Elle ne remontera finalement jamais sur scène. Après l’annulation de ses concerts estivaux, Jane Birkin vient finalement de tirer sa révérence à l’âge de 76 ans. Une étoile de la chanson et du cinéma français qui laisse derrière elle une œuvre complète et singulière qui elle demeurera éternelle.
KO d’une combattante à la santé fragilisée
Son visage fait la une de tous les médias depuis 24 heures maintenant. Malheureusement non pas pour la sortie d’une nouvelle chanson, ni d’un film ou autre prestation. En gros titre une triste nouvelle : celle du décès de Jane Birkin. Une icône depuis plus de cinquante ans, retrouvée sans vie à son domicile parisien ce dimanche 15 juillet par sa femme de vie. Un choc malgré le fait que son état de santé semblait quelque peu alarmant depuis plusieurs mois. En mai dernier déjà l’interprète de « Je suis venu te dire que je m’en vais » annonçait l’annulation de concerts dont ses dates parisiennes à l’Olympia et à La Cigale initialement prévu en juin, ainsi que des festivals. «J’ai toujours été une grande optimiste, et je me rends compte qu’il me faut encore un peu de temps pour être capable d’être sur scène et avec vous. J’aime tellement être avec vous. Vous me manquez. À très bientôt » se désolait-elle tout en gardant l’espoir de grandes retrouvailles à l’automne. Prête à remporter ce nouveau combat neuf ans après avoir mis KO une leucémie qui l’avait considérablement affaiblie. Un énième coup dur pour ses fans avec qui elle avait déjà manqué un rendez-vous en septembre 2021 après avoir été victime d’un petit accident vasculaire cérébral. Puis plus récemment d’une omoplate cassée et cheville brisée. Un cumule de blessures et douleurs qui n’engageaient rien de très rassurant. D’autant que le public l’avait trouvé fortement diminuée lors de sa participation au spectacle des Enfoirés 2023 enregistré en janvier dernier. Elle n’avait plus fait d’apparition publique depuis la Cérémonie des Césars du 24 février dernier.
Une muse de la chanson et du cinéma français
Une femme inspirante née à Londres en 1946, qui va pouvoir retrouver dans l’au-delà son mentor et partenaire Serge Gainsbourg. C’est d’ailleurs à son bras qu’elle a connu ses premiers succès musicaux sur un album réunissant leurs deux noms et voix en alternance mais aussi sur l’unique duo « Je t’aime… moi non plus » qui l’a rendu célèbre non pas sans quelques frasques dans le monde entier. En plus de quelques murmures suaves sur le sensuel « 69 Années érotique ». Dans son répertoire également des standards populaires comme « la gadoue », « Ex-fan des sixties », « Comment te dire adieu » ou « Les dessous chics » à l’image de cette muse séductrice et décomplexée mais toujours avec une part de mystère. Une pudeur qu’elle a maintenu entre autre avec Charlotte Gainsbourg née de leur amour en 1971 (la deuxième de Jane devenue maman à l’âge de 20 ans de Kate décédée en 2013). Un lien maternel malgré tout fort que l’actrice a d’ailleurs mis en lumière dans l’intime « Jane par Charlotte », qui dresse un touchant portrait de la star. Bel hommage également, le discours de sa cadette Lou Doillon au moment de lui remettre sa Victoire d’honneur lors de la cérémonie 2021 qui a salué sa personnalité « A la fois grave et nonchalante. Vulnérable et redoutable, tragique et comique » et capacité à renaître encore et encore. Une chanteuse mais aussi actrice brillante qui a multiplié les rôles pour les plus grands réalisateurs. Comme Jacques Deray qui l’a mise à l’affiche de « La Piscine » malgré la jalousie de son compagnon. Suivi de « Don Juan 73 » ou « La moutarde me monte au nez » qui lui offrira un vrai succès populaire. Entre deux albums aussi des rôles à la télévision et même au théâtre. En plus de défilés de mode, sans oublier bon nombre de récompenses. Dont une légion d’honneur qu’elle déclinera par égard pour son père qui d’après elle était un vrai héros. Une femme engagée qui s’était lancée dans l’humanitaire pour défendre plusieurs causes comme Amnesty International ou Médecins du monde. Une combattante qui oeuvrait pour le croisement des cultures, inscrite à jamais au panthéon de la musique et du cinéma français.
DROUIN ALICIA
