Une vie d’artiste au grand air ! Passé par les routes d’Australie, d’Espagne du Portugal ou encore du Maroc, Hugo Barriol a aussi posé son micro dans le métro parisien. Un voyageur dans l’âme à l’aise « Everywhere / Anhywhere », emportant dans ses bagages sa guitare et un univers folk pop et électro des plus lumineux. Entretien.
« Je n’attendais que ça sortir du métro, faire des vrais concerts, aller en studio, sortir mes chansons… »
SYMA : Bonjour Hugo, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Hugo Barriol : Je m’appelle Hugo Barriol, je suis originaire de Saint Etienne et je fais de la musique pop folk.
J’aime beaucoup les parcours atypiques et inspirants comme le tiens. Ton périple dans la musique a commencé lors d’un road trip australien, qu’est ce qui t’as conduit vers cette première aventure ?
Quand j’avais 18 ans j’ai vu le film « Into The Wild » c’est ça qui m’a donné envie de prendre mon sac à dos et voyager. A l’époque je travaillais dans des bars je faisais un peu de musique mais je voulais aussi améliorer mon anglais pour être plus à l’aise dans l’écriture de mes chansons. L’Australie car c’est une destination assez facile en terme de visa, il y fait plutôt beau et on y parle anglais donc c’était parfait.
Changement total de direction, après ça tu t’es retrouvé à jouer dans le métro parisien. Ça a été un exercice très formateur pour toi ?
J’ai commencé à chanter dans le métro en Australie parce que je n’avais pas trouvé de petit boulot et des amis m’ont recommandé ça. J’y suis allé ça s’est bien passé, je me suis rendu compte que ça permettait de rencontrer plein de gens. En rentrant à Paris je me suis dit que c’était le meilleur moyen de rencontrer des personnes qui travaillent dans la musique et toucher un maximum de personnes. J’ai donc passé les auditions de la RATP que j’ai réussi.
Là bas les gens sont plus tranquilles, ils s’arrêtent un peu plus qu’à Paris où c’est rare que les gens s’arrêtent longtemps. Mais la plupart prenaient mon nom et allaient voir sur les réseaux sociaux après. Mais peu de gens s’arrêtaient. Petite anecdote : quand j’ai commencé à jouer dans le métro parisien j’étais aussi serveur et le chanteur Benajmin Clémentine vivait en face du restaurant où je travaillais. Son parcours m’a motivé à démissionner !
Ça a été un exercice très formateur pour toi ?
Vu qu’il n’y a pas de public réellement en face c’est peut-être un peu moins intimidant que sur scène. Mais il faut se faire entendre, essayer d’attirer l’attention des gens. C’est un bon exercice, même pour ma voix et mes chansons ça m’a aidé à composer, chanter un peu plus aigu pour faire face au brouhaha. J’avais trouvé un endroit à Pigalle où la résonance naturelle était assez belle.
Tu y as d’ailleurs remporté le trophée du meilleur musicien du métro, d’après toi qu’est ce que tu avais de plus que les autres ? Le fait de ne pas faire de reprises?
Peut-être qu’il y a une part de ça. Aussi parce que j’y étais beaucoup donc les gens qui me suivaient voyaient que j’étais vraiment déterminé, présent chaque jour pendant 5H. J’avais un vrai soutien.
Grâce à cette expérience tu as fini par te faire repérer par la directrice artistique du label Naïve, c’était ton objectif de sortir de la la vie d’artiste indépendant ?
J’ai commencé à jouer dans le métro vraiment pour rencontrer des professionnels de la musique, pour être signé, aller en studio, trouver des partenaires. Un jour la directrice de chez Naïve est passée par là un soir et m’a laissé sa carte. Ensuite on s’est rencontré en vrai, elle a eu un vrai coup de coeur pour mon titre « On the road ». Je n’attendais que ça de pouvoir sortir du métro, faire des vrais concerts, aller en studio sortir mes chansons…
Hormis le côté financier et le fait d’être d’avantage entouré, est-ce que ce nouveau statut t’a permis de faire évoluer ton univers ?
Ça n’a pas modifié mon univers, le directeur artistique et les équipes ont bien compris ce que je voulais faire et m’ont suivi là dedans. Ça m’a surtout apporter un côté marketing, comment enregistrer la musique, comment la sortir pour toucher un maximum de personnes… avoir des moyens aussi financiers et techniques.
« La crise sanitaire m’a encore plus donné envie de liberté »
Malgré les quotas qui existent tu as choisi de sortir un premier album en anglais, pourquoi ce parti pris ?
J’ai d’abord sorti un EP en anglais parce que c’est comme ça que je chantais puis l’album. Tout simplement parce que c’est la musique que j’écoute vraiment, la musique et les artistes qui m’inspirent. Ça vient de mon enfance, mon père écrivait aussi en anglais pour le groupe de musique qu’il avait, il écoutait de l’anglophone aussi. Donc j’ai voulu suivre cette voie là, rester dans ce que j’aimais. Ça n’est absolument pas réfléchi en terme de quotas…
Tu étais en pleine ascension quand soudain la crise sanitaire t’a une nouvelle fois fait changer de direction et apprendre le métier de producteur ! Ça a été une période très productive pour toi ?
C’est vraiment durant le premier confinement où j’ai commencé à m’enregistrer un peu tout seul pour essayer d’arranger mes chansons qui sont de base en piano/voix. Au fur et à mesure à force d’y passer du temps je me suis amélioré. Je ne pensais pas réussir à produire mes chansons. Un ami avec qui je travaille m’a dit que c’était super ! J’ai appris tout ça et maintenant ça me passionne c’est quelque chose que j’adore faire.
Là encore ta soif d’évasion s’est réveillée, tu es donc reparti sur les routes dans un van ! Comment l’as-tu aménagé et en combien de temps ?
Pendant le confinement je regardais pas mal de vidéos de personnes qui voyageaient à bord de van, c’est quelque chose que j’ai toujours eu envie de faire. Cette période m’a encore plus donné envie de liberté. J’en ai trouvé un et je l’ai aménagé en faisant pas mal de travaux.
Quelles destinations as-tu parcouru et laquelle t’a le plus marqué ?
L’Espagne, le Portugal, le Maroc en trois mois. Ce sont des destinations qui m’ont donné envie, déjà pour leur chaleur. J’aime bien être proche de la mer, l’océan. C’était fou en terme de paysages, de rencontres et très inspirant.
« Je pense que je peux être bien un peu partout, c’est plus les gens avec qui je suis qui comptent »
Tu dirais que tu es un aventurier dans l’âme ?
D’une certaine manière mais pas à l’ancienne. Un aventurier avec un minimum de confort. Je suis moins serein quand j’arrive dans un endroit un peu perdu, confronté à moi-même. En tout cas c’est quelque chose qui me plaît.
C’est en tout cas la thématique centrale de son second opus « Everywhere / Anywhere » !
Totalement. J’ai commencé à enregistrer des chansons un peu partout grâce à ce que j’ai appris à faire. Je n’avais pas besoin de beaucoup de matériel donc je pouvais le faire que ce soit de chez ma mère, à Dubaï où j’ai joué où durant mon road trip.
D’où le titre de l’album qui signifie « partout et n’importe où » ?
C’est ça, il n’y a plus de limite. Pouvoir faire de la musique, enregistrer, faire ce que j’aime partout et n’importe où.
Est ce qu’il y a un endroit où tu te sens vraiment chez toi ?
Je pense que je peux être bien un peu partout, c’est plus les gens avec qui je suis qui comptent.
C’est toi qui as pris la photo qui figure sur la pochette de l’album ?
J’ai sorti d’abord un premier EP « Anywhere » avec le clip tourné dans les Pyrénées, j’ai capturé l’image des montagnes. Et pendant le voyage au Maroc j’ai filmé un coucher de soleil sur mer, j’ai assemblé les deux pour créer la pochette de l’album.
Peux-tu nous parler de « Casting The Light » le premier single ?
Sur les chansons de l’album, celle-ci me semblait être la meilleure pour annoncer l’album. Je l’ai écrite pendant le voyage, j’aime beaucoup la production, la force qu’elle a, elle est entraînante. Je pense que c’est une bonne intro et ça donne bien le ton de l’album. Il y a des moments un peu plus aériens, des refrains plus forts avec de la batterie, des percus. C’est ce que j’ai voulu faire dans tout l’album, que ça soit fédérateur et percutant. Je me vois très bien chanter avec les gens en live ce refrain, tous en choeur !
Prochaine étape ça sera des concerts aux quatre coins du globe jusque dans le désert ?
J’aimerai bien jouer un peu partout en France, dans des Festivals, à l’étranger aussi comme j’ai pu le faire déjà. Pourquoi pas même dans le désert, ça serait une chouette idée !
Merci à Hugo Barriol
Album « Everywhere / Anhywhere » disponible
Un périple inspirant branché sur des ondes folk, pop électroniques douces et radieuses . Une véritable évasion.
DROUIN ALICIA