Retour à Nashville pour Jean-Baptiste Guegan, le temps d’un road trip rock sur les sentiers de sa vie. Celle d’un homme ordinaire à la voix extraordinaire avec ses failles et ses réjouissances qui l’assure, « Toute les larmes sèchent un jour ». Un pilote musical poursuivant sa route personnelle et artistique entre groove et émotion. Chronique musicale.
Torrent de guitares
Déjà cinq ans que Johnny Hallyday a tiré sa révérence, au même moment où le rideau s’ouvrait enfin sur l’incroyable talent de Jean-Baptiste Guegan. Un phénomène vocal qui malgré le manque de son idole et les chemins semés d’embuches de propre vie, est témoin du fait que « Toutes les larmes sèchent un jour ». Une philosophie qu’il fait groover au sein de ce troisième album enregistré au berceau de la musique country. Un lieu symbolique pour le chanteur marchant dans les traces du taulier, qui forcément a réveillé sa rock N roll attitude. Un univers et statut de rockeur que l’artiste a décidé d’affirmer et revendiquer pleinement à travers des hits aux sonorités explosives. À l’instar de l’électrique « Les frères du Rock’n’Roll » au titre explicit ouvrant la voie à l’ambiance musicale dominante du disque. Une course folle dans laquelle il se lance à grandes envolées de sa voix rauque plus mature. « J’suis plus là, pour personne, Cassé mon téléphone, Je m’en vais, loin loin loin, je m’en vais » scande-t-il en quête d’évasion sur « Je m’en vais ». Une cavale à vive allure au rythme de riffs accrocheurs célébrant « la musique qu’on aime ». « Il faut que ça résonne, il faut que ça étonne, il faut que ça bastonne » tonne-t-il « Entre nous » à ceux qui l’aiment. Même tempo pour «Passez la monnaie » comptant les travers de l’argent. Ou encore « Chante, Elvis » à la touche country faisant référence au King qui l’a lui aussi fasciné durant sa jeunesse. Même si dans son coeur Johnny Hallyday demeure le premier. Et c’est justement sur le lieu de son dernier voyage à « Saint-Barthélemy » que son sosie vocale se recueille le temps de cette belle ballade hommage si longuement attendue.
Coeur de rockeur
Une courte accalmie entre deux sprints mouvementés sur le parcours parfois sinueux de la vie, qu’enjambe Jean-Baptiste Guegan avec sincérité. « Je n’ai jamais triché » jure-t-il d’ailleurs. Après une rapide halte où il a pris le temps de « Poser mon sac ». Un homme assumant son lourd bagage, confirmant dans « QHS » que l’essentiel n’est pas la chute mais de toujours aller de l’avant. Avancer, quitte à emprunter des routes sinueuses, savoir se relever quand on prend des coups, une rage de vaincre qui l’anime sur « Le baiser de Judas » le ramenant « Comme avant » aux étapes parfois sombres de son périple. Un demi tour nostalgique à la croisé d’un virage sur le fil de l’émotion. Un dur au coeur tendre qui malgré ses rêves de grandeurs à l’américaine trouve refuge dans « Le pays d’Armor ». Une escale bretonne où les accords de guitares s’adoucissent baignées par un vent marin. Mais c’est bel et bien dans les bras de sa femme que Jean-Baptiste Guegan se sent au paradis. Une co-pilote qui le maintient à l’équilibre sur le chemin de l’amour grâce à son soutien inconditionnel. Une moitié à qui il est depuis peu lié « pour le meilleur et pour le pire », à qui il adresse le langoureux « Oh Chérie ». Ainsi que le caressant « Toujours envie de toi » témoignant de la solidité de leur couple malgré le temps qui file et les obstacles passés. Car peu importe les barrières et déviations, sur la ligne d’arrivée « Toutes les larmes sèchent un jour » et tout le monde en ressort gagnant.
DROUIN ALICIA