Bienvenue à LA Biennale – Part. I
Si vous aimez les beaux-arts, les antiquités, le design ou la joaillerie, ne ratez pas la Biennale. Installée dans le nouvel écrin du Grand Palais éphémère, cette prestigieuse foire ouverte à tous accueille cette année une soixantaine de galeries mais aussi des institutions muséales et un étonnant parcours de sculptures contemporaines venues d’une dizaine de pays.
SYMA News vous propose un survol d’ensemble en deux temps, toujours subjectif…
Un parcours sculptures
Grande nouveauté pour cette 32e édition : un « parcours-sculptures » conçu indoor qui vous invite à une promenade allant de la statuaire classique à la création contemporaine. Aux côtés des puissants « David et Goliath » de Christophe Charbonnel (Galerie Bayart) et du psychédélique homme-oiseau de l’artiste belge Panamarenko (Musée de Flandre), on reste assez déstabilisé face aux Pigeons Voyageurs (Die_Taubenpost) d’Adel Abdessemed qui nous menacent dès l’entrée de la Foire. Cette oeuvre imposante aux couleurs militaires présente en effet deux volatiles affublés de bâtons de dynamite. Véritable manifeste contre la violence et le terrorisme, elle invite le public à réfléchir à la cruauté humaine comme c’est souvent le cas dans le travail subversif d’Abdessemed.
Place aux invités !
Parallèlement à son florilège de galeries, la Biennale reçoit cette année des institutions muséales. Aux côtés des ateliers de chalcographie de la RMN ou du Musée Maillol, il est intéressant de découvrir l’installation tricolore conçue par les designers Miguel Chevalier et A+A Cooren pour le Mobilier National. Intitulé « Dans un nuage de pixels », ce projet très graphique est composé d’une table loupe, de canapés de coton et d’un tapis de laine dont les motifs apportent un élégant clin d’œil à l’art numérique.
Un cabinet des curiosités
Le Musée de Flandre fait également partie des invités d’honneur et il a apprêté son stand à la manière d’un mystérieux cabinet des curiosités. Peu connue du public français, cette institution possède pourtant des pièces exceptionnelles tant au niveau des primitifs flamands que des artistes contemporains. Il en va ainsi des délicates huiles de Joos de Momper (Loth et ses filles fuyant Sodome – XVIe) et David Teniers (Un fumeur et deux buveurs – XVIIe) ou de l’étonnant montage photo d’Eric de Ville « Babel by Night ».
De Genève à Paris
Plus au sud de la Flandre française, la Suisse est aussi présente à travers des œuvres provenant de la Biennale de Genève. Parmi elles, deux créations en fausse fourrure de Stefan Tcherepnin : avec ses yeux globuleux et ses grosses pattes un peu gauches, on peut dire que son « Shadow Monster » ne passe pas inaperçu comparativement aux pièces plutôt formelles de la Biennale. Parallèlement à ce gentil monstre tout droit sorti de Sesame Street, son piano bleu nommé « Chariot of a secret Order » est tout aussi inattendu et nous rappelle par certains côtés le piano muet emballé de feutre de Josef Beuys.
Hommage à Soulage
Fidèle à Pierre Soulage depuis une douzaine d’années, l’Opera Gallery rend hommage à ce grand maître de l’abstraction qui doit fêter cette année ses 102 ans. Parmi une très belle sélection d’huiles sur toile à dominante … noire, on est happé par le rythme et l’intensité de ces monochromes et l’on se demande comment, malgré son grand âge, Pierre Soulage parvient encore à leur conférer une telle dynamique.
L’Univers du Bronze avec Umberto
Sur le Stand n°4, l’Univers du bronze est à l’honneur notamment à travers les sculptures d’Umberto. Excellent artiste animalier, ce parisien installé en Bourgogne possède un savoir-faire époustouflant. Optant pour l’élégance, la sobriété et la ligne pure, il a inventé un étonnant bestiaire au fil de ses créations. Parmi les pièces exposées à la Biennale, ne ratez pas ses variations sur le monde aquatique : entre sa pieuvre tentaculaire, son requin zèbre ou sa raie pastenague, vous ne pouvez qu’être séduit pas la zénitude, le mouvement et la beauté puissante qui se dégagent de ces bêtes de bronze.
Les animaux des Lalanne
Autres sculptures, tout aussi belles, les animaux de Claude et François-Xavier Lalanne sont exposés sur le stand de la Galerie Ary Jan. Disposés autour d’une huile sur toile représentant un immense boa multicolore, vous pouvez distinguer une tortue topiaire, un lapin polymorphe et une splendide oie de Sarlat.
La collection Meyer & l’Art Eskimo
La Galerie Meyer est l’un des rares lieux parisiens à présenter des oeuvres d’Art inuit ainsi qu’une très belle sélection de pièces d’Océanie. A l’occasion de la Biennale 2021, Anthony Meyer a cependant souhaité rendre hommage à ses parents antiquaires en mettant en scène leur « Jardin Secret ».
Parallèlement à des pièces tribales, il a donc exposé des oeuvres rarissimes de différentes époques issues de leur collection familiale. Aux côtés de petites statuettes venues d’Alaska ou de kamik en peau de phoque ramenés du Groenland, on peut ainsi découvrir une tête funéraire péruvienne du XIIIe siècle, une encre d’Andy Warhol, une paire de masques exceptionnels trouvés en Mélanésie ou un incroyable tevau en plumes rouges des Iles Santa Cruz.
La suite de notre sélection concernant la Biennale 2021 sera publiée dans un second article sur SYMA News.