On prend les mêmes avec 20 ans de plus et on recommence ! Groupe phare des années 2000, Superbus rebranche micro et sonorités rock dans un monde « Aseptisé » un peu trop formaté. Un retour informel paradoxalement connecté à l’usage de l’intelligence artificielle.
Reconnexion rock futuriste
Ils ont explosé à l’ère de Skyblog, MSN et Myspace. Mais Superbus compte bien continuer d’exister dans ce nouveau monde futuriste « Aseptisé » de filtres beauté et images retouchées. Une vie en plastique pas si fantastique qu’adopte Jenn Ayache dont les lèvres maquillées d’un rouge électrique sont recouvertes d’un film protecteur. Une pochette clin d’oeil à celle de « Pop’n Gum » leur second album studio. Une bande qui quasi vingt ans plus tard revient justement à ses fondamentaux pop-rock à tendance rebelle, sous le label Warner. Un redémarrage en trombe avec pour mettre l’eau à la bouche de leurs fans ce nouveau hit à la rythmique effrénée dans la même veine que « Travel the world » demeurant un de leurs plus grands tubes. « Comment, comment changer ? On veut pas un monde, Aseptisé, aseptisé, aseptisé, On voit bien les failles » clame la chanteuse sur fond de basse-batterie-guitare. Des sonorités légèrement produites mais dépouillées de tout effet électro et synthés. Une ambiance live détonnante des plus authentique allant dans le sens du message de la chanson. Un hymne pointant du doigt les masques sous lesquels se cachent la société. Une vie lisse un peu trop homogène où l’individualité semble reléguée au second plan. Un formatage contradictoire n’aidant pas à accepter les différences et identité de chacun qui seraient si l’on suit la tendance trop inintéressantes. Un concept contraire au discours de Superbus réputé pour casser les codes. Une joyeuse troupe exceptionnellement moulée dans des combinaisons dans un clip aux airs de science-fiction. Une immersion visuelle dans le flou entre objets sous vides, poupées mannequins sans émotion et humains qui se ressemblent. Avec même un QR code intégrés à leurs vêtements. Des images à la fois sombres et captivantes formant une véritable œuvre d’art novatrice et futuriste. Une vidéo co-réalisée par Jenn Ayache et paradoxalement l’aide d’une intelligence artificielle à partir de mots clés sur le thème des nouvelles technologies. Les premières images tournées et le montage initial ne l’ayant pas totalement convaincue.
Une thématique qu’ils pointent du doigt et continueront d’explorer via différents onglets de leur nouvel opus. Un projet de hits pops composés sans outil informatique attendu au printemps prochain quasi huit ans après les sonorités plus électros de « Sixtape ». Suivi dans la foulée d’une tournée à l’automne 2024.
Futur nouveau tube ?
Un rendez-vous qui permettra aux fans de réentendre les plus gros succès du groupe aux 1,5 millions d’albums vendus. Entre autre l’historique « Radio Song » qui a gonflé leur notoriété et les chiffres de l’album « Pop’n’Gum » vendu à pas moins de 40 000 exemplaires en quelques mois grâce entre autre à ses sonorités plus pop que sur le précédent. Parmi leurs plus gros tubes également le lumineux « Butterfly », le mutin «Lola » traitant de l’homosexualité féminine ou « ça mousse » devenu l’hymne incontournable à écouter dans son bain. Sans oublier l’audacieux « Addictions » et son célèbre refrain reposant sur le jeu de mots « additions/addictions ». Si l’album « Sunset » résonnera de manière plus confidentielle, le groupe a au moins eu le mérite de prendre le risque de se renouveler. Et même de laisser sa chance en solo à Jenn Ayache. Une courte parenthèse comme leur dernier EP « XX » au tournant électro-dark finalement peu concluant. C’est donc à son univers de prédilection et toujours avec une énergie débordante que Superbus revient sur le devant de la scène, pour le plus grand bonheur de toute une génération d’ex ados prêts à vivre avec eux une seconde jeunesse.
DROUIN ALICIA