Une page se tourne dans l’histoire de Miss France. Sa papesse Geneviève de Fontenay vient de décéder à l’âge de 90 ans. Une reine de beauté qui au cours de sa carrière a endossé plusieurs costumes dont le plus prestigieux, celui de présidente du comité où elle a vu défiler des centaines de Miss non pas sans quelques accrocs.
Défilé d’hommages
La « Dame au chapeau » tire sa révérence, emportant avec elle sa couronne de Miss et casquette de dirigeante du comité. Légende éternelle de Miss France, Geneviève de Fontenay est décédée dans la nuit de lundi à mardi d’un arrêt cardiaque dans son sommeil. Triste nouvelle annoncée par son fils Xavier. Et c’est en famille qu’elle a justement passé ses dernières heures avec ses frères et l’une de ses petites filles. Elle sera enterrée dans les prochains jours à Paris où elle reposera dans le caveau familial. Très diminuée elle s’était retirée de la vie publique depuis plusieurs années tout en gardant un œil attentif sur l’image de Miss France.
Une figure historique de cette institution qui a suscité de vives réactions auprès des personnalités qui l’ont côtoyé. À l’instar de Jean-Pierre Foucault animateur historique de Miss France qui a partagé sa tristesse sur BFMTV tout en soulignant son « petit caractère » qui leur a valu quelques « fâcheries… sans importance ». Bernard Montiel, Stéphane Bern ou Julien Lepers et Alexia Laroche-Joubert lui ont également rendu hommage. Tout comme forcément les représentantes du célèbre concours de beauté. À commencer par sa remplaçante Sylvie Tellier. « C’est toute une page de l’histoire de Miss France qui disparaît avec elle » a-t-elle affirmé avec émotion sur ses réseaux sociaux en légende d’un portrait suivi d’une photo de son sacre de 2002. « Elle restera à jamais dans nos mémoires et particulièrement dans la mienne » a-t-elle poursuivi sans rancune malgré les nombreuses discordes et attaques auxquelles elle a fait face depuis son remplacement. Mais aussi Cindy Fabre Miss France 2005 nouvelle directrice de l’institution, qui a salué l’inoubliable personnalité ainsi que le franc-parler de ce « modèle d’élégance ». Ainsi que bon nombre d’autres reines de beauté qui l’ont côtoyé de près ou de loin pour celles élues après sa démission en 2010, allant de Nathalie Marquay-Pernaut à Alexandra Rosenfeld en passant par Rachel Legrain-Trapani, Marine Lorphelin, Iris Mittenaere, Laury Thileman, Maeva Coucke ou la miss actuelle Indira Ampiot. Sans oublier Elodie Gossuin avec qui elle entretenait un lien tout particulier. « Je vous aime et vous êtes de ma famille » adresse-t-elle à cette « Femme qui marque l’histoire des Femmes, qui berce nos rêves… ».
Symbole d’élégance et de traditions
Un symbole d’élégance née Geniève Mullmann le 30 août 1932 à Longwy, en Meurthe-et-Moselle d’un père ingénieur des Mines et d’une mère femme au foyer et fervente catholique. Des parents qui lui ont inculqué ainsi qu’à ses neuf petits frères et sœurs une éducation stricte. Un schéma qui ne l’a pas empêché de suivre son propre chemin et de lâcher les études d’hôtellerie pour une formation et un poste dans l’esthétique itinérant. Un premier pas pour cette reine de beauté couronnée en 1957 à l’âge de 25 ans entre autre grâce à son chapeau. Accessoire qu’elle a adopté quelques années plus tôt toujours accompagné de tailleurs noir et blanc. Style inspiré des conseils de son grand amour Louis de Fontenay pour équilibrer sa silhouette. De là son surnom est né tout comme son envie profonde de défendre les valeurs traditionnelles des reines de beauté, quitte à parfois paraître limite dans ses propos. Cause dans laquelle elle s’est engagée d’abord en tant qu’assistante puis présidente du comité Miss France de 1981 à 2009. Poste qui lui a permis d’accompagner 30 Miss différentes durant leur sacre. La première Isabelle Renard, la dernière Malika Ménard dont le règne a été marqué par la démission de Geneviève de Fontenay. Départ qu’elle a justifié à l’époque de son franc-parler légendaire par les derniers scandales qui auraient impacté l’image du concours. Entre autre l’affaire Kelly Bochenko, ex-miss Paris destituée pour avoir posée nue dans un magazine, les photos un peu trop explicites de Valérie Bègue. Mais aussi le port du maillot de bain à deux pièces lors de la cérémonie mis en place par la société de production Endemol racheteur du comité depuis 2002. Guerre un peu plus agitée au moment de sa décision de créer le concours concurrent Miss Prestige national qui lui aura valu des poursuites judiciaires, abandonnées une fois son projet repensé pour éviter la confusion dans l’esprit du public. Avant de finalement «tourner la page des Miss » définitivement en 2015 jusqu’à même boycotter la célébration du centenaires des concours de beauté en France en 2020. Mais pas les médias chez qui elle défendait ses positions conservatrices parfois extrêmes quitte à faire beaucoup de bruit et ce jusqu’à sa dernière apparition.
DROUIN ALICIA