Éblouissante Venise
La nouvelle exposition du Grand Palais porte un regard admiratif sur le dernier âge d’or de Venise et son influence européenne. À travers une sélection de tableaux mais aussi de robes, de meubles ou d’instruments de musique, elle nous fait contempler les ultimes feux de la Sérénissime.
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Les Vedute des peintres vénitiens
Chacun connaît les splendides vues de Canaletto ou de Francesco Guardi soulignant avec minutie les architectures de la Place San Marco ou du Grand Canal. Tout y est mis en oeuvre pour montrer le faste et la beauté de la République vénitienne : une profusion de Palazzi, de Piazzetti, de fines régates, sans oublier une palette d’églises baroques délicatement posées sur une lagune entre ciel et terre.
L’exposition du Grand Palais s’attache à cet esprit de magnificence en réunissant une centaine d’oeuvres religieuses et profanes autour de la Cité-État, de son Doge et de ses habitants.
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Le goût du détail et des fêtes
Au fil des salles, le spectateur a l’impression de connaître ces tableaux et ces lieux, et pourtant, il n’en est rien: penchez-vous sur une Fête de l’ascension peinte par Marieschi ou une vue du Campo San Vio de Canaletto et vous verrez apparaître d’habiles gondoliers, des attroupements d’élégants courtisans français, des seigneurs masqués achetant furtivement des fleurs à leur dulcinée, ou même une charmante demoiselle se prélassant à sa fenêtre dans un agréable bain de soleil. Regardez les détails, les lointains, les zones d’ombres et vous y trouverez des perles picturales dissimulées au cœur des foules vénitiennes et des carnavals.
Les fêtes et les divertissements de la Cité des Doges sont, bien sûr, omniprésents dans ce parcours emblématique : entre les figures masquées de Pietro Longhi et les soirées à la salle de jeu du Ridotto croquées par Francesco Guardi, tout n’est qu’élégance, dissimulation et amusement.
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Une exposition qui fait honneur à tous les Arts
Parallèlement à la peinture qui tient la place d’honneur de l’exposition, ce parcours vénitien innove en se penchant sur tous les arts. Grâce à la scénographe Macha Makeïeff, certaines salles rendent hommage à la statuaire et au mobilier décoratif à travers une série d’oeuvres débordant d’ornements et d’exubérance. D’autres pièces aussi mettent en scène le monde du théâtre en présentant des marionnettes de bois du XVIIIe siècle ou des dessins de Polichinelle.
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La verrerie de Murano fait une – trop faible – apparition via quelques miroirs, quant à l’Art de la Musique, il est présent dans les galeries du Grand Palais en fond sonore ainsi que dans une section exposant un rare portrait du castrat Farinelli entouré de mandolines, de violoncelles et de partitions originales signées Vivaldi.
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Enfin, n’oublions pas l’architecture : on peut l’apprécier à travers des maquettes d’époque dont celle du Palais Venier, cet ancien atelier d’artiste qui devint au XXe siècle le siège des collections contemporaines de l’incroyable Peggy Guggenheim !
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Une séduisante page d’Histoire qui se tourne
C’est donc une belle page d’Histoire et de culture qui nous est offerte avec cette exposition. En dépit du déclin de Venise menacée dès 1797 par les armées de Napoleon, cette vibrante cité a su répandre son aura sur l’Europe du XVIIIe siècle en exportant la crème de ses artistes dans les cours de France, d’Espagne, d’Angleterre ou d’Allemagne.
Plus de deux siècles après sa chute, il nous faut avouer que la Sérénissime continue encore aujourd’hui d’exercer un irrésistible attrait sur nos esprits et nos yeux.
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Eblouissante Venise – PDF SYMA News – Florence Ye?re?mian
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ÉBLOUISSANTE VENISE
Grand Palais
Avenue du Général Eisenhower – Paris 8e
Métro : Champs Elysées-Clemenceau ou Franklin Roosevelt
T. 0144131717
Du 26 septembre 2018 au 21 janvier 2019
Chaque mercredi soir de 19h à 22h, ne ratez pas Les Éclats nocturnes : Théâtre, musique et danse sont au coeur de l’exposition vénitienne avec les artistes du Conservatoire de Paris (CNSM) et les comédiens du Théâtre Gérard Philippe de Saint Denis.
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