Ce vendredi soir à 20h55, ARTE vous propose de découvrir RAMDAM, le dernier film du réalisateur bordelais Zangro. Regard sur un long-métrage qui présente avec tendresse et humour une autre vision de l’intégration.
Un retour aux origines
Amine, d’origine maghrébine, est un brillant professeur d’Histoire des civilisations à l’université de Bordeaux. Afin de régler une affaire, il retourne avec femme et enfants dans son village natal où il retrouve un ami d’enfance devenu imam de la communauté locale. Au fil de ses pérégrinations, il découvre que la salle municipale servant de mosquée aux fidèles a été allouée à son propre père pour être transformée en discothèque. Fou de rage, Amine se lance en croisade contre son géniteur et devient à son tour, par un jeu de hasard, imam du village. Contraint de renouer avec ses origines, le jeune professeur va prendre le temps d’écouter les petites gens de cette communauté et relativiser peu à peu sa vision du monde et de l’intégration.
Une opposition père-fils bien menée
Le casting de Ramdam est intéressant en dépit des enfants d’Amine qui sont particulièrement insupportables.
Le film est porté par Lyes Salem (L’Oranais, Le Grand bazar) qui interprète avec justesse le rôle d’Amine. Confronté à ses origines maghrébines, on le voit quitter la rigidité de son statut professoral pour se réaproprier sa culture ancestrale autrement que par les livres.
Face à lui, le comédien Sid Ahmed Agoumi (Il était une fois dans l’Oued) prête son visage singulier à son père. Malgré un beau panel d’émotions, on regrette de le voir parfois surjouer, celà casse un peu son authenticité.
Saluons enfin la prestation touchante de Farida Ouchani, qui incarne avec force et émotion une femme sûre d’elle devant élever sa fille seule. On aurait aimé en connaître d’avantage sur son personnage et la voir plus à l’écran.
Un feel-good movie à regarder en famille
D’un point de vue technique, la photographie de ce téléfilm n’a rien d’innovant, mais elle a le mérite d’être efficace dans sa narration. Certains plans sont harmonieux, certes, mais aucun n’est vraiment mémorable.
Le parti pris de suivre un professeur dans un univers qui lui est totalement inconnu et de le découvrir à ses côtés est intéressant. La communauté musulmane y est représentée de façon humaine et chaleureuse. On évite avec bonheur la plupart des clichés des comédies françaises qui traitent le sujet. On se débarrasse de l’éternel héros qui apprend au forceps à ne plus être raciste et oblige ainsi le film à s’arrêter, à court de blagues.
Néanmoins certaines choses grincent au vu de l’actualité française. Malgré les bonnes intentions évidentes du réalisateur, qui a co-écrit le film avec un imam, le personnage de Remy – le “musulman blanc” – est excessif et celui de Kenza – la femme voilée – nous livre des réparties trop caricaturales.
Dans la lignée des “Feel-good movies”, Ramdam peut se targuer d’être un divertissement sympathique et agréable à regarder en famille.
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Ramdam
Un film de Sylvain de Zangroniz, dit Zangro
A voir sur ARTE ce vendredi 29 mai à 20h55
Puis en replay jusqu’au 27 juin sur ARTE.TV
Photos © : RAMDAM©BIENOUBIENPRODUCTIONS & ARTE
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