Art Paris 2022 : Focus sur la nature et l’éco-conception
Art Paris est de retour pour son édition 2022. Cette année, ce salon majeur pour l’art moderne et contemporain met l’accent sur les thèmes de la nature et de l’écologie. Parmi les 130 galeries participantes, plusieurs présentent des artistes penchant leurs regards sur la biodiversité et sa préservation. C’est donc un art plus engagé pour la planète mais toujours aussi divers qui vous attend au fil des allées du Grand Palais Éphémère.
Comme toujours, SYMA News vous propose sa sélection personnelle.
Notre artiste favori : Bao Vuong
Décidément la Galerie A2Z a le don de détecter les artistes émergeants ! L’an dernier nous avions adoré les créations de la japonaise Shiori Eda que nous avions élue meilleure artiste d’Art Paris. Pour l’édition 2022, c’est au peintre vietnamien Bao Vuong que vont l’ensemble de nos éloges !
Présent sur le stand D15, Bao Vuong attire tous les regard des visiteurs avec une oeuvre d’une rare puissance visuelle : The Crossing LXX. Véritable “tableau sculpté” au relief charbonneux, cette sombre composition marine est un mélange d’huile, d’acrylique et de poudre graphite. D’une profondeur fascinante, elle nous donne l’impression de faire face à une mer noire qui happe notre regard pour nous entrainer dans ses abysses. Juste magnifique !
Edi Dubien : un univers mélancolique
De son côté, la Galerie Alain Gutharc présente une cinquantaine de portraits d’Edi Dubien. Artiste autodidacte, il propose une oeuvre dessinée qui fait fusionner avec beaucoup de grâce le monde de l’enfance et celui des animaux. Il y a pourtant un silence qui pèse sur les personnages d’Edi Dubien, une mélancolie évidente qui s’exprime tant au niveau de leur regards tristes que de leur fragile posture. On aime cet univers unique, amer et aqueux. On adore cette sensibilité artistique à fleur de peau d’où émane une immense solitude. À découvrir d’urgence !
Les abstractions paysagesques de Philippe Cognée
Lorsque l’on fait face aux paysages de Philippe Cognée (Galerie Templon), on se demande dans quel sens travaille ce peintre : fait-il surgir la nature de l’abstrait ou efface-t-il par petites touches ses compositions réalistes ? La réponse est autre : partant d’une photographie, ce plasticien originaire de Loire-Atlantique crée une peinture à base de cire qu’il va progressivement déformer au fer à repasser ! La surface fondue prend ainsi un aspect flouté qu’il retravaille ou pas selon ses envies. Il en découle des oeuvres broussailleuses d’une très belle facture qui nous transportent dans un monde onirique aux limites de l’abstraction.
Daiya Yamamoto et ses herbiers délicats
À l’opposé de ces forets sauvages et enchevêtrées, le travail du japonais Daiya Yamamoto (Galerie Tamenaga) nous ramène dans un univers végétal où l’ordre domine. Quasi minimalistes, ses grandes toiles mettent à l’honneur la botanique à travers des représentations aussi précises que délicates. Entre des Achillea, des fleurs de coton ou des Craspedia, ce jeune artiste nous donne l’impression de parcourir un précieux herbier dont la pureté nous ravit autant qu’elle nous apaise.
Entre guerre et paix
Celà fait plusieurs années que la Galerie Rabouan Moussion met en avant le travail sensible et engagé de Dimitri Tsykalov. Nous avions repéré cet artiste russe durant Art Paris 2018 à travers une série en marqueterie combinant art profane et religion. En 2019, il se démarquait aussi via une vanité réalisée dans des caisses de munitions qui dénonçait le trafic d’armes. Pour la nouvelle édition d’Art Paris, ce talentueux moscovite est plus que jamais d’actualité : sa dernière création met en scène un Christ en croix conçu dans des caissons militaires. Titré Pain de guerre, cette crucifixion poursuit le travail de Dimitri Tsykalov sur la violence humaine et offre un écho aussi intelligent qu’inattendu au conflit en Ukraine et à la bêtise ambiante qui s’en prend aux artistes russes.
Ernest Pignon Ernest
Dans le même esprit de dénonciation, la Galerie Lelong & Co expose une très belle oeuvre d’Ernest Pignon-Ernest dédiée au poète Jean Genet. À mi-chemin entre une descente de croix contemporaine et un plaquage au mur, cette toile gigantesque nous rappelle à quel point ce plasticien urbain a toujours été sensible aux injustices. Réalisé sur papier marouflé sur toile, ce dessin à la pierre noire et au fusain est d’un réalisme surprenant tant au niveau des volumes que des chairs.
Allez ce weekend c’est sortie en famille ! Il n’est jamais trop tôt pour initier vos têtes folles à la magie de l’Art !
Reportage à suivre sur SYMA News …
Florence Gopikian Yérémian – florence.yeremian@symanews.fr
Art Paris 2022
Histoires naturelles : un regard sur la scène française
Du 7 au 10 avril 2022
Grand Palais Éphémère
Champ-de-Mars – Paris
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Nos articles sur les précédentes éditions d’Art Paris :
