« Les traîtres » raflent la mise. Fort de son démarrage historique pour un divertissement ce jeu de rôles a su captiver le public de M6 tout au long de la partie. Une fascinante chasse aux apparences entre fins stratèges. Debrief.
Le concept
Trahir ses amis et pourquoi pas même son compagnon, aucune limite pour « Les traîtres ». Un jeu de rôles animé par Eric Antoine. Une sorte de « loups-garou » grandeur nature pimenté par des épreuves physiques et psychologiques se déroulant dans l’enceinte du château de Beauvoir. Une partie entre 14 personnalités dont trois désignés « traîtres » à démasquer. Leur objectif : faire preuve de stratégie et déjouer les apparences mais aussi éliminer les « loyaux » pour arriver au bout de l’aventure. À la clé : jusqu’à 50 lingots soit 40 000 euros pour l’association représentée par le vainqueur.
Scénario addictif et joueurs investis
Le principe pouvait laisser sceptique, le casting également. Mais en seulement trois semaines « Les Traîtres » a parfaitement réussi son tour de passe passe ! Un jeu qui nous a plongé dans son univers énigmatique dés le conseil de distribution des rôles. Si il y en a bien un qui a de suite pleinement incarné le sien c’est bel et bien Eric Antoine. Un excellent maître de cérémonie qui a su nous convaincre avec son phrasé mystérieux et ses réactions impassibles. Se montrant très à l’aise dans son costume qu’il a su agrémenter d’un petit rire sournois quasi démoniaque notamment aux moments des épreuves. Que ce soit l’effrayant enfermement vivant d’une équipe dans des cercueils en bois qui a valu son lot de réactions, ou plus simple un saut dans le vide depuis un arbre ou une simple partie de chaises musicales, toutes sont parvenues à nous tenir en haleine. Des affrontements physiques et intellectuelles qui sans gros moyens se sont avérés captivants et ont ajouté du rythme et de l’enjeu aux épisodes.
Même si l’essentiel du scénario reposait avant tout sur les faux semblants et stratégies entre candidats. Un principe que la plupart des membres ont de suite bien saisi. Comme le taquin Bernard Werbert que beaucoup ont découvert. Ou encore David Douillet qui s’est surpassé en terme de mensonges et tromperies et ce dés le premier conseil où il n’a pas hésité à voter contre sa femme qu’il soupçonnait d’être du clan des « traîtres ». Un « loyal » passé finalement après l’élimination de Vanessa du côté obscure de la force aux côtés de Clémence Castel et Just Riadh. Un trio machiavélique masterclass qui a agilement multiplié les coups bas pour tronquer le jeu et éliminer leurs adversaires qui pouvait mettre en danger leur secret. À l’instar de Delphine Wespier rapidement écartée car jugée trop incisive et observatrice. Contrairement à son alliée Elsa Esnoult naïvement bernée et manipulée jusqu’à la dernière seconde. Un casting qui s’est pleinement pris au jeu et dont la popularité ou non était finalement anecdotique. Une partie similaire avec des anonymes aussi stratèges ne serait d’ailleurs absolument pas dérangeante. Puisque ce qui fascine dans ce programme c’est avant tout le suspens et les rebondissements qui ne s’arrêtent jamais. Eliminations d’innocents, enquête volontairement bafouée par les « traîtres » à en faire perdre la tête. Jusqu’au dénouement exceptionnel qui pour encore plus de spectacle aurait mérité une ultime réunion de joueurs au moment de la révélation. Et une saison plus longue encore. Bref une main gagnante totalement bluffante !
L’audience
Bilan très positif pour la première saison des « Traîtres » suivie par une moyenne de 2,1 millions loyaux, soit 12,8 % du public. Avec un démarrage à 2,4 millions dont un pic à 2,7M et une finale hier soir qui a captivé environ 1,8 million de téléspectateurs. Une bonne surprise pour M6 parvenu même à fédérer les femmes responsables des achats de moins de cinquante ans à près de 32,4 %.
Face à ce succès d’audience et aux retours positifs du public, la chaîne a déjà officialisé le tournage d’une deuxième saison.
DROUIN ALICIA