Grande star en Roumanie depuis plusieurs années, Irina Rimes souhaite à présent conquérir la France. Pays dont elle adore la culture musicale mais aussi la langue qu’elle a appris en à peine six mois et avec laquelle elle continue de raconter son histoire sur des sonorités dance. Entretien.
« Ma première leçon en français c’était les gros mots»
SYMA : Tu es une grande star en Roumanie ton pays d’origine, mais tu t’es lancée depuis peu en France. Peux-tu te présenter au public ?
Irina Rimes : Je m’appelle Irina Rimes, j’ai 32 ans. Je chante mes histoires, mes expériences de vie, mes amours et mes sentiments.
Pourquoi vouloir toucher le public français, qu’est ce que tu aimes dans le pays?
J’ai toujours voulu apprendre le français parce que j’ai toujours aimé cette langue et j’étais impressionné par la culture française, la nourriture aussi. Et surtout j’ai grandi avec la musique française et à un moment donné de ma vie je me suis dit que si j’avais du temps j’aurais appris cette langue.
Avant toi des chanteuses roumaines comme Inna ou Alexandra Stan ont réussi à se faire une place à l’internationale. Tu rêves d’un succès similaire ?
On me pose souvent la question. Je ne sais pas quoi répondre parce que à la base la différence entre elles et moi c’est le style musical. Elles font surtout de l’électro. Ça n’est pas un marché où je me retrouve. Ce sont deux choses différentes, mon but c’est plutôt de raconter des histoires, une histoire plutôt que d’avoir des hits. Par contre on est copines je connais très bien Inna, Minelli et Alexandra Stan a même été ma voisine.
Il y a aussi l’immense tube d’O-Zone « Dragonstea Din Tei » qu’ils interprètent en roumain. Est-ce que le hit est aussi efficace sur toi qui comprends les paroles?
En plus à la base ils sont Moldave comme moi. En tout cas je comprends le succès de cette chanson elle est très efficace. Pour moi ça vient surtout de la phonique plus que des paroles. Ça sonne très bien ! Nous les Moldaves nous sommes très fiers de ce succès.
Tu as appris à parler français durant le confinement, comment as-tu fait ?
J’ai trouvé le temps pendant le confinement, comme tout le monde ma carrière était sur pause. J’ai pris un jeune professeur, il était sévère d’ailleurs. J’ai vraiment commencé de zéro. Ma première leçon en français c’était les gros mots. Comme ça j’ai pu apprendre le français parlé, le verlan, pas que le français qu’on trouve dans les livres. Ça m’a aidé beaucoup à aimer cette langue et à faire des grands progrès. J’ai appris la langue en six mois, je la parle quasi couramment.
C’est une langue complexe, tu te verrais écrire une chanson en français ?
Apprendre le français a complètement changé ma vie. Mon but dans les prochaines années c’est de faire un album en français même. Maintenant j’ai le réflexe, j’essaye de transposer les messages que je veux passer en français. La musique que je fais en français est beaucoup plus mature que celle avec laquelle j’ai du succès en Roumanie. Après je ne le fais pas tout à fait seule parce qu’il y a beaucoup d’expressions et je fais encore beaucoup de fautes. Il me faut toujours quelqu’un pour me corriger, me dire si ça se dit en français.
« Depuis que j’ai appris le français j’ai découvert plein de nouveaux artistes. Je suis fan de Vianney ! »
Pour le moment tu as dévoilé une reprise du célèbre « Laisse tomber les filles » de France Gall, pourquoi cette chanson en particulier ?
C’était un projet que j’avais dans ma tête depuis longtemps parce que j’aimais trop cette chanson et Serge Gainsbourg. Je la trouvais facile à interpréter et à ce moment de ma vie elle me ressemblait.
La reprise sonne très électro, c’est vers ce style que tu veux aller ?
Elle sonne plus électro que pop. Après je ne le considère pas vraiment comme mon premier single en français. Pour moi le vrai celui comme je me vois c’est le titre «Changer » qui est sorti en mai. Il me ressemble vraiment.
Quels sont les autres artistes français que tu apprécies ?
Il y a en plein ! J’ai grandi avec la musique de Lara Fabian et Céline Dion. Ça m’a toujours touché. Edith Piaf aussi, Charles Aznavour, Dalida. J’aime beaucoup Mylène Farmer aussi et depuis que j’ai appris le français j’ai découvert plein de nouveaux artistes. J’ai un gros coup de coeur pour Angèle, j’aime bien aussi Youssoupha, Tayc c’est mon préféré en ce moment. Vianney aussi et Keen’V.
Justement tu interprètes le titre « Allez on verra bien » en duo avec Keen’V. Comment vous êtes vous rencontrés ?
J’ai eu de la chance parce que son producteur est un ami à moi et il fait aussi parti de mon équipe. C’est lui qui nous a mis en contact.
Avec quels autres artistes francophones aimerais-tu collaborer ?
Là aussi plein, je ne sais pas par ou commencer. Vianney, je suis fan de (réponse en chanson) « T’es où, t’es pas là » et je suis tombée encore plus amoureuse quand j’ai découvert « Je m’en vais ». Stromae aussi !
« J’aimerais si je peux, faire connaître en France des talents de Roumanie »
Tu as déjà sorti quatre albums en Roumanie avec plusieurs singles N°1. Est-ce que tu comptes continuer cette carrière en parallèle ?
Oui quand même, je ne peux pas quitter le pays qui m’a donné ma chance. C’est ici que j’ai connu le succès j’en suis reconnaissante. Par contre je vais un peu trier les choses et rester en Roumanie comme une artiste qui vient faire des tournées n’oublie pas son public, mais être plus en France. Je suis tombée amoureuse du pays. Il faut bien quitter le nid mais jamais oublier ses origines.
Tu es également la plus jeune coach du format « The Voice Roumanie ». Est-ce que l’émission révèle autant de talents qu’en France ?
Je pense que c’est un peu différent, il y en a plus qui font carrière en France après « The Voice ». Ici c’est plus dur. Déjà à la base l’industrie musicale est moins développée, il y a moins d’opportunités. Mais je suis persuadée que la Roumanie est plein de talents et je le vois tout le temps avec les gens avec qui je travaille. Pas que dans la musique. J’aimerai peut-être à un moment donné si je peux en France faire connaître des artistes d’ici.
Tu as déjà regardé la version française du télé-crochet ?
Pas trop parce que je ne suis pas si souvent en France. Déjà chez moi je n’ai pas trop le temps de regarder et je n’aime pas me voir à la TV. En France dés que j’ai du temps libre je me concentre sur les choses importantes à faire comme créer une nouvelle chanson. Mon emploi du temps est serré.
« Je pense que n’importe où dans le monde, si je chante quelque chose de sincère ça va forcément toucher les gens. Peu importe de quelle origine ils sont »
Prochaine étape pour toi c’est un album entièrement en français. Est-ce qu’il n’y aura que des reprises ou aussi des titres originaux ?
Il n’y aura pas de reprises normalement. Peut-être une adaptation en français par contre de « Torn » de Natalie Imbruglia qui va sortir dans pas longtemps. Mais je ne sais pas si elle sera dans l’album. Pour moi c’est important que l’album raconte une histoire de A à Z, la mienne. J’espère qu’il touchera les gens, c’est très important pour moi.
Trouves-tu le public français chaleureux ?
Pour moi les humains sont tous les mêmes, peu importe qu’ils soient roumains ou français. Ils vivent tous les mêmes choses, tombent amoureux, sont parfois tristes, heureux… On vit tous les mêmes choses et on traverse tous les mêmes épreuves. Pour ça je pense que n’importe où dans le monde, si je peux m’exprimer dans cette langue que je chante quelque chose de sincère ça va forcément toucher les gens. Peu importe de quelle origine ils sont.
Merci à Irina Rimes
Single « Changer » disponible
Le journal de bord d’une chanteuse en pleine conquête de la France, son pays de coeur.
DROUIN ALICIA