C’est ce qu’on appelle une collaboration totalement surprenante. 35 ans après la sortie de « 3ème sexe », Indochine s’offre une relecture de son tube légendaire en compagnie de l’iconique Christine and the queens. Une reprise dans l’air du temps intitulée « 3Sex », pour une association techniquement improbable sonnant comme une évidence.
Un hit intemporel modernisé
Indochine promettait de nombreuses surprises à l’aube de son 40ème anniversaire d’existence, chose promise chose due. Un groupe pour qui les premières festivités se passent pour le mieux, dans l’attente de pouvoir enfin dévoiler le volume 2 de sa compilation « Singles Collection 1981-2001 ». Un best-of XXL réunissant ses plus gros succès de ces vingt dernières années, version remastérisée. En attendant le 11 décembre nouvelle date actée pour la sortie du disque, Nicola Sirkis et ses camarades ont décidé d’offrir au public un petit amuse-bouche musical. À l’intérieur de leur paquet, un duo avec Christine and the queens au son du mythique « 3ème sexe » rebaptisé « 3Sex ».
Un titre modernisé aux sonorités dépoussiérées sauce électro. Une instru dans l’air du temps, sur laquelle se mêlent avec harmonie les voix du chanteur et de l’interprète de « Chaleur humaine ».
Pas de changement en revanche du côté des paroles toujours de circonstances. « On se prend la main, et on se prend la main, Un garçon au féminin, une fille au masculin » entonne le binôme sur cet hymne de l’acceptation humaine et ce qu’importe la personnalité ou l’orientation sexuelle de chacun. Un message universel resté intacte à l’heure où les débats sur la question du genre sont toujours aussi animés.
Une collaboration symbolique
Pour aller au fond de leur démarche, Nicola Sirkis et Christine and the queens ont joué les prolongations de cette belle rencontre née durant le confinement. « En avril dernier, Nicolas Sirkis m’appelle et me parle de revisiter 3ème sexe. Le monde entier respirait plus lentement et mon coeur s’est mis à battre » partage la chanteuse avec émotion sur ses réseaux sociaux. Une artiste pleine d’enthousiasme encore plus ravie d’avoir été choisie pour ce projet emblématique. « parce que cette chanson raconte quelque chose qui m’est très personnel, quelque chose qui me donne envie d’être libre » poursuit celle dont le pseudo est né d’une rencontre avec plusieurs drag queens ayant changé sa vie. Des êtres qui sans le vouloir lui ont ouvert les yeux et inspiré son personnage de scène.
Une fervente adhérente de la tolérance partageant régulièrement son engagement en musique. À l’instar de son tube « Saint Claude » né dans un bus au regard impuissant d’un homme tatoué sujet à moqueries.
Une proposition de duo arrivée pour elle à point nommer « à un moment où le mot même de liberté reprend tout son sens et son urgence » soutient-elle.
Un binôme laissant exploser son engagement au grand jour sur la pochette du single où ils figurent tous deux torse nu sur un même pied d’égalité. « C’est presque un acte politique. On voulait créer un certain esthétisme, une complicité entre nous » affirme l’interprète de « J’ai demandé à la lune » dans les colonnes de Elle.
Même volonté de casser les codes dans le clip de « 3Sex ». Une vidéo sobre monochrome où les deux acolytes jouent au maximum la carte de l’androgynie. Des muses liés au même combat, là pour sensibiliser le public à l’heure d’une société confuse et divisée. Parce que comme le résume si bien Christine and the queens « Les vraies révolutions ne meurent jamais ».
DROUIN ALICIA
