21 albums et 10 mixtapes en tout juste une « Décennie » de carrière pour Jul. Un rappeur français ultra productif devenu l’un des plus gros vendeur de l’histoire. Un phénomène aux nombreux tubes et records, demeurant malgré tout très discret médiatiquement. Décryptage.
Un nouveau couronnement
7 millions c’est le nombre faramineux d’albums qu’a vendu Jul en seulement dix ans. Une superstar du rap français qui en plus d’être le plus gros vendeur dans le milieu, compte aussi le plus grand nombre de disques à son actif devant des poids lourds comme IAM et ses 28 projets, La Fouine, Disiz ou Booba. Ecart qui continue de se creuser nettement avec la sortie de « Décennie» son trentième projet. Un opus symbolique célébrant son dixième anniversaire sur le devant de la scène. Une pièce montée aux 23 bougies garnie d’auto-tune, beats et hits au refrain entêtant. Dont celui de « Love de toi » déballé à l’occasion de la sortie de l’album. Un jour de fête qu’il commémore « Avec tonton » Rim’Kou encore « Le trio ternura » qu’il forme avec Alonzo & SCH mais aussi Dystinct, ou KVRA, qu’il a convié sur quelquesfeaturings. Un généreux paquet pour ses fans qui comme toujours répondent largement présents. Une communauté qui après avoir couronné son opus « La route est longue » révélé le 8 décembre dernier de 130 700 diamants, ont gardé la place du trône bien chaude pour son successeur. Un nouveau numéro 1 sans surprise qui offre à Jul le plus gros démarrage de sa discographie avec plus de 3 millions d’écoutes en streaming en à peine un week-end d’exploitation.
L’indétrônable roi des charts
Un record de plus pour le rappeur francophone le plus streamé sur Spotify multipliant les récompenses de Platine et Diamant. Au total 303 certifications dont 141 singles d’or pour celui q’on appelle l’« OVNI » qui a atterri dans la lumière en 2014 avec le hit « Dans ma paranoïa ». Titre éponyme de son tout premier album qui a fait passer ce jeune rappeur parmi tant d’autres à une véritable référence. Un trentenaire à l’aise dans son « Survet Claquette » resté simple et loin du star système à l’exception de quelques rares apparitions médiatiques. Notamment sur la scène des Victoires de la Musique en 2017 qui lui a décerné le trophée de « l’album de musiques urbaines » pour « My World ». Un monde «Fait d’or » et « (Mon) bijoux » pour ce roi des charts qui trace sa route sans se soucier des nombreuses critiques à son égard. C’est d’ailleurs au sein de son label indépendant D’or et de platine qu’il enchaîne les projets depuis 2015. Unfaiseur de tubes spécialiste d’auto-tune, beats entêtants et paroles simples mais diaboliquement efficaces, qui applique la même recette à la plupart de ses succès. Du hit « Wesh alors » aux sentimentaux «Tchikita », « Ma jolie » ou « Toto et Ninetta » pour ne citer qu’eux. En passant par les légers «C’est pas des LOL », « Sousou » ou « Pic et Pic, alcool et drame » qui sample une célèbre comptine enfantine. Un « Extraterrestre » à la soucoupe chargée de productions écrite et composée en majorité dans le plus grand mystère devant son ordinateur. Avec pour leit-motiv principal : faire plaisir au public. Parmi ses résonances virales également « 4 juin 2022 » qu’il a réalisé à chaud sur la scène du Stade Vélodrome sous l’oreille attentive de 60 000 spectateurs. Un phénomène qui passe rarement plus de six mois sans sortir de nouvel opus ou réédition, tous au tracklist XXL. Pas moins de 25 pistes pour « Rien 100 rien », et même 40 pour le double album «Coeur blanc » construit comme une suite à « 13 Organisé ». Un projet particulier pour le marseillais qui a réuni autour de lui une cinquantaine de collègues. Un roi des charts qui partage régulièrement l’affiche avec d’autres figures du rap français. Que ce soit Kalash Criminel, Ninho, Heuss l’Enfoiré, Naps ou l’Algérino. Des featurings qui là encore font encore plus trembler les ondes et classements que la grosse industrie.
DROUIN ALICIA