Après une pause dans sa « Vie d’artiste », Christophe Maé repart vers de nouveaux horizons avec « C’est drôle la vie ». Un voyage solaire nourri de sonorités du monde, célébrant l’urgence de vivre avec nostalgie et espoir. Chronique musicale.
Journal d’un voyage solaire enrichissant
« J’ai trouvé l’pays des merveilles chérie, allons prendre l’air » décolle Christophe Maé à destination du « Pays des merveilles ». Un petit coin de paradis « Du côté du Cap-Vert » où il a passé un mois des plus enrichissant Un amoureux de la musique africaine qu’il écoutait en boucle chez lui dans le Sud de la France, qui s’est rendu sur le terrain au plus près des richesses humaines et culturelles de cette magnifique terre. Une parenthèse productive loin de « La vie d’artiste » traditionnelle qui lui a permis de nourrir de nouvelles sources d’inspiration au fil des rencontres. Dont celle de Ceuzany originaire du « Petits pays » avec qui il a enregistré cette hymne fraternel dans un petit studio de 20m2 où résonnait encore l’âme de Césaria Evora. Une « Diva aux pieds nus » à laquelle il fait d’ailleurs référence au sein de ce tube tropical au refrain en créole. Un premier rayon introduisant son sixième opus « C’est drôle la vie ». Un journal de bord de dix escales pilotées par une quinzaine de musiciens des quatre coins du monde, dont certains partiront avec lui en tournée. Un véritable orchestre allant d’un petit accordéon, à une petite guitare en passant par des percussions ou une contrebasse. Une invitation au voyage, thème de prédilection du chanteur fil rouge de cet « album de chanson française nourri d’ailleurs ». Un disque solaire imprégné de sonorités du Bénin mais aussi du Mali pays du couple iconique Amadou & Mariam avec qui il célèbre « L’amour » dans tous ces états. Son binôme à lui s’appelle Nadège. « ça fait quasi vingt ans que je purge ma peine » ironise Christophe Maé sur « Ma femme me saoule » au titre trompeur. Une déclaration en réalité à celle qui l’aime et le soutien toujours « Comme avant » qu’il ne se fasse un nom. « J’en ai eu des jours de fête, Avec tout ces gens, Mais j’ai toujours dans la tête, Nos jours d’avant » se souvient-il joyeusement sur le sentimental « Comment on s’aime ».
Le cycle éternel
À l’équilibre entre amour et humour, Christophe Maé poursuit son évasion en solo le long de « La baie des anges » bien décidé à profiter pleinement de chaque beaux moments de la vie. « Si les temps ont changé j’ai toujours le même coeur » affirme-t-il. Un mentra au coeur de « Trop jeune » véritable ode au temps qui passe. « Trop vieux pour être jeune, trop jeune pour être vieux » scande-t-il d’une nostalgie joyeuse à mi-chemin entre deux étapes de vie. Un parent tenant dans une main celle des siens et dans l’autre celles de ses fils à qui il veut transmettre ses valeurs et cette urgence de vivre. Des proches qu’il berce tendrement de l’ambiance épurée rythmant le chaleureux « Dors tranquille ». Un pont entre les générations qui se dresse justement en pochette de l’album où figure Marcel son portrait craché, assis en tailleur les yeux rivés vers le futur. « C’est drôle la vie comment elle passe, c’était pas hier mais c’était y’a pas longtemps, C’est drôle la vie comment elle trace » proclame-t-il sur ce titre éponyme central en compagnie d’Angélique Kidjo. Après avoir soufflé sur « Les bougies » d’une vie fragile mais si précieuse.
DROUIN ALICIA
