Comédienne mais aussi chanteuse, Elisa Erka a toujours eu cette vocation de la scène. Une dualité au coeur de sa musique exprimant sa mélancolie avec légèreté. Des notes colorées tant dans le visuel que dans les sonorités de ses productions, à l’image de son nouvel EP « Vertige » faisant valser poétiquement l’épreuve du deuil. Entretien.

Elisa Erka -

« La musique et le théâtre sont pour moi deux moyens d’expression différents mais similaires »

SYMA : Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Elisa Erka : Je suis comédienne et chanteuse. La musique a toujours fait totalement partie de ma vie et c’est devenu un projet à part entière depuis quelques années.

Pourquoi avoir choisi Erka comme nom de scène ?

D’abord parce que mon nom de famille Ruschke est compliqué à dire et écrire. Et de base je voulais différencier ma vie de comédienne et de musicienne. J’avais gardé mon nom pour la comédie et j’avais choisi Erka pour la musique. Mais au final ça donnait l’impression qu’il y avait deux artistes différentes j’ai donc gardé Erka. C’est un mixe de mes initiales et que l’on retient bien.

Le public te connaît d’abord en tant qu’actrice, peux-tu nous parler de quelques rôles marquants de ta carrière ?

Déjà mon premier grand rôle au cinéma dans la comédie romantique « Rupture pour tous». Après j’ai fait surtout pas mal de théâtre.

Tu as d’ailleurs étudié au sein de l’Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre, c’était donc ta vocation première ?

Pour moi je ne différencie pas la musique et le théâtre ils sont tous les deux un moyen d’expression différents mais similaires. J’y interprète un personnage ou je viens raconter une histoire.

Comment est née ta passion pour la musique, et surtout ton envie d’y faire carrière ?

Petite déjà j’écrivais des chansons et je jouais aussi la comédie. Je pense que j’avais avant tout la vocation d’être sur scène. Simplement la musique a mis plus de temps à s’assumer. Ça n’était pas évident pour moi, peut-être que ça paraissait moins sérieux que d’être comédienne. Et au départ j’ai rapidement monté et dirigé ma compagnie de théâtre. En revanche il y avait toujours de la musique dans ce que je faisais.

Est-ce que tu te verrais un jour allier les deux en participant à une comédie musicale ou un film musical ?

Totalement ! D’ailleurs au théâtre j’ai beaucoup fait de pièces musicales c’est quelque chose que j’adore.

Si tu ne devais continuer qu’une seule activité, ça serait laquelle des deux ?

Ça serait impossible de choisir. Mon projet solo en tant que chanteuse est pour moi un autre endroit. Je peux chanter dans d’autres projets aussi, continuer d’allier musique et jeu, de jouer simplement. Là je vois ce projet grandir à son rythme je le trouve précieux il n’appartient qu’à moi. J’ai besoin de cette pluralité des choses.

Elisa Erka -
© Elodie Pichot

« J’ai besoin qu’il y ait une note très colorée dans ma musique, que ce soit dans le visuel ou la production sonore »

Comment fais-tu pour alterner les projets d’acting et de musique ?

Ça n’est pas toujours évident de tout gérer, ça ne demande pas les mêmes énergies et une vraie organisation. J’ai un agenda très précis entre tournages, répétitions, musique, chant, théâtre, mettre en scène et en plus je produis mes titres donc ça fait plusieurs casquettes à enfiler.

Côté musique comment qualifierais-tu ton univers ?

Je l’étiquetterais comme de la chanson française pop électro. Mais je dirais que je m’inspire de tout ça pour exprimer ma mélancolie.

Peux-tu nous parler de l’effet « Looper » sur tes chansons ?

Je l’utilise beaucoup pour la partie création. Car comme je ne suis pas une super instrumentiste j’ai besoin d’avoir une mélodie un peu enrichie. Ça crée comme un orchestre de voix. En live par contre j’ai un super musicien qui m’accompagne.

On sent pas mal de légèreté dans tes textes ! C’est important pour toi de t’amuser ?

J’adore ce mot « légèreté », parce que pour moi il n’y a rien de plus dur que d’être léger. Je ne suis pas quelqu’un de léger et pourtant je crois qu’en exprimant les choses avec des mots très simples ça résume bien une émotion ou un sentiment. C’est un moyen méditatif aussi, un moment rien qu’à moi où je laisse évoluer ce qui vient et ensuite d’habiller une idée.

Justement, tes pochettes sont très colorées. C’est important pour toi de travailler l’aspect visuel des projets ?

Les dessins sont de Léo Coustal un graphiste avec lequel je travaille depuis ma reprise de « Coup de soleil ». J’avais envoyé une photo de mon copain et moi en train de nous embrasser et je lui ai expliqué ce que je voulais. Il a vraiment bien reproduit l’idée. Du coup je lui ai commandé quatre autres pochettes. Ça reste dans cet esprit de légèreté justement. Les covers sont très colorées, pop et pourtant mon nouvel EP parle beaucoup du deuil. Mais ça n’est pas antinomique pour moi d’avoir les deux. J’ai besoin qu’il y ait une note très colorée dans ma musique que ce soit dans le visuel ou dans la production sonore tout en ayant des textes qui racontent quelque chose. Du coup plein de gens ne comprendront pas forcément le sens premier c’est quelque chose qui me plaît. Je pense que c’est génial d’avoir plusieurs lectures d’une même chanson.

Dans ta discographie il y a le titre « Paris » hommage à la capitale, tu aimes la diversité culturelle de cette ville ?

C’est une chanson du répertoire de Petit Nuage. C’est un chanteur que j’apprécie que ce soit ses textes, ses musiques son univers et côté décalé un peu à la Philippe Katerine. Deux autres featurings avec lui arrivent. Et après j’ai un peu ce rapport de haine/amour un peu comme beaucoup avec Paris.

Elisa Erka -
© Elodie Pichot

« Je ne veux surtout pas faire quelque chose de déprimant, ça n’est pas moi »

L’été dernier tu as aussi dévoilé une reprise de « Coup de soleil » il fait parti du répertoire qui t’inspire ?

C’est une chanson que j’adore qui me touche me fait pleurer tout en me donnant envie de danser. J’avais cette envie de la rendre légère de la rendre plus fraîche un peu plus dansante même si le thème reste cet amour déchu.

Justement depuis peu tu es de retour avec le single « Baiser amer », visiblement le coup d’amour a mal tourné !

Tout à fait on est vraiment sur la rupture, un au revoir.

Tu l’as d’ailleurs interprété en acoustique à quai d’un métro parisien, c’est un exercice qui t’a plu ?

J’ai choisi cet endroit pour le côté passage, le fait de se dire au revoir à quai. Plusieurs passants se sont arrêtés, le quai en face a même fini par applaudir c’était chouette ! Pour 4 des singles de l’EP j’ai justement choisi de faire une session acoustique thématique. La dernière d’ailleurs me ressemble énormément puisqu’elle se déroule dans un théâtre.

Tu t’apprêtes à sortir un nouvel EP intitulé « Vertige », peux-tu nous le résumer en quelques mots ?

Je pense qu’à travers tes questions on a bien résumé l’idée. C’est un EP qui est très sensible pour moi très personnel puisqu’il parle en grande partie du deuil, inspiré du décès de mon père il y a un an. Mais à la fois plus lyrique, épique avec des productions construites un peu à la manière des quatre saisons qui racontent cette épreuve mais de manière pas larmoyante. Une thématique profonde mais sur une forme plus légère, dansante. On peut mettre de côté le sens. Je ne veux surtout pas faire quelque chose de déprimant, ça n’est pas moi.

Merci à Elisa Erka

Elisa Erka - Baiser amer

Single « Baiser amer » disponible

EP « Vertige » sortie le 4 octobre 2023

 

 

 

 

 

DROUIN ALICIA