Après un faux duo entre Drake et The Weeknd ou encore la voix d’Angèle reconstituée, les Black Eyed Peas font appel à l’intelligence artificiel pour le clip de « Guarantee». Une vidéo 2.0 à l’image de ce groupe visionnaire à la pointe des nouvelles technologies depuis plus de vingt ans.
Nouveau signal d’un groupe visionnaire
C’est un outil en train de révolutionner l’industrie musicale. Si pour l’heure l’intelligence artificielle semble grandement diviser professionnels, artistes et public, il est aussi un moyen de repousser les limites de la créativité des plus connectés. À l’image des Black Eyed Peas qui pour continuer de faire danser la planète décollent à destination d’un nouveau monde dans le clip de « Guarantee » issue de l’ère « Elevation ». Un voyage moderniste au coeur de buildings colorés, déserts et nuages à bord de vaisseaux spatiales et modes de transports robotiques. Un quatuor coiffés de casques et masques visant un peu plus les étoiles avec cette vidéo fictive des plus futuriste . Avec en fond sonore les sonorités entêtantes de ce hit électro-pop version Summer remix. « Girl, you got it bad, I’m loving your physic, You sexy from your tippy top down to your feet, Girl, you like a snack, yeah, you my favorite treat, I’m loving yout mystique, girl you the one to keep » pilote Will.i.am, rejoint à pleine vitesse par J. Rey Soul sur un refrain radiophonique entêtant. Avec pour passagers aussi ses copilotes historiques Taboo et apl.de.ap. Un équipage habitué à viser la lune qui déjà en 2011 faisaient monter sur scène leur double sous forme d’hologrammes. Une nouvelle forme de connexion pour les interprètes de « Boom Boom Pow » à l’époque vêtus de combinaisons électroniques et lunettes du futur. Un terrain de jeu inspirant pour leur leader qui a travaillé à la sortie d’une application en réalité augmentée, et qui comme les autres membres possède son propre avatar. Un fan assumé de « fashion techn » jamais sans ses lunettes même quand il apparaît en robot dans un clip comme « Feel the Beat ». Ou plus récemment à bord du vaisseau pyramidal de « Don’t You Worry » aux côtés de Shakira et David Guetta qui a lui aussi succombé à l’IA pour écrire des paroles en imitant Eminem. En bon précurseur en la matière Will.i.am devrait continuer à exploiter tout le potentiel des nouvelles technologies lors de la prochaine tournée du groupe. Notamment leur énorme concert du 20 avril prochain qui va faire décoller les 40 000 passagers de Paris La Défense Arena.
Imagination sans limites et flou artistique
Symbole de progrès, l’intelligence révolutionnaire possède tout de même certaines limites. « Les outils sont utiles, mais on doit les contrôler. Je ne pense pas qu’on puisse laisser les machines prendre le relais » affirme par exemple le chanteur Sting qui préfère rester sur ses gardes. Si son ancien groupe The Police a pour l’heure échappé à la tendance, les fans impatients d’Oasis se sont eux chargés d’imaginer tout un album à partir de voix générées par l’intelligence artificielle et des mélodies les plus emblématiques de Liam Gallagher. Un projet fictif autant que « Heart on My Sleeve » duo entre Drake et The Weeknd crée de toute pièce devenu viral. Une chanson en réalité fruit d’un internaute qui malgré ses 9 millions d’écoutes a été suspendu puis supprimé des différentes plateformes d’écoutes. Usurpation dont ont été également victimes Rihanna, Billie Eillish, Ariana Grande ou encore Jay-Z. Côté francophone Angèle a elle-même été bluffé par la ressemblance entre sa voix et celle de son double artificiel dont on retrouvait les mêmes intonations sur une reprise de « Saiyan » du rappeur Gazo. Une science visiblement pas si infaillible que ça qui même utilisé consciemment peut provoquer un flou artistique. En témoigne la star Bebe Rexha qui a vu son image impactée à cause du clip un peu trop cheap de «Stars ». Un outil donc encore un peu brouillon à apprendre à manier pour un futur harmonieux.
DROUIN ALICIA