Il souffle comme un vent d’évasion dans l’air de « Rêveur Forêveur ». Un premier album solo qui fait la fierté de Flo Delavega. Un disque concrétisant son envie de concilier sa démarche écologique avec son amour de la musique. Un artiste concerné mais pas extrême, qui a trouvé le juste milieu pour s’accomplir pleinement. Plein d’idées aussi pour faire avancer la cause environnementaleEntretien avec ce chanteur plus radieux que jamais.

Flo Delavega - Rêveur Forêveur -

« La réalité des campagnes n’est pas toujours facile »

Syma : Comment on se sent à l’arrivée de son premier album solo ?

Flo Delavega : J’avais presque oublié. Je me sens bien, vu que j’en parle depuis quelques jours aux Médias, donc ça m’apaise beaucoup de pouvoir en parler et transmettre ce qu’il faut.

L’album était au départ programmé en décembre dernier, vous n’avez pas été trop déçu par ce report ?

Au début je voulais maintenir la date initiale je trouvais que c’était bien de garder le cap. Mais je suis resté en phase, je pense qu’il ne faut pas lutter contre les évènements. Ça m’a permis de préparer encore plus cette sortie et d’emmagasiner plus d’énergie.

Quel regard portez-vous sur cette crise sanitaire ? Surtout concernant les répercutions du le monde de la culture ?

Je n’ai pas un regard particulier, je pense que je suis un peu comme tout le monde, simple spectateur de décisions, d’une situation qui englobe toute la planète. Je subis un peu comme tout le monde, mais j’essaye de rester distant des Médias pour éviter d’être contaminé d’énergies négatives. J’essaye au contraire de me focaliser sur les choses que je peux faire plutôt que ce que je ne peux pas. Il reste bien des possibilités malgré tout.

Vous devez moins ressentir le manque de liberté depuis votre campagne ?

Le fait d’être dans la foret c’est certain, ça fait une dynamique. Je suis content d’avoir cette chance la majorité du temps.

Vous n’avez pas la sensation que ça a creusé un peu plus le fossé entre les habitants de la ville et de la campagne ?

J’ai l’impression que les gens en campagne vivent en confiné à l’année. Alors oui on a cette chance, mais la réalité des campagnes n’est pas toujours facile. Beaucoup sont isolés, ont peu accès à la modernité, à la culture et se sentent délaissés. Donc oui ça creuse un peu plus l’écart, mais pas forcément dans le sens que l’on croit.

Flo Delavega - Jérémy Frérot - Fréro Delavega -

« J’observe le parcours de Jérémy Frérot, je le vois évoluer »

Hasard du calendrier, le disque se retrouve à sortir à deux semaines d’intervalle de celui de votre ancien camarade Jérémy Frérot… n’y a-t-il pas un risque que le public vous compare ? Ou que certains vous confondent ?

Je ne pense pas. Je pense que ceux chez qui il y a confusion sont ceux qui ne suivent pas réellement notre parcours ou ne l’ont pas suivi à l’époque. Les autres savent bien qui est qui et que Jérem est à son deuxième album et moi je me lance avec quelques chose qui est totalement moi.

Vous l’avez écouté ? Qu’est ce que vous en pensez ?

Bien entendu. J’ai même eu la chance de l’écouter avant qu’il sorte. Je respecte beaucoup les chemins de chacun. J’observe son parcours, je le vois évoluer je vois vers ou il va et je trouve ça cool qu’il confirme son nouvel élan artistique et qu’il assume pleinement ce qu’il incarne.

Certains fans rêvent d’un nouveau duo entre vous, peuvent-ils continuer d’espérer ?

Bien sûr. Rêveur forêveur !

Flo Delavega - Rêveur Forêveur -

« J’ai une sensibilité à la nature. Je trouve qu’il y a beaucoup de poésie dans le fait de jardiner »

C’est un peu ce que vous avez confié lors de votre grand retour, votre envie de trouver l’équilibre entre votre passion de la scène et votre amour pour nature. Vous êtes sur la bonne voie ?

Exactement. Mon rêve, mon défi que j’entreprends chaque jour. Celui de vivre le plus possible dans l’harmonie, le plus proche de ce que je suis. Et je suis ce paradoxe. Un ermite qui aime monter sur scène et être écouté. Une dualité parfois difficile à gérer mais c’est l’objectif de cette album. Trouver ma juste place, celle dans laquelle je suis à l’aise et motivé chaque jour.

Est ce qu’on peut parler d’un album éco responsable ? Le disque a-t-il été fabriqué en France ?

Je ne suis pas sûr, j’ai fait pas mal de kilomètres en voiture. Certaines chansons écrites en Argentine, j’ai pris des avions aussi. Mais la volonté était avant tout de faire les choses bien, et qui nous correspondent. Un album avec du papier recyclé, parce que c’est beau aussi. C’est aussi l’essentiel, de faire un bel objet en carton.
J’ai arrêté de me prendre la tête, j’ai voulu être cette personne un peu parfaite, j’avais mis une exigence telle que ma vie était beaucoup moins épanouissante. Donc j’évite maintenant de me limiter et me dire que pour être cohérent il faut arrêter tout. Je trouve ça admirable ceux qui s’y tiennent. Mais pour ma vie je n’ai pas envie de me limiter à des concepts.

Dans l’édition collecter vous intégrez quelques graines à planter c’est une manière d’initier vos fans à l’environnement ?

J’ai une sensibilité à la nature, je trouve qu’il y a beaucoup de poésie dans le fait de jardiner. Mais ça va encore plus loin pour moi, ce pack s’appelle « Semeur de rêves » donc c’est vraiment l’idée de faire pousser ses rêves. Une double symbolique donc, planter des graines et faire pousser des fleurs, mais aussi une symbolique intérieure qui est de se réunir avec soi même, se demander qui on est, se poser la question de quels sont les rêves qu’on a vraiment envie d’incarner. Et comme un petit acte méditatif  faire pousser ses rêves à l’intérieur comme à l’extérieur, c’est ça la référence.

Pourquoi des capucines ?

Parce que c’est beau, ce sont des plantes comestibles (rires) parce que c’est facile à faire. Ça peut se planter dans un pot, ça marche très très bien. A la base l’idée c’était autour de l’arbre mais c’était un peu plus compliqué à mettre en place (rires) donc on est parti sur des fleurs.

Flo Delavega - Rêveur Forêveur -

« ça peut être compatible la musique industrie et le retour à la nature »

Si tournée il y a, vous allez conserver cet état d’esprit, privilégier des salles intimistes ?

Jusqu’au bout je suis un grand rêveur. Je rêve de tout et je veux tout faire à la fois. Je veux faire des concerts chez moi, sur ma scène construite au milieu du jardin avec les arbres fruitiers et plantations autours. C’est ma vision de rêveur poète, et après j’ai mes rêves de grandeur, l’envie de faire des grandes salles. Ça m’inspire profondément parce qu’il y a un potentiel de créativité énorme. Et cette idée de se dire que ça peut être compatible la musique industrie et le retour à la nature. Je pense que oui, qu’il y a des ponts à faire. On a beaucoup parlé de Coldplay par exemple qui a décidé de tout stopper. Je pense que c’est bien, mais ils auraient aussi pu continuer leurs tournées en reversant une grosse partie de leurs bénéfices à la plantation d’arbres ou sauvegarde de foret… C’est aussi ça, on peut utiliser l’argent de la bonne façon.

Alors comment concilier monde du spectacle et environnement ?

Je dirais que ce sont des choses compliquées parce qu’on n’a pas appris à le faire. Mais on a par exemple une amie qui fait des marques de gourde (OI) elle accompagne les tourneurs pour cette transition. Le but : ne plus utiliser de plastique. L’énergie verte, tout ça ce sont des petits gestes qu’on entend beaucoup désormais, et j’espère que demain ça sera possible.

Et ou en êtes vous de l’élaboration de votre propre Festival en pleine nature ?

C’est en fin de construction. J’aimerai pouvoir le faire en juin. Le but c’est de présenter le projet la vision, un peu comme une carte de visite. Puis l’exporter, que ça soit quelque chose d’itinérant une façon de découvrir des lieux partout en France. Un vrai aboutissement autour de la permaculture et de l’écologie.

De plus en plus d’artistes osent parler d’écologie dans leurs chansons, vous avez la sensation que les choses sont en train de bouger dans le bon sens ?

Je pense que c’est une bonne chose. Après tout c’est dans l’air du temps. On ne peut plus passer à côté et le nier. Je suis convaincu qu’on va dans le bon sens.

Merci à Flo Delavega

Flo Delavega - Rêveur Forêveur -

 

 

Album « Rêveur Forêveur »

 

 

 

DROUIN ALICIA