On la connaît pour l’insouciance et la fraîcheur qu’elle dégage. Si bien qu’on en oublie que depuis ses débuts il y a cinq ans dans « The Voice Kids » Lou grandit. Une chanteuse prenant son envol au rythme des « Papillons » dansant dans son ventre . Un nouvel album plus mature et engagé d’une ado passionnée explorant de nouveaux sentiments. Une bonne copine restant en phase avec sa génération tout en évoluant. Entretien.
« Je suis hyper motivée que ça soit pour la chanson ou au niveau des cours »
SYMA : Comment s’est passé ton été ?
Lou : Plutôt bien, ça a été assez tranquille parce que j’ai fini l’enregistrement de l’album juste avant. Du coup je n’ai pas eu beaucoup de travail, j’ai pu profiter et me reposer avant la rentrée. C’est la première année où j’ai eu un peu de temps de de voir ma famille, mes amis et me sentir en vacances.
Et ta rentrée scolaire ? Tu as fait ton entrée en quelle classe ?
En Terminale. Ça va être une année un peu décisive. Mais je vais me mettre à fond dans tout, en espérant que tout marche bien.
Rentrée chargée pour toi avec l’arrivée imminente de ce nouvel album ? Comment fais-tu pour tout gérer de front ?
Je me suis préparée mentalement cet été et puis je suis hyper motivée que ça soit pour la chanson ou au niveau des cours. Je me dis que c’est ma dernière année de lycée. Cet été m’a vraiment boosté à rentrer du bon pied.
Du coup après fini les études ?
Peut-être pas, ça va dépendre si j’ai la possibilité et la chance de continuer dans la chanson. Je pense qu’après le bac je me concentrerai dessus. Sinon pourquoi pas entamer des études dans l’audiovisuel du côté création artistique, réalisation.
As-tu d’autres passions ou occupations que la musique ?
Justement j’aime beaucoup la production de clip, la réalisation. La danse, j’aime bien aussi, les travaux manuels créatifs, la peinture, faire des bijoux.
D’où vient cette passion pour l’audiovisuel, c’est à force d’être sur le terrain ?
On pourrait croire ça, mais en fait quand j’étais petite on m’avait offert une mini tablette. Avec ma meilleure amie on se filmait tout le temps, on faisait des clips sans montage tout pourris. Maintenant on en fait encore mais on met plus de moyens, avec des éclairages… ça m’a toujours plu, et de voir le côté professionnel ça me fascine encore d’avantage.
Qu’écoutes-tu comme musique ?
J’écoute de tout, après j’essaye de m’intéresser aux artistes indépendants en France. Mon favoris s’appelle Ichon, d’ailleurs j’aimerais beaucoup travailler avec lui un jour. Je l’adore, je le suis de près. J’aime beaucoup sa musique mais aussi sa personne, je regarde beaucoup d’interviews de lui. Et si tout va bien, je vais le voir bientôt en concert à Paris. J’aime aussi passer de l’autre côté, suivre des artistes.
« Je veux véhiculer cette image légère, mais je veux prendre cette tournure d’avoir des choses à raconter et défendre des causes »
Comment s’est passée l’élaboration de ton nouvel album ?
L’album s’est fait en un an. Je me suis améliorée au piano, du coup j’ai eu le temps de m’imprégner de ce que je voulais raconter et mettre de moi. J’ai écrit et composé certaines chansons. Cet aspect a changé ma vision sur la signification et la construction d’une chanson. Je suis vraiment contente d’avoir franchi ce cap.
Tu ne le faisais pas jusqu’à présent ?
Jusqu’à présent je me demandais ce que je pouvais bien avoir à raconter. Quand on ne joue pas d’instrument c’est dur de se projeter. Finalement, c’est venu tout seul, je suis contente de ne pas avoir forcé le truc, d’avoir attendu le bon moment. Je pense que mon public attendait que je prenne mon envol et puisse leur faire écouter quelque chose qui sort directement de mes pensées.
Justement le titre de ton album « Papillons » ? C’est un peu une manière de prendre ton envol ?
Carrément. C’est assez symbolique et c’est aussi une des chansons que j’ai écrite dans l’album, donc ça fait sens. Je trouvais que l’image du papillon est assez représentative sur pas mal de points. Comme les papillons qu’on peut avoir en montant sur scène aussi. J’ai aimé écrire et composer cette chanson avec Matthieu du groupe Vidéoclub. On était entre jeunes, je me suis sentie hyper proche de son univers, de lui, on avait la même idée et j’ai beaucoup appris à ses côtés aussi.
Quels sont les thèmes principaux de ce nouvel album ?
Les relations amoureuses, la recherche de soi, l’écologie, le harcèlement scolaire, le changement social qu’on vit depuis la crise sanitaire. Au fond, plein de choses qui font partie de ma vie et celle de beaucoup de gens aussi.
Tu y abordes des sujets forts et engagés. Tu as envie de prouver que tu n’es pas qu’une jeune chanteuse insouciante ?
Je veux véhiculer cette image légère. Mais je veux prendre cette tournure d’avoir des choses à raconter et défendre des causes. Je pense que dans la période dans laquelle on vit les gens ont besoin de ça, de plus que quelqu’un qui chante juste. Je commence à être plus impliquée parce que je grandis et je m’intéresse au monde. Tout en restant très présente sur les réseaux sociaux.
Quelles sont tes envies pour les mois à venir ? Une tournée ?
Pour la scène on verra. Je veux que les gens aient le temps de découvrir l’album, de s’en imprégner et les laisser l’interpréter à leur manière. Je veux faire les choses bien, laisser le temps et que les gens l’apprécient autant que j’ai pu apprécier le faire.
« The Voice Kids, Miraculous, Demain nous appartient, toutes ces expériences m’ont fait grandir et évoluer »
En 5 ans de carrière, tu as déjà un sacré parcours, tu as le sentiment d’avoir fait des choses exceptionnelles ?
Oui. Mais quand j’ai des souvenirs de tout ça j’ai l’impression que c’était presque irréel. La dernière fois, j’ai regardé ma première interview : je n’avais pas la même voix, je m’exprimais de manière plus enfantine. C’est drôle de se dire que j’ai évolué en vivant tout ça. Ça m’a émue.
Tu as l’impression qu’une partie du public ne t’a pas vue grandir et te voit encore comme cette petite fille ?
Souvent les parents, je dirais. Les enfants voient bien que j’ai grandi et un peu évolué en même temps qu’eux. Je pense qu’on s’attache d’avantage à quelqu’un quand on le voit grandir ou qu’on a le même âge.
As-tu la sensation d’avoir grandi trop vite ?
Je ne pense pas. Je pense juste que j’ai d’autres notions du fait de mes activités. Forcément ça fait grandir plus vite, quand je suis dans le milieu professionnel, je ne suis qu’avec des adultes, j’ai des journées chargées. Mais en même temps, le fait d’aller toujours au lycée me fait évoluer dans le bon sens et bien vivre les choses.
Tu t’imagines rester sur le devant de la scène toute ta vie ?
J’aimerais. Mais je suis contente aussi de m’intéresser à d’autres parties du milieu. Comme ça, je me dis que dans tous les cas je pourrais me recycler. J’ai la chance d’avoir rencontré plein de gens du milieu et d’autres portes pourraient s’ouvrir. Je laisse un peu place au hasard.
Après The Voice Kids, le générique de « Miraculous », un rôle dans la série «Demain nous appartient ». Que retiens-tu de ces différentes expériences ?
Elles m’ont toutes fait grandir et évoluer. J’ai énormément de nostalgie quand je revois des photos et vidéos et je me dis que j’ai de la chance avec tous ces projets. Une de mes plus grandes fiertés, c’est d’avoir pu réunir des gens autour de ces choses-là qui font partie de moi.
As-tu été contacté pour participer à la saison All Stars de The Voice ?
Oui, mais j’étais en pleine préparation de mon nouvel album, je n’avais pas le temps de m’y consacrer. Mais je suis l’aventure de très près, j’ai plusieurs amis qui sont dedans. Et en même temps, je me dis heureusement que je ne l’ai pas fait, je n’aurais pas voulu être en concurrence avec eux. Ça aurait pu me faire plaisir de retrouver tout le monde mais j’ai tellement un bon souvenir de la version Kids que j’ai envie de rester sur cette aventure. Ça fait partie de moi et je veux garder cela comme ce qui m’a fait changer.
Quel conseil donnerais-tu à un enfant qui rêve de se lancer dans la musique ?
Je pense qu’il faut se mettre à fond, travailler sans pour autant perdre le côté naturel. S’améliorer en gardant son identité, ne pas changer. Avoir confiance en soi surtout, essayer encore et encore. S’écouter aussi, se laisser faire, vivre et surtout être bien entouré. Avoir des personnes qui t’écoutent et ne t’influencent pas, te laissent faire tes propres choix. Des gens bienveillants qui sont là pour t’épauler. C’est ça qui va faire si le projet dure. Le fait d’avoir du recul, de proposer des choses différentes aussi. Le public sera beaucoup plus présent au fur à mesure des étapes et évoluera au même rythme que nous.
Album « Papillons » disponible
Un disque pétillant frais et léger d’une chanteuse qui sait parler à sa génération et prouve qu’elle grandit en ayant des choses à raconter et défendre. Mais aussi, le journal intime ouvert d’une lycéenne explorant une fois sortie de scène, le terrain de l’amitié et de l’amour.
Merci à Lou
DROUIN ALICIA
