Plus de sept ans que Yoann Casanova a démarré sa carrière devant les millions de téléspectateurs de « The Voice ». Passé ensuite par l’Eurovision France et de nombreuses scènes, il n’avait pourtant pas sorti son premier album du moins jusqu’à présent. Une nouvelle étape symbolique pour ce chanteur passionné et déterminé qui a franchi les étapes une à une et avance désormais en totale liberté. Entretien.
« C’est grâce à The Voice que j’ai quitté mon travail et vraiment découvert le monde de la musique »
Syma : C’est le grand moment pour toi qui sort ton tout premier album ! Comment tu te sens ?
Yoann Casanova : J’ai une sensation un peu bizarre je suis à la fois hyper excité qu’il sorte et en même temps un peu angoissé. J’ai longtemps hésité avant de le partager, ça fait peur de lancer toutes ces chansons que j’ai crée depuis tant d’années. Mais je suis content qu’il sorte et fier de tout ce que j’ai pu faire avec mes équipes. J’ai hâte d’avoir les premiers retours et ressentis de chacun.
C’est le fruit de plusieurs années de travail !
C’est vrai qu’il se faisait attendre. Il y a des choses que j’ai crée récemment et d’autres il y a quatre ans. D’autres arriveront plus tard. C’était important de faire varier tout ce que je sais faire et de montrer l’expérience que j’ai acquis entre autre depuis ma participation à « The Voice ».
Le public t’a justement découvert dans la saison 5 de « The Voice » mais hélas pour toi ton audition à l’aveugle n’a pas été concluante. À ton avis qu’est ce qui t’a manqué à l’époque ?
Je pars du principe que tout arrive pour une bonne raison. À l’époque je n’avais que 22 ans j’étais avec un groupe avec qui on avait sorti trois albums, je ne chantais quasi que en Corse. Je pense que je n’avais pas assez d’expérience pour aller plus loin au départ.
Ça t’a donné envie de travailler deux fois plus ?
Ça a été un vrai booster. Quand j’étais plus jeune on ne m’avait jamais vraiment parlé de la musique comme un métier en tant que tel. En tout cas quand j’ai vécu cette aventure je me suis de suite dit que c’est ce que je voulais faire toute ma vie. C’est grâce à ça que j’ai quitté mon travail de pompier pour m’améliorer et faire une école de musique à Nancy. C’était vraiment la découverte du monde de la musique pour moi. Je ne regrette pas du tout, c’était une super expérience.
Tu as pris ta revanche deux ans plus tard en allant même jusqu’en finale du télé-crochet ! On peut dire que tu as su saisir cette seconde chance !
C’était vraiment la bonne surprise. C’est très rare de passer comme ça deux fois à la TV. Je n’ai pas hésité j’ai accepté de suite ça ne pouvait qu’être bénéfique pour la suite de mon parcours.
Que retiens-tu de l’expérience ? Tu n’es pas trop déçu de ne pas avoir gagné ?
Dans la vie et le sport je suis très compétiteur mais je ne vois pas la musique de la même manière. Je ne l’ai pas vécu comme une compétition mais je me suis donné à fond pour passer chaque fois à l’étape suivante. Dans le but de m’améliorer, progresser et vivre l’expérience jusqu’au bout. Déjà d’être allé en finale j’ai tout gagné et crée des liens et amitiés.
« J’ai eu la chance de toujours réussir à faire pas mal de concerts. Pour moi être sur scène c’est le plus important »
De là tu as pu sortir tes premiers singles mais hélas nouveau rebondissement dans ta carrière pas d’album à cause de la fermeture du label Smart chez qui tu étais signé ! Ça a été un coup dur pour toi ?
J’ai pu sortir quatre singles, ça a vraiment été mon début de carrière. L’album n’a pas pu voir le jour, forcément ça ne fait pas plaisir de travailler sur un projet depuis deux ans pour au final ne pas le voir sortir. Clairement ça m’a embêté mais comme on dit c’est la vie, rien n’arrive au hasard c’est que ça devait se passer comme ça. Je ne m’attarde pas trop sur les épreuves, avec du recule j’arrive toujours à m’en détacher et passer à autre chose. Je ne suis pas resté focalisé là dessus j’ai continué à travailler et aujourd’hui ça paye enfin !
Tu n’as jamais vraiment disparu des radars d’ailleurs, tu as par exemple fait les premières parties d’artistes comme Kendji Girac, Slimane et Vitaa !
Oui j’ai toujours eu la chance de faire plein de choses et continuer. Je n’ai pas eu besoin de prendre un autre emploi en parallèle. J’aurais pu avoir un manque de visibilité mais j’ai eu la chance j’ai toujours réussi à faire pas mal de concerts, entre autre le « Big Tour » qui réunissait des talents de « The Voice » et « Danse Avec Les Stars ». Pour moi être sur scène c’est le plus important, c’est là où l’artiste est le plus vrai et se livre le plus. C’est ce que je préfère dans le métier.
Tu as également participé à l’Eurovision France avec le titre « Tutti » qui hommage à tes racines corses. C’est important pour toi de les mettre en avant ?
C’est une chanson qui devait faire parti de mon album à la base, ça me tenait à coeur de faire un hymne très joyeux qui donne envie de danser. Pour moi c’était clairement la chanson évidente pour représenter les valeurs de la France et amener un côté culturel.
Les singles suivants sont dans un autre style plus pop/Rock. Comment expliques-tu ce nouveau tournant ?
D’abord parce que c’est un style de musique que j’aime par dessus tout et que j’écoute au quotidien. C’est ce qui m’anime et qui m’a fait aimé la musique dés petit j’en écoutais avec mon père dans la voiture. J’ai été bercé par des groupes comme U2, Police et Scorpions. Forcément inconsciemment ça m’inspire. Par la suite je vais d’ailleurs proposer quelque chose d’encore plus rock. Je compose dans ce sens là en tout cas. C’est vraiment une transition.
« Pour moi ce premier album est une bouffée d’air frais, un symbole de liberté »
Récemment il y a eu entre autre le titre plus doux et organique « Wonderful ».
J’ai aussi ce besoin de faire quelque chose d’épuré avec de vrais instruments, de sincère. Je trouve que de nos jours tout se fait par ordinateur au détriment de l’émotion et l’art. Tout se fait vite, pour plaire au plus grand nombre et faire de l’argent. J’avais vraiment envie de retrouver ce côté artistique et vrai de la musique, comme quand j’avais 15 ans que je composais dans ma chambre.
Il résume bien ton invitation à s’accrocher à ses rêves ?
Totalement. J’avais aussi sorti une chanson qui s’appelle « On voit loin » qui parle des rêves et de ne rien lâcher. C’est un sujet qui me parle et me touche beaucoup. Pour moi on a qu’une vie et l’être humain doit tout faire pour être heureux, c’est important de faire ce qu’on aime et de s’en donner les moyens.
Dans le clip tu apparais aux côtés de la danseuse Denitsa Ikonomova, « Danse avec les stars » c’est une expérience qui te plairait ?
Grave ! Je serai partant même si je ne suis pas un grand danseur pour le moment. Mais j’apprends très vite je pense que je pourrais progresser assez rapidement. En tout cas Denitsa est une femme extraordinaire, hyper gentille, simple et humaine. Elle a gentiment accepté de venir en Corse pour tourner ce clip. Ça donne vraiment un petit plus.
Te voilà donc enfin avec ton premier album « Aria » ! Que signifie le titre ?
« Aria » c’est l’élément de l’air. J’adore la nature je suis très connecté à elle j’ai besoin d’elle pour composer, me sentir bien. Je fais beaucoup de randonnées. Pour moi ce premier album est une bouffée d’air frais un symbole de liberté, le fait que je l’ai réalisé en totale indépendance. Une nouvelle « ère » aussi. Par la suite j’aimerai sortir des albums autour des autres éléments.
Que peux-tu nous dire pour nous donner envie de l’écouter ?
Je pense qu’il peut parler à tout le monde, il y en a un peu pour tous les goûts. Il est authentique, j’en suis fier.
Que rêves-tu pour la suite de ta carrière ?
J’aimerai sortir d’autres albums forcément en tout cas je me donnerais les moyens de pouvoir le faire. Aujourd’hui je réalise mon rêve pleinement de vivre de la musique. Mais je veux aller encore plus loin, faire beaucoup de scène, mes propres concerts et tournées. Ma place est sur scène et je travaille dans ce sens.
Merci à Yoann Casanova
Album « Aria » disponible
L’envol d’un artiste libre comme l’air retraçant son parcours via des chansons intimes rythmées de sonorités pop/rock authentiques.
DROUIN ALICIA
