Destination Cap Vert. Une douce évasion branchée sur les tubes de Christophe Maé réchauffés de sonorités du monde. Un « Carnet de voyage » grandeur nature qui s’écrivait ce jeudi soir avec le public de la Reims Arena le temps d’une escale solaire riche d’échanges et souvenirs. Live report.

Christophe Maé - Carnet de voyage - tournée - Reims Arena -
© Drouin Alicia

Sous les tropiques

Un immense palmier, une paillote avec guirlande, luminaires et musiciens avec tenue et instruments traditionnels. Un décor paradisiaque qui en tout juste quelques secondes fait oublier aux spectateurs la grisaille et pluie battante extérieure. Des voyageurs prêts à poser leur valise lourde de morosité automnale, guidés par Christophe Maé. Dans la sienne, des tubes solaires et une ambiance des plus chaleureuse. Un « Carnet de voyage » tournant les pages de ses six albums studios de « Mon paradis » à « C’est drôle la vie » sur des rythmes tropicaux live. « C’est drôle la vie, comment elle passe, C’était pas hier mais c’était y a pas longtemps, C’est drôle la vie, comment elle trace, Je le vois bien dans la glace, j’ai pris quelques cheveux blancs » démarre-t-il justement avec toujours la même énergie qu’à ses débuts il y a dix huit ans. Un quasi cinquantenaire s’affirmant « Trop jeune » pour être vieux. Bien décidé à embarquer ses passagers dont chaque « Belle demoiselle », « Au Pays des merveilles » sur les terres de Césaria Evora. Un pilote malgré tout responsable soucieux de l’environnement et dérèglement climatique. Thématique qu’il manifeste à travers la voix de « L’ours » polaire déplorant la fonte de sa banquise, suivi dans la foulée de son hymne responsable « C’est ma terre » invitant tous les citoyens du monde à préserver la nature. Avant un plongeon au milieu des « (Les) gens » de passage ce soir là dans la salle. Un bain de foule de généreuses accolades et selfies tandis que s’allument sur scènes « Les bougies » d’un moment intimiste des plus radieux.

Christophe Maé - carnet de voyage - tournée - Reims arena - les bougies -
© Drouin Alicia

Voyage dans le temps

Un artiste éclairé par une pluie de flashs, soufflant sur le temps qui passe en rallumant ses premiers succès version acoustique. De « Mon paradis » à « J’ai laissé » en passant par le poignant « ça fait mal » pleurant l’absence d’un père. Un papa chanteur lui bel et bien présent pour ses deux « (Mon) P’tit gars » à qui il dédie cette chanson symbolique. Une nouvelle génération à qui il offre un « Bouquet de roses » aux couleurs de la vie, aussi beau que fané. Un voyage dépaysant avec escale cubaine et petit cours de salsa collectif. « Ceux qui ne se sentent pas à l’aise bougez que le haut du corps, les autres prenez une pause allez boire un coup » s’amuse-t-il définitivement très proche du public. Lui qui en début de show a mis en lumière quelques retardataires et même fait monter sur scène une jeune femme. Des moments de partage demeurant l’essence même de sa « vie d’artiste » qui ne se résume pas qu’aux paillettes. Une réelle joie pour celui qui il y a quelques années encore se demandait « Il est où le bonheur », qui depuis semble l’avoir bel et bien trouvé. Un chanteur entouré par la foule, soulignant l’importance de profiter de l’instant dans « Parce qu’on sait jamais ». Mais qui plutôt que de suspendre le temps a prolongé le spectacle avec l’incontournable et toujours aussi efficace « On s’attache ». Une reprise de vitesse et puis un freinage appuyé sur une interprétation magistrale de « Casting ». Avant un atterrissage sur les chapeaux de roue dans un tourbillon de « L’amour » face à ces milliers de coeurs palpitants plus forts que jamais. Une ultime célébration de joie, poignées de mains et salut pour Christophe Maé repartant par la grande porte de son décor, vers de nouveaux horizons.

DROUIN ALICIA