TF1 continue d’innover côté divertissement. Après « La chanson secrète » ou « Mask Singer », la une s’aventure dans une nouvelle prise de risque avec « Good Singers » lancé ce vendredi. Un format musical sur fond d’enquête, mené par Jarry promu pour la première fois de sa carrière au rang d’animateur. Debrief
Le concept
À mi-chemin entre un grand show musical et un jeu d’enquête, « Good Singers » est une adaptation du format turc « Is that really your voice ? ». En plateau, un animateur et six personnalités réparties en deux équipes. Face à eux, 12 candidats anonymes dont ils ignorent tout. Certains ont une voix d’or, d’autres sont de véritables catastrophes en chant. Le but des joueurs : se transformer en inspecteurs et démêler le vrai du faux à partir d’indices visuels et sonores, pour dénicher les vrais talent. En jeu : rassembler un maximum de gains pour l’association représentée par chaque équipe.
Notre avis : Un grand show un peu complexe
Prenez une pincée de « The Voice », associez y un soupçon de « Mask Singer », mélangez le tout et vous obtiendrez « Good Singers ». Sur le papier l’alliance semble alléchante et pourtant, ce nouveau barnum nous laisse un peu dubitatif. Un grand show certes, tourné sur un vaste plateau, qui n’a pas à rougir de sa sublime réalisation, mais avec peut-être trop de subtilités. Cinq manches un peu brouillonnes et pas forcément très originales. Avec d’abord des portraits sur lesquels résonnent les voix trafiquées des candidats, suivis de performances de derrière un paravent. Des épreuves un peu sommaires, pas forcément très vibrantes et des règles de jeu que l’on regrette troubles. Pour commencer par exemple, une équipe sélectionne deux anonymes qu’elle juge comme potentiels bons chanteurs, avant de pouvoir se rétracter après la diffusion de leur présentation et même de finalement opter pour un troisième choix. Si le public peut se prêter au jeu de son côté il se doit de suivre le rythme.
Les révélations se succèdent, malgré quelques longueurs, tandis que les apprentis détectives se livrent une bataille dans la joie et bonne humeur. L’affrontement reste bon enfant, léger. Ici pas de pression, l’heure est à la rigolade. Le programme se veut avant tout populaire et familial. L’idée première est de divertir et pourquoi pas au passage en mettre plein les oreilles aux spectateurs. Du talent il y en a, avec quelques bonnes surprises au casting qui semblent avoir conquis les internautes. En témoigne la prestation remarquée de Fanny qui a bluffé l’auditoire avec sa voix et son exquise reprise de « Dancing on my own » de Calum Scott. Ou encore le surprenant Thierry et ses envolées lyriques. Seul hic, pour beaucoup globalement l’alchimie ne prend pas. D’autant plus qu’il faut aussi compter sur des interprètes nettement moins bluffants. Des « casseroles » qui en jouent avec beaucoup d’autodérision. Parvenant à tromper les stars souvent désorientées mais qui s’accrochent coûte que coûte pour la bonne cause, toujours avec humour. Même si certains en font un poil trop, il est nécessaire de reconnaître leur implication et leur esprit bon public. Pour cette première, Amir réputé pour sa bienveillance et son authenticité faisait par exemple un bon chef de team. Quant à Jarry, il réussit son plongeon dans le grand bain. Une personnalité restée lui-même mais qui a su se canaliser pour se fondre dans le décor. À l’aise dans son nouveau coutume il a porté la soirée avec décontraction et professionnalisme. Tout bonnement l’agréable surprise de ce show, certes captivant et dynamique mais un peu décousu.
L’audience
Pour sa grande première vendredi soir en prime-time, « Good Singers » a rassemblé environ 3,2 millions de téléspectateurs, soit 18,2% de part d’audience. Un score convaincant qui offre à TF1 la place de leader de la soirée. Mais des chiffres à consolider, la chaîne ayant bénéficié d’une faible concurrence avec en face une rediffusion d’épisodes de la série policière « L’art du crime » pour France 2 et un documentaire retransmis aussi pour France 3.
Si un second numéro de « Good Singers » a déjà été tourné, on ignore pour le moment sa date de mise à l’antenne.
DROUIN ALICIA
