De l’ombre du harcèlement scolaire à la lumière de la scène. Une belle revanche dans la vie de Tessae. Une jeune chanteuse à l’affiche de « Respire ». Une fiction musicale adaptée de sa propre histoire, jouée par Charlie Loiselier. Un duo de jeunes femmes engagées réunies au générique du film sur « Pas la peine ».
Un message d’espoir inspirant
Critiques, insultes collectives, moqueries et bousculades ont rythmé le parcours scolaire de Tessae. Une ado victime de harcèlement scolaire parvenue à sortir de l’isolement grâce à sa passion pour la musique. Une histoire poignante adaptée sur petit écran dans le film « Respire », avec pour rôle principale Charlie Loiselier. Une comédienne, chanteuse et danseuse passée entre autre par la finale de « The Voice » en 2014 dans l’équipe de Louis Bertignac ainsi que la comédie musicale « 1789 : Les amants de la Bastille ». Une jeune talent reprenant le micro sur le frissonnant « Pas la peine » initialement interprété en solo par Tessae. « On se tue à chercher le bon, chercher le Graal, Pour que cognent fort les tambours. J’ai trop subi j’ai même crié quand j’avais mal, Mais vous étiez aveugles et sourds » débute avec douceur l’artiste prometteuse sur des arrangements piano voix dépouillés. Une ballade au refrain plus poignant encore des plus harmonieux. « Pas le peine, peine, peine de rester enfermée, Le pire se baigne dans mes douleurs passées, Je laisse, laisse, laisse toutes mes peurs à l’entrée, Aurai-je une chance loin des violences » poursuit-elle avec la complicité de Charlie Loiselier à qui elle confie même le second couplet. Une chanson intime au texte symbolique et puissant célébrant sa renaissance grâce à la musique. Un art parvenu à adoucir ses mœurs lorsqu’elle était élève. Un message d’espoir inspirant justement au coeur du film « Respire » qui a fait palpiter environ 1,52 million de téléspectateurs ce mardi soir sur M6. Une audience mitigée victime d’une forte concurrence, et ce malgré l’importance d’aborder un tel sujet de société et la présence de Calogero en costume de professeur de musique humain et motivant. Sans oublier bien entendu la qualité d’interprétation de Charlie Loiselier qui s’est très justement plongée dans la peau de la jeune Tessa. Une lycéenne de 16 ans bouleversante dont on a suivi la perte de confiance, de ses rares amis et pourtant une force profonde et amour de la musique qui lui ont permis de remonter à la surface.
De « Frôler les murs » à dominer la scène
Un scénario saisissant librement inspiré du livre « Frôler les murs » rédigé par Tessae elle-même. Une autobiographie où l’adolescente originaire de Marseille témoigne du harcèlement dont elle a fait face sur les bancs de l’école mais aussi via les réseaux sociaux. Un fléau qui l’a conduit jusqu’à la déscolarisation. Son remède à elle : la musique. Passion transmise par sa maman puis confirmée à l’écoute de la voix de Billie Eilish. Comme un pied de nez à ses ex détracteurs, c’est justement sur les réseaux sociaux qu’elle commencera sa revanche en postant plusieurs covers. Dont une reprise du rappeur Rilès qui a attiré l’attention de son manageur Sofian devenu à son tour son mentor. Validée ensuite par Booba et Stromae grâce à sa plume, sa sensibilité mais aussi sa voix et son art de jouer du piano et de la guitare. Une artiste complète et moderne devenue un véritable phénomène en mai 2020 sur TikTok avec son titre « Bling ». Succès viral là encore très personnel et thérapeutique. « Tu croyais que j’allais me lamenter pour l’éternité, Mais j’ai abonnement espoir illimité » scande-t-elle d’un flow combattif entre deux références à ses modèles, sur une vidéo animée façon jeu de tir. Un nouveau visage de la pop urbaine qui a depuis sorti plusieurs EP et même deux albums dont le dernier en date « Sérendipité ». Des beaux projets qui lui permettent à l’heure actuelle de fouler et même dominer la scène.
DROUIN ALICIA