Bienvenue à l’Hotel La Louisiane !
Dans le cadre du Paris Design Week, l’hôtel La Louisiane reçoit cette année une quinzaine de galeries. Contrairement à la précédente édition qui manquait de ligne directrice, celle de 2022 se concentre sur des artistes designers en mettant en avant une majorité de jeunes céramistes. Répartis au sein de couloirs labyrinthiques, leurs œuvres sont des propositions éclectiques à découvrir au fil des chambres et des étages de cet hôtel mythique.
Syma News vous propose sa sélection :
Johanna de Clisson : une designer en quête de pureté
Né en 2021 à l’initiative de Johanna de Clisson, le studio Hiromi propose de superbes créations : qu’il s’agisse de luminaires, d’appliques murales ou de mobilier, les œuvres de cette designer séduisent par la pureté de leurs lignes et leur structure minimaliste. Réalisées en faïence chamottée, elles possèdent un aspect sableux et des teintes douces qui invitent instinctivement à la caresse.
Alternant les tailles et les formes géométrisées, ces pièces uniques dégagent une étrange rigueur ascétique et nous font songer à de petites architectures d’intérieur inspirées à la fois par les courbes de Niemeyer et la rigidité apparente du Corbusier.
En se concentrant sur la simplicité et le raffinement au détriment de toute fioriture, Johanna de Clisson a opté pour un choix esthétique radical mais d’une très grande beauté. Une artiste à suivre !
L’atelier Hiromi se trouve 22 rue Milton – Paris 9e
Pour en savoir d’avantage : HIROMI – T. 0608100291
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La Maison Morel remise au goût du jour
Emmanuel Foyatier est l’heureux descendant de la Maison Martin Morel. Créée en 1896, cette entreprise lyonnaise était spécialisée en impression textile et donnait le ton dans les collections de prêt à porter de l’époque. Après bien des années glorieuses, le grand-père a cependant été contraint de fermer l’usine Morel en raison du contexte économique. Pour ne pas laisser ces dessins tomber dans l’oubli, Emmanuel Foyatier a retrouvé toutes les archives de ses aïeux et décidé de les rééditer non plus sur tissu mais sur papier peint !
Cette très belle initiative remet donc au goût du jour des créations du siècle dernier retravaillées au niveaux des motifs, des échelles et des coloris. Parmi les nouvelles compositions se distinguent toutes sortes de coraux, palmettes, fontaines et fleurs. On peut aussi découvrir de belles frises murales ornées de personnages dignes de Cocteau dont certaines ont été reprises par les procédés Chénel pour élaborer des plafonds ou des cloisons modulaires : réalisées en fibre de verre ignifuge, ces architectures de papier plissé sont très décoratives et nous font penser à de magnifiques paravents.
Pour en savoir d’avantage : Maison Martin Morel – T. 0620337425
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Les ailes d’Icare de Zoé Rumeau
Zoé Rumeau est une artiste pleine d’entrain et de curiosité. Un peu touche-à-tout, elle travaille le fil de fer, pratique le fusain et fait de la sculpture. À l’occasion de cet accrochage en carte-libre, elle a imaginé une singulière allégorie du mythe d’Icare. Dans cette composition monumentale, Zoé a conçu deux grandes ailes où les plumes du fils de Dédale ont laissé la place à d’étranges brisures de faïence et de porcelaine blanche. À mi-chemin entre pesanteur et légèreté, cette oeuvre nous fait penser à un ange déchu pétrifié par Méduse. Lors d’un face à face avec la Gorgone, il se serait précipitamment envolé, laissant sur terre son lourd manteau aux ailes plombées…
Pour en savoir d’avantage : Zoé Rumeau
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Les lampes tubulaires d’AAMA Design
Nés de la collaboration entre un ingénieur ingénieux (Michael Ambroselli) et un allègre designer (Alexandre Antuszewicz), les luminaires AAMA sont des œuvres aussi ludiques qu’inventives.
Réalisés en cylindres empilés, elles sont modulables à l’infini et ressemblent à de gros legos pour adultes.
Qu’il s’agisse de lampes de chevet ou de petits lampadaires de salon, ces créations se déclinent en neuf teintes que l’on peut choisir sur le site d’AMAA Design en fonction de ses goûts et de ses envies.
Constituées d’un socle lourd et d’une structure tubulaire pré-câblée, ces lampes polychromes ont l’avantage d’être recyclables car elles sont conçues en éco-résine et en jesmonite, une drôle de matière faite de gypse et d’acrylique.
A présent que vous savez tout, c’est à vous de jouer : www.amaadesign.fr
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Le Mudmud Studio
Maxence de Bagneux est céramiste. Issu de l’école Camondo, il a pratiqué le dessin et l’architecture avant de rencontrer son élément : la terre. Il y a trois ans, il a lancé le Mudmud Studio en Normandie, un ambitieux projet qui a pour visée de développer l’esthétisme et l’aspect sculptural au sein des objets du quotidien.
Afin que chacun puisse redécorer sa maison et évoluer dans des environnements artistiques, Maxence propose des œuvres décoratives et fonctionnelles faites de grès, de porcelaine et de faïence. Semblables à des totems africains ou à de longues pagodes asiatiques, ses créations traduisent ses voyages, ses intuitions et font écho à sa sensibilité. Pour sa prochaine collection, il compte créer des luminaires en intégrant des modules en verre à ces colonnes de céramique.
Pour découvrir les oeuvres de Maxence de Bagneux : MudMud Studio
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Chambre d’écrivain (e)
Dans une approche plus cérébrale, Aurélien Jeauneau et Jérémy Pradier ont conçu « la chambre de l’écrivain ». Antiquaires aux Puces de Saint-Ouen, ce jeune couple est spécialisé dans le design français des années 40 à la fin des Seventies et particulièrement dans les œuvres de Pierre Guariche. Très impliqués dans la question du genre et des transidentités, Aurélien et Jérémie ont souhaité créer une pièce qui propose une réflexion allant au-delà des notions de design et d’esthétique.
Avec autant de délicatesse que de passion, ils ont inventé une sorte de boudoir au sein duquel dialoguent plusieurs œuvres : entre un lit de jour de Marcel Gascoin, deux aquarelles de l’artiste trans Edi Dubien et une tenture de velours fuchsia signée Thevenon, ils se réapproprient les codes couleurs et transcendent subtilement les normes.
Afin de compléter ce manifeste intime en faveur des queers, Aurélien et Jérémie ont également demandé à Margaud Gallimard de leur prêter une sélection de rares ouvrages mettant en avant des auteurs subversifs : il en va ainsi de la romancière Violette Leduc connue pour ses amours saphiques, du romancier homosexuel Hervé Guibert ou de l’homme de plume marocain Rachid O qui n’hésite pas à questionner ouvertement les genres et les sexualités.
Galerie Pradier-Jeauneau – Marché Paul Bert Serpette de Saint-Ouen
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Lamp VHS ? L’art de la récup !
Gilles Werbrouck et Hugues Loinard forment un duo d’artistes plein d’humour. D’origines Franco-belge, ils ont inventé des « Lamps » faites à base de fragments de VHS. Redonnant une nouvelle vie à ces cassettes vidéo d’un autre temps, ils en ont extrait les bobines et les ont crochetées avant de les couler dans du plâtre pour en faire de drôles de luminaires. Chaque « Lamp » porte le nom du film dont ils ont pieusement récupéré la bande. En allumant ces œuvres, vous aurez ainsi le loisir de « regardez » chaque jour Bodyguard , Le silence des agneaux ou Les aventuriers de l’arche perdue. Fun & lumineux !
Pour en savoir d’avantage : Homaar
Florence Gopikian Yérémian – florence.yeremian@symanews.fr
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