« La vie d’artiste » c’est celle qu’il a choisi depuis plus de 20 ans. Pour son grand retour Christophe Maé a choisi d’ouvrir son coeur à travers ce cinquième opus lumineux et épuré mais surtout authentique. Le chanteur habituellement discret se confie sur sa famille, sa carrière avec bienveillance tout en étant fédérateur et concernant. Chronique musicale.
La vie, la scène
Qu’est ce que « La vie d’artiste » ? Une question à laquelle Christophe Maé répond subtilement au cours de ce projet au nom évocateur. Un nom qui a même donné lieu à la 9ème piste de l’album.
« La vie est une scène, je fais mon cinéma. Je dis que tout baigne, même quand ça ne va pas » clame l’artiste dès les premières phrases annonçant d’emblée la couleur s’intéressant au revers de la médaille se cachant au-delà du feu des projecteurs. Car oui, si pour une majorité du public cette vie fait rêver elle est aussi faite de faux semblants et de fêlures que l’on se doit de dissimuler une fois sur scène pour laisser la magie opérer. Une chanson clé de l’album, touchante et réaliste.
Même thème abordé dans « Casting » raconté plus que chanté à la manière d’une longue tirade aux sonorités vintage, riche au niveau de l’interprétation. Au coeur de l’histoire la difficulté à se faire une place dans le monde du spectacle. Un bel hommage destiné à tous ceux qui s’accrochent à leur rêve de percer un jour dans la musique et un clin d’oeil aux épreuves que le chanteur a lui-même enduré lors de ses premières auditions. A la fois poignant et symbol d’espoir.
Une ode à la famille
Une fois le rideau fermé, Christophe Maé redevient un mari, un père, bref un homme ordinaire.
Indispensable donc pour lui, habituellement si pudique d’aborder sa vie personnelle. Il le dit lui-même, il a réalisé ce projet avec un objectif bien précis, celui d’être le plus sincère possible et de lui ressembler.
Sans passer par quatre chemins, dans « La plus jolie des fées » il met à l’honneur sa mère. « La première qui m’a chanté je t’aime, c’est pour ma mama ce doux poème » murmure-t-il à travers cette douce ballade épurée intégrant des sonorités cubaines et paroles en africain. Loin de se la jouer perso l’artiste voit au-delà de sa propre histoire rendant hommage à toutes les mères et femmes du Monde, donnant même la parole à des enfants.
Dans « Les mêmes que nous » mid-tempo sur la descendance et la transmission entre générations, l’interprète fait carrément intervenir ses propres fils Jules et Marcel à qui il a déjà dédié des compositions sur ses précédents albums avec « Mon p’tit gars » ou encore « Marcel ». Cette fois ce sont leurs rires qui résonnent proposant un hit plus vivant que jamais.
La famille, une importance capitale pour Christophe Maé qui en fait là le deuxième thème principal de son album.
Dans « Week-end sur deux » il propose un titre sur un mariage qui bat de l’aile avec le temps. Un morceau organique et épuré rythmé par un délicat son de cordes et avec un extrait en espagnol.
Suivi par « Bouquet de roses » ballade dans laquelle l’homme à l’harmonica s’adresse à un enfant en l’avertissant sur les bons et moins bons côtés de la vie. « Tu verras mon enfant » répète-t-il à plusieurs reprises comme un guide.
Un opus authentique et fédérateur
A l’heure des sonorités fabriquées, Christophe Maé préfère lui faire dans l’authenticité, oscillant entre musiques du Monde et sonorités organiques. Son album a d’ailleurs été enregistré dans des conditions live dans une maison.
Telles des gouttes d’eau, les notes du délicat et épuré « Les sirènes » défilent lentement. Un chant aquatique sur l’appel de ces mystérieuses créatures légendaires.
Un univers maritime également présent dans « La fin de l’été », véritable hymne acoustique à chantonner autour du feu. Une douceur automnale dans laquelle Christophe Maé déclare une nouvelle fois son affection à la Corse à qui il faisait déjà référence dans son premier album « Mon Paradis ».
Des racines francophones affirmées et mises en lumière avec clémence et légèreté dans « Mon Pays ». Véritable ode à la vie et à ses origines.
Plus entraînant « La dernière danse » scelle la dernière facette de cet opus, plus festive.
« A nos amours » célèbre la vie dans sa globalité et l’ensemble des proches et personnes que Christophe Maé a pu croiser de près ou de loin sur son chemin. Un hymne léger plein de bonnes ondes, bienveillant et fédérateur.
Même volonté dans le lead-single « Les gens » à la fois humaniste et unificateur.
En bref après ses longues années passées sur le devant de la scène Christophe Maé continue de garder les pieds sur terre. Une terre dont il reste proche et s’inspire dans sa musique authentique du Monde. Des sonorités naturelles accompagnants ses chants optimistes et fédérateurs.
A travers ses odes à la vie et à la scène il signe là son album le plus personnel.
DROUIN ALICIA