Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? Une revue virevoltante !
Le spectacle d’Élodie Menant et Éric Bu est une plongée revigorante dans la France des années 20 qui s’étire jusqu’à la seconde guerre mondiale. A mi-chemin entre le théâtre et le music-hall, il nous entraine en chansons dans les pas allègres d’Arletty tout en nous faisant croiser les figures mythiques de Cocteau, Guitry ou Louis Jouvet. Une heure trente de pur bonheur !
Arletty : un esprit libre !
Arletty aimait les hommes, parfois les femmes et, accessoirement, l’argent. Ce qu’elle adorait cependant par-dessus tout, c’était la vie et la liberté ! Afin de lui rendre hommage, Élodie Menant s’est glissée dans la peau de cette jolie môme dont la voix et le sourire si franc ont marqué à jamais l’histoire du cinéma français.
Qu’il s’agisse de danse, de chant ou surtout de gouaille, Élodie Menant prête volontiers son entrain et son charme canaille à cette belle « gueule d’atmosphère ». Le rire sonore et la cuisse alerte, la jeune comédienne nous livre une Arletty fringuante, pétrie de spontanéité et avide d’indépendance.
Depuis son enfance en Auvergne à ses succès parisiens durant les Années Folles, ce spectacle haut en couleur nous fait découvrir les rêves d’Arletty, ses superbes films et ses nombreux amants… Derrière ce grand défilé de strass et de paillettes, on perçoit également toute la solitude d’une grande dame qui ne voulut jamais être « veuve de guerre ou mère de soldat » et termina ses jours dans la pénombre mélancolique de sa cécité.
Une mise en scène légère et rythmée
La mise en scène de ce spectacle est inventive et superbement orchestrée. Afin d’entraîner les spectateurs dans l’existence tourbillonnante d’Arletty, Johanna Boyé n’a laissé aucun temps mort à sa pièce qu’elle a construite comme une revue de cabaret. Enchaînant les tableaux des Années Folles à l’Occupation, elle y fait alterner le chant, les claquettes, la politique et l’humour au sein d’un décor qui laisse exploser tout le talent des comédiens.
Un quatuor swinguant
Gravitant autour d’Élodie Menant, les trois autres comédiens de la pièce se démultiplient avec brio pour faire apparaître une superbe galerie de personnages.
Cédric Revollon se glisse ainsi avec une aisance folle dans la peau de Gabin, Marcel Carné ou De Gaulle. De son côté, Marc Pistolesi incarne avec beaucoup d’authenticité Prévert, Michel Simon et le Maréchal Pétain. Quant à Céline Espérin, elle prête ses doux traits à la pauvre mère d’Arletty puis se transforme en un clin d’œil en danseuse de Music-Hall, Michelle Morgan ou Colette. Vive et pétillante, cette demoiselle aux yeux d’azur nous séduit également par sa très belle voix.
Afin d’enflammer ce quatuor chantant, saluons aussi la présence du pianiste Mehdi Bourayou qui les accompagne en live tout au long de la soirée.
Entre les changements de costumes, les claquettes, les numéros de Charleston, les rires et la nostalgie des Années folles, vous avez compris : ça swingue sur la scène du Petit Montparnasse !
Florence Gopikian Yérémian
Est-ce-que j’ai une gueule d’Arletty – PDF Florence Yeremian – SYMA News
Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?
Un spectacle musical d’Élodie Menant et Éric Bu
Avec Élodie Menant, Céline Espérin, Marc Pistolesi, Cédric Révollon et Mehdi Bourayou
Mise en scène Johanna Boyé assistée de Lucia Passanti
Décor : Olivier Prost
Costumes: Marion Rebmann assistée de Marion van Essche
Création perruques et moustaches : Julie Poulain
Lumière : Cyril Maneta
Chorégraphies : Johan Nus
Théâtre du Petit Montparnasse
31 rue de la Gaité – Paris 14e
Du mardi au samedi à 21h – Le dimanche à 15h
Réservations : 0143227774
Photos : ©Olivier Brajon