Libre, coloré et déjanté, TheFrenchKris est un personnage à part entière. Un artiste qui incarne la jeunesse française créative et novatrice, précurseur de la « fast pop ». Un nouveau genre qui jongle entre Indie pop, Rock indépendant et sonorités accélérées. Un concept léger et décalé sur fond de thématiques actuelles qui donnent à réfléchir. Entretien.
« J’ai la fierté d’être un peu le seul dans mon domaine, un peu comme une référence »
SYMA : Peux-tu te présenter en quelques mots ?
TheFrenchKris : Mon nom c’est TheFrenchKris, on m’appelle aussi TFK et je suis un artiste indie rock, pop rock.
Pourquoi ce pseudo et que signifie-t-il ?
À la base c’est le surnom que me donnaient mes amis à Los Angeles, sans jeu de mot. Au final j’ai décidé d’adopter ce nom même si certains se trompent et lisent « The French Kiss ». Je l’ai aussi gardé parce qu’il n’y en a pas deux.
Tu as un nom d’artiste et un style unique la « fast pop », à mi chemin entre rock et rap, peut-tu nous dire en quoi ça consiste musicalement ?
De base c’est de la pop. La pop peut regrouper un peu de tout. Avec un peu de rap dans le passé, je m’en suis détaché légèrement même si il en reste un peu dans les couplets. Et la fast pop consiste à réaliser une instru et une fois finie l’accélérer. Je trouve que ça la rend plus touchy en rajoutant des voix au tempo normal par dessus. Je me sers de logiciels pour ça. C’est limite impossible à rejouer en live, je suis obligé d’en faire des versions alternatives.
De quels artistes t’es tu inspiré pour créer ce concept ?
Principalement des américains ou anglais indies. Plus jeune j’écoutais aussi beaucoup du Eminem. Après il n’y en a pas deux qui font le même style que moi, parfois je vois des vidéos accélérées dans le même style sur Tiktok.
On ressent d’ailleurs pas mal d’ironie et de légèreté dans tes textes, un peu comme ceux d’Orelsan !
On me le dit souvent, même dans la voix à ce qui paraît. Je ne fais pas exprès, même si je l’écoutais aussi beaucoup petit. Peut-être que mon cerveau s’est modulé du coup.
Il y a de plus en plus de jeunes talents dans le paysage musical, c’est ta manière à toi d’essayer de sortir du lot ?
À la base je fais ce que j’aime tout simplement. Après si les gens estiment que je sors du lot tant mieux c’est flatteur. Perso je ne réfléchis pas plus, je fais de la musique dans ma chambre en m’appliquant à faire quelque chose de pro. Pour le moment j’ai la fierté d’être un peu le seul dans mon domaine, un peu comme une référence.
« Je me rends compte que la musique française n’a rien à envier à la musique américaine »
En tout cas pour le moment la recette semble avoir fait ces preuves, entre autre sur TikTok et Instagram où tu as une communauté solide !
Je suis content oui. J’ai pas mal de personnes qui font du skate qui m’écoutent et disent qu’ils adorent ce que je fais. Il y a aussi de plus en plus de femmes qui me suivent. Après ça reste principalement dans la cible 13-22 ans, mais aussi certains de 30 ans à qui je rappelle le rock des années 90. Au-delà c’est sûr que le public a plus de mal à comprendre ou s’identifier.
Avant de te lancer tu as commencé par jouer de la guitare à l’âge de 13 ans puis intégré une école de musique à Los Angeles, ça t’a permis d’évoluer ?
J’ai fait un conservatoire pour améliorer mon niveau en guitare, car avant je n’avais pas de prof. Ça m’a appris beaucoup de choses même si aujourd’hui je ne m’en sers plus directement mais je pense que inconsciemment c’est resté en tête et c’est instinctif.
C’était un conservatoire mais pas trop classique. Heureusement le style dans lequel je me suis lancé.
Tu y parlais anglais ? Est-ce que tu t’imagines un jour faire des titres anglophones ?
Je parle très bien anglais, à la base je voulais faire de la musique en anglais justement mais au final j’ai changé d’avis. Je trouve que ma façon d’écrire en français ressemble plus à la manière dont je parle, c’est beaucoup plus naturel. En anglais ça ne l’aurait pas été. Je me rends compte que la musique française n’a rien à envier à la musique américaine.
« L’image du personnage que j’ai est plus décalée que l’ensemble du produit que je propose musicalement »
Depuis tu as sorti 3 EP, ils ont tous un point commun leur pochette totalement délirante !
Deux EP et un avec plus de pistes un peu comme un mini-album. C’est vrai à chaque fois j’y mets ma tête en gros plan. Le côté décalé fonctionne très bien avec le style indé. Ça vieillit mieux que de se baser sur une tenue à un instant T qui paraîtrait dépassé vingt ans plus tard, à moins que ça soit très artistique.
Même chose pour tes clips on sent que tu t’amuses !
De base c’était plus un « délire » de jeune mais au final ce personnage me va bien. Pour moi faire de la musique c’est faire le show. Les gens ont envie de voir un personnage spécifique et complet.
Est-ce que tu t’imagines un jour faire de la musique plus « sérieuse/engagée »?
Complètement ! Je trouve déjà que dans mes textes il y a du fond. L’image du personnage que j’ai est plus décalée que l’ensemble du produit que je propose musicalement. Je trouve ça plus marrant d’être un peu étrange au premier abord mais de proposer derrière de la musique plus « sérieuse ». ça pousse à aller voir au-delà des apparences.
Ton nouvel EP s’intitule « Nos rêves bizarres », est-ce que tu te souviens du rêve/cauchemar le plus bizarre que tu ai fait ?
Ici le mot « rêve » signifie plutôt « mood ». C’est basé sur des situations, moments où on se sent déconnecté. Des moments très étranges. Après pour le côté nocturne c’est vrai que j’aime bien écrire entre 22H et 3H du matin.
Il y a un titre qui s’appelle « Ma tête », la tienne est pleine de projets à venir ?
Forcément ! J’ai envie de sortir un nouveau single à la fin de l’été. J’ai plein de sons dans mon disque dur, vu que je fais tout moi même ça peut aller très vite.
Merci à TheFrenchKris
EP « Nos Rêves Bizarres » disponible
Les sonorités trépidantes d’un personnage à part entière rythmées de paroles décomplexées qui font autant bouger que réfléchir.
DROUIN ALICIA
