fièrement le drapeau tricolore pour fédérer et réunir le pays autour d’une « Rose des vents » pleine de couleurs. Une forme géométrique symbolique reliant les quatre points cardinaux de l’Hexagone. La Région Nord, le Sud, l’Est honoré par une édition limitée au titre écrit en breton et l’Ouest où se situe son refuge alsacien. C’est d’ailleurs dans un petit village que l’artiste réside loin du star système. Un citoyen ordinaire à l’âme vagabonde profitant de sa notoriété pour faire entendre sa voix rauque au nom de ceux qu’il surnomme « Les petites gens ». « Le peuple coule dans mes veines, Et si la vie fait des siennes, Sache que, Tes larmes sont aussi les miennes » clame-t-il fraternellement positionné d’égal à égal. Un représentant solidaire n’hésitant pas même à lever le «majeur en l’air » envers « l’arrogance des géants » et leurs mensonges, contrairement à ce dynamique porte-parole affirmant son franc-parler dans « J’sais pas mentir ». «Viens l’ami, viens l’ami, On peut pas rester ici » motive-t-il les troupes durant l’entêtant «Rien à perdre ». Une évasion au bout du monde succédant à sa récente escapade italienne recentrée sur ses origines. Racines auxquelles il se reconnecte furtivement autours de quelques souvenirs de jeunesse partagés avec Slimane. « Et quand venait l’été, je traversais la mer » raconte-t-il sur l’amical « Chez toi ». Une dolce vita que le chanteur continue donc de cultiver via des hits solaires. À l’instar du léger « Laisse aller » appelant au lâcher-prise. Un hymne festif et optimiste comme l’interprète de « ça va ça va » sait si bien le faire. Un trublion se remémorant ses rêves de grandeur en compagnie de son groupe. « On voulait garder au coeur, La jolie fleur de l’âge, Pas qu’elle fane de peur, Surtout ne pas devenir sage » liste-t-il au cours du frénétique « On voulait ». Avant de céder le flambeau aux nouvelles générations dont celle de son fils à qui il adresse le touchant « C’est toi le futur » porteur d’espoirs pour le monde de demain.
Bleu, blanc, rouge passion
Un père comblé et homme mature célébrant la vie dans son ensemble en toute simplicité à travers des titres plus introspectifs intimistes. Un artiste prêt à tout «Pour un sourire » de son public, chantant pour la première fois l’amour sous toutes ses facettes. La passion sentimentale ( « C’est elle »), la sensation post-rupture (« Souris-moi ») ou les épreuves tempétueuses dont la déclaration « Serre-moi » ou encore «L’amour après l’orage » née après son périple dans le Vercors pour l’émission « Nos terres inconnues ». Sans oublier l’épreuve du deuil au coeur du poignant « Si j’avais su » invitant chacun à profiter des siens avant qu’il ne soit trop tard. « Si j’avais su, En partant ce soir là, Si j’avais su, Que le temps n’attend pas » valse-t-il derrière quelques notes de son célèbre accordéon. Une « Triste mélodie » résonnant majoritairement en seconde partie du disque. Des ballades épurées contrastant avec l’ambiance légère de la plupart de ses tubes. Une diversité musicale riche et pourtant si authentique témoignant de toute la simplicité de Claudio Ruccolo, de son vrai nom qui avoue avoir déjà pensé à stopper son ascension fulgurante. Un compagnon, un fils, un ami terre à terre qui aime se ressourcer à la campagne et trinquer à « L’amour à domicile ». Un retour à l’essentiel et des petits plaisirs du quotidien auxquels il trinque sobrement en attendant de repartir sur les routes d’une nouvelle tournée attendue aux quatre coins de la France.
DROUIN ALICIA