4 millions de spectateurs ont déjà suivi la folle aventure d’« Astérix & Obélix : L’Empire du milieu ». Un succès évident pour l’une des plus grosses sorties de l’année, nuancé par une flopée de critiques freinant ce drôle de périple quelque peu flou. Mais est-il vraiment si indigeste ? On vous répond.
Une drôle de potion 2.0
Astérix qui diminue sa consommation de sangliers pour le bien de la cause animale, Cléopâtre qui quitte César, des féministes au temps des Romains. Des passages rocambolesques qui résument bien l’état d’esprit dans lequel a été conçu « Astérix & Obélix : L’Empire du milieu ». Un film basé sur une histoire originale et non l’adaptation d’un album de la bande dessinée de René Goscinny. Un exercice forcément risqué. Difficile donc pour les fans historiques des célèbres Gaulois de s’y retrouver au milieu de ce méli-mélo de références modernes anachroniques. Une succession de sketches toujours loufoques parfois amusants, mais souvent faciles reposant en majeure partie sur des jeux de mots et clichés volontairement exagérés. Même tempo du côté du casting mené par le duo Guillaume Canet/Gilles Lellouche incarnant au mieux leurs personnages avec une certaine complicité. Un véritable défilé de caméos tous plus court les uns que les autres allant de Bigflo & Oli à Angèle en passant par Orelsan en matelot extravagant, le duo McFly et Carlito, Matthieu Chedid ou encore Zlatan Ibrahimovic dans le rôle d’Antivirus membre complètement mégalo de l’armée de Jules César. Des petits rôles pour la plupart basés sur un comique de situation, sans grande valeur ajoutée pour l’intrigue principale si ce n’est de provoquer le rire. C’est tout là l’ADN de cette drôle d’épopée. Une aventure qui se déroule en 50 ans J.C. depuis la Chine où l’Impératrice est emprisonnée suite à un coup d’état fomenté par Deng Tsin Quin (Dancing Queen pour ceux qui ont la référence) incarné par Ramzy. Sa fille unique la princesse décide de prendre la fuite en compagnie du marchand Graindemaïs (Jonathan Cohen) omniprésent durant les quasi 2H de cette folle aventure à l’image de son humour abracadabrant. Un cousin gaulois totalement déjanté venu chercher de l’aide auprès du célèbre duo de héros jamais sans leur adorable Idefix, prêt à tout pour sauver son peuple. De là s’en suivent tout un tas de péripéties et rebondissements. Des combats animés, coups de coeur, disputes et chamailleries entre les deux inséparables sur fond d’éblouissants paysages du Puy-de-Dôme. Un décor grandiose pensé dans le moindres détails et costumes cette fois d’avantage réalistes. Quelques effets spéciaux, une armée de 500 figurants laissant deviner le budget colossal de 65 millions d’euros de cette production tricolore. Une comédie qui se veut familiale et divertissante à qui saisi toutes les subtilités et se laisse prendre au jeu avec légèreté. Un bon moment de détente qui se regarde sans prise de tête et qui avec un peu de recule et dérision peut conquérir un public populaire. Car fort heureusement tout n’est pas à noyer dans un bouillon de cette potion magique à la digestion quelque peu amer.
DROUIN ALICIA