Steve Mc Curry : une invitation au voyage
En parallèle de l’exposition parisienne consacrée au photographe Steve McCurry (Musée Maillol), l’Hôtel de Ville de Caen lui dédie une très belle rétrospective au sein de son scriptorium.
Figure emblématique de la photographie contemporaine, Mc Curry est mis à l’honneur en Normandie à travers une centaine de clichés grand format.
Par-delà ses œuvres iconiques telle que La jeune fille Afghane qui a fait le tour du monde, cette exposition conçue par Biba Giacchetti présente des travaux inédits de l’artiste et entraîne le visiteur dans un fabuleux voyage traversant l’Afghanistan, l’Asie, l’Afrique et l’Amérique Latine.
L’art de Steve Mc Curry réside en premier lieu dans sa maîtrise du portrait. Qu’il s’agisse de femmes tibétaines, de boudhistes shaolin ou d’enfants birmans, il parvient à capter l’âme de ces êtres hétéroclites croisés au fil du temps et de ses pérégrinations.
Grâce à son sens de la lumière et à sa technique de cadrage, il fait surgir des quatre coins du monde des regards azur ou émeraude qui nous contemplent silencieusement et nous hypnotisent. L’omniprésence des yeux est telle dans les portraits de Mc Curry qu’elle créé une mise en suspend qui nous fait prendre conscience de l’importance que la beauté humaine peut acquérir tant à travers sa mixité que sa singularité.
Avec des années de pratique, Steve Mc Curry a appris à mettre en scène ses sujets afin de nous faire sentir leurs émotions mais aussi leur folklore ou leurs multiples coutumes. Il en va ainsi de ce fier nomade de la vallée du Cachemire coiffé d’un turban, de ce vieux moine tibétain qui a médité durant toute sa vie au monastère de Lhassa ou de cette femme touareg à la peau bleutée issue des tribus maliennes aux alentours de Tombouctou.Toute une mythologie humaine se dégage de ces images posées ou prises au vol qui plongent le spectateur dans une méditation admirative.
A côté de ces portraits emprunts d’une force et d’une humanité désarmante, on peut également découvrir des photos faisant fusionner l’homme et la nature : entre des femmes yéménites récoltant du trèfle, un tailleur indien pris dans la mousson et des pêcheurs du Sri Lanka perchés sur des pieux au milieu de la mer, on reste admiratif face au travail de composition de Mc Curry et l’on se rend compte à quel point notre planète est peuplée d’êtres et de lieux extraordinaires.
Florence Gopikian Yérémian – florence.yeremian@symanews.fr
Steve McCurry : Icons
Hôtel de Ville de Caen
Esplanade Jean-Marie Louvel
Du 15 juin au 15 septembre 2022
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Un catalogue présentant l’interview de Steve Mc Curry par Biba Giacchetti a été publié aux Éditions Sudest57