Très ancien jeu mobile au Japon, Granblue Fantasy avait fait un passage en jeu de combat en 2020 sur PS4 et PC avant de devenir aujourd’hui le grand jeu de rôle AAA que cette licence mérite. Après plusieurs reports, Granblue Fantasy Relink porte maintenant l’univers de Cygames au plus haut.

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Il n’est pas facile de situer Granblue Fantasy Relink par rapport à l’animé, mais ce n’est pas non plus utile. L’éditeur a été un peu droit au but pour son premier grand jeu de rôle sur console : Lyria a été enlevée par une secte maléfique qui veut détruire le monde des cieux. Simple, net, efficace, mais c’est la mise en scène de l’histoire qui fait le valeur de l’œuvre. Bien que court (une vingtaine d’heures pour en voir le bout), la narration s’appuie sur des séquences très concentrées et dynamiques. Séquences très variées (batailles dans un vaisseau en perdition, duel de mechas, lutte dans un volcan…) mais surtout entrecoupées de beaucoup de cutscenes qui donnent vie à l’action de manière magistrale. Le travail de la caméra n’est en reste et participe grandement au côté spectaculaire. Granblue Fantasy Relink est un jeu qui, de la première à la dernière seconde, n’a aucun temps mort.

Une richesse de gameplay sans pareille

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La variété du gameplay force le respect.

Pour cet important titre console, Cygames a choisi un format action/RPG, c’est-à-dire que le joueur effectue des combos en temps réel et a à sa disposition un certain nombre de techniques et de magies via R1. La bonne nouvelle, c’est que ceux-ci sont extrêmement variés : beaucoup de personnages peuvent faire varier leur combo principal en plus des nombreuses techniques ou magies disponibles. Le développement des personnages est gigantesque, représenté par un immense arc de compétences qui demande des semaines pour le compléter. Il faudra aussi passer par la forge, et donc rechercher des matériaux, pour démultiplier la puissance de ses armes. Le système de combat, à la base, est donc déjà suffisamment riche pour combler le joueur, mais c’est sans compter l’énorme choix de personnages offert par l’éditeur.

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On peut en choisir choisir parmi pas moins de vingt personnages, ce qui, à ce niveau de qualité, est assez phénoménal. Plus fort encore, ils ont tous un gameplay original et un style propre. Zeta représente par exemple le classique chevalier dragon et son légendaire jeu aérien, Io prend la place du mage rouge avec de nombreux sorts offensifs et défensifs, Ferry utilise des familiers, il y a du jeu au corps à corps comme à distance… Bref, la liste est longue et tout le monde constituera sans mal son équipe de rêve. Et ce n’est pas fini car les mises à jour ajouteront encore de nouveaux héros, que l’on peut obtenir toujours gratuitement.

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Cygames a mis le paquets sur les effets spéciaux.

Les Skybound Arts, les attaques les plus puissantes des héros, ont été pensées de manière super spectaculaire à l’instar d’un Honkai Star Rail. Seul (gros) bémol, les trois quart des personnages n’ont pas été intégrés à l’histoire! La narration suit en effet uniquement le groupe resserré des personnages principaux de Granblue Fantasy tels qu’on peut le voir dans l’animé. Les autres peuvent être invités grâce a des bons distribués au fur à mesure du scénario mais n’apparaîtront jamais dans celui-ci. C’est vraiment dommage, car Granblue Fantasy Relink passe là à côté de quelque chose d’essentiel.

L’ivresse du combat à son paroxysme

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Même s’il manque ce petit quelque chose, Granblue Fantasy ReLink est un jeu de rôles à vivre, pour toutes les raisons énoncées précédemment, mais aussi et surtout pour ses combats de boss à l’apogée du genre. On a rarement vu des affrontements aussi intenses dans un action/RPG, et le mode difficile est recommandé pour profiter au maximum de l’âpreté de la lutte face aux bêtes légendaires de l’univers de Granblue. C’est tellement violent que le joueur doit esquiver voire se mettre à couvert avec une précision et une célérité extrême pour tenir coup et pouvoir repartir à l’attaque.

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Ce boss vous fait mordre la poussière… littéralement!

En difficile justement, un moment d’inattention vous mettra KO sur le coup. Le jeu garantit heureusement un droit à l’erreur en permettant de sortir du KO un nombre limité de fois. Leur gros point fort de face-à-face est également qu’ils ne sont pas uniformes mais réservent plusieurs phases dont des retournements et des montées en puissance qui donnent des frissons. Le combat dantesque contre le golem Excavallion, quarante fois plus grand que votre personnage, est sur ce plan un moment historique de RPG tellement le syndrome “David contre Goliath” est magistralement exploité.

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Les antagonistes de Granblue Fantasy Relink ont été vraiment travaillés et sont très marquants. Pas moins coriaces que les bêtes tutélaires, ces boss font usage d’arcanes impressionnantes dans leur style de combat. Les affrontements sont une fois de plus très techniques, et le comportement parfois comique des adversaires amuse. Le fin du fin pour un jeu de rôles japonais.

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Graphiquement, Cygames entre dans le domaine du jeu de rôles par la grande porte : les villes sont absolument splendides et fourmillent de détails, l’architecture et les textures sont à se pâmer. Les paysages ne sont pas en reste, même si les environnements ne sont au final pas très grands et parfois très rectilignes. Les effets météo, notamment le vent, donnent des sensations qu’on ne connaissait pas pas ou peu dans un jeu de rôle jusqu’ici. Granblue Fantasy Relink reprend le principe des sempiternelles quêtes annexes, mais là il n’innove guère : on parle simplement d’objets à chercher et quelques missions de chasse. Ca ne va pas très loin, mais au moins ça rapporte gros en matériaux pour les armes.

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Mieux vaut être patient…

Parfois accusé d’être un Monster Hunter déguisé, Granblue Fantasy Relink possède un volet coopération assez développé avec de nombreuses quêtes de défense, de chasse ou de boss à faire à quatre avec d’autres joueurs par internet. L’idée est louable, sauf que le matchmaking est catastrophique : on arrive à rejoindre une partie une fois sur cinq, faute au trop grand nombre de missions proposées, qui disperse forcément beaucoup les joueurs. Une révision en profondeur du système est nécessaire dans les prochaines mises à jour. Un bouton partie rapide pourrait par exemple faire gagner le multijoueur en efficacité.

Pour une première incursion dans le genre, Cygames a réalisé avec Granblue Fantasy Relink un grand jeu de rôles japonais. Court certes, mais d’une intensité, d’une beauté et d’une richesse rare. Plein de personnages uniques, de l’action à gogo, une mise en scène extraordinaire… C’est vraiment la déclinaison la plus resplendissante de Granblue Fantasy à ce jour.

granblue fantasy relink ps5 pc steam cygames jeu video jrpg jeu de roles zeta action RPGGranblue Fantasy Relink

Editeur/développeur : Cygames
Genre : Jeu de rôles
Modes : Solo, multijoueur en ligne
Sortie France : 2 février 2024
Machine(s) : PC (Steam), PS5

 

Thomas Froehlicher est chroniqueur Japon & Gaming. Rédacteur pour plusieurs sites spécialisés dans le jeu vidéo, il intervient sur l'actualité vidéo-ludique depuis trois ans. Sa passion pour la culture japonaise, aussi bien classique que moderne, l'a poussé à en étudier la langue en parallèle de sa majeure en finance, puis à effectuer un semestre d'échange universitaire à Sophia University à Tokyo. Il est titulaire du Japanese Language Proficiency Test niveau 1 depuis 2012, et depuis ne jure que par les versions originales en japonais.