Salto ne soufflera jamais sur sa troisième bougie. La plateforme Made in France de vidéo à la demande a stoppé tous ses services ce lundi. L’ultime signal d’un long feuilleton grandeur nature qui contrairement à la plupart des fictions, ne s’achève pas sur une happy end pour les abonnés en quête d’un plan B pour continuer de suivre leurs programmes préférés.

Salto - arrêt - fin -

Un triste générique de fin

« Merci à vous ! On a ri, on a vécu de belles histoires, on a été ému, on a enquêté, on a frissonné, on a aimé » pouvaient lire les derniers abonnés de Salto en page d’accueil de la plateforme désormais totalement inaccessible. Un court message soft mais dynamique plutôt qu’un long discours sous forme de communiqué de presse, c’est ce qu’a choisi le site resté fidèle à son image moderne et digne jusqu’à sa fermeture définitive. Un triste générique de fin après deux ans et demi de rebondissements. Une courte vie pas toujours très rose pour ce challenger à la française, armé pourtant au départ du pouvoir de trois des quatre fantastiques du petit écran les Groupes TF1, M6 et France Télévisions. Avec au programme officiellement des séries populaires en intégralité, mais aussi des grandes marques de divertissement, télé-réalité, du sport et formats jeunesse en replay, quelques exclus et une diffusion en direct des chaînes TNT. Mais aussi officieusement malheureusement un faux départ, problème de positionnement et une série de déconvenues entre les différents acteurs économiques désolidarisés un à un. Jusqu’au coup de grâce de France Télévisions en octobre dernier qui signait le début de la fin pour Salto. Un « Netflix à la française » désormais mis sur off. Les abonnements seront eux automatiquement résiliés sans aucune démarque à effectuer. La plupart ont d’ailleurs reçu un mail de confirmation. Avec à suivre un remboursement au prorata du nombre de jours restants sur le mois ou l’année en cours. Les données personnelles seront elles conservées jusqu’au 27 avril 2023 puis supprimées, à l’exception de la partie comptable (adresse électronique du compte facturé, numéro de contrat, date et montant des factures) en stock encore pendant 10 ans sous forme d’une archive stockée chez le liquidateur de la société.

Molotov TV - Salto -

Quelles solutions de remplacement ?

Techniquement donc rien de complexe pour les internautes à qui il reste une question en suspens, sur quel site se rendre à présent pour regarder leurs programmes préférés ? Une bonne nouvelle pour Molotov qui sans tarder a vu l’opportunité d’agrandir sa communauté. Une application qui pour consoler les clients encore actifs de Salto a décidé de leur offrir un an d’abonnement gratuit, sur simple justificatif. Pour les autres il faudra débourser 5,55 euros par mois (soit un prix quasi similaire qu’auparavant) pour regarder la télévision en direct (à quelques exception pour TF1 et M6) sur divers supports mais aussi enregistrer des programmes dans le cloud à visionner à la demande.
Plus familier MYCANAL possède lui une offre globalement similaire à celle de leur ex concurrent, sans épisodes en avant-première. À un détail près, il est accessible uniquement aux abonnés Canal + (à partir de 22,99 euros par mois / 13,99 euros pour les moins de 26 ans). Un catalogue complet en mouvement contant, certains contenus n’étant disponibles que durant 7 jours avant d’être redistribués sur TF1Max et 6PlayMax accessibles sur simple inscription respectivement au prix de 4,99 euros et 3,99 euros par mois. Quand France.TV est pour l’heure toujours gratuit.
Autre solution déjà pratiqué par certains français la longue liste de service télé des opérateurs comme TV d’Orange, SFR TV qui proposent à leurs clients une application avec replay, sans supplément sur leur facture internet dans le cas où elle inclus une option accès à la télévision.
Enfin pour les plus cinéphiles et addicts aux séries reste à franchir à nouveau les frontières avec Netflix, Prime Vidéo, Disney + ou encore le Pass Warner ou OCS.

DROUIN ALICIA