Quasi trois ans que sa voix de Velours a résonné sur le plateau de « The Voice ». C’est ensuite « En silence » que la jeune chanteuse et musicienne a pris le temps d’écouter ses craintes et sa sensibilité s’entendant sur son premier EP. Un mini-album qu’elle espère fera écho auprès de son public ainsi que son ex coach Marc Lavoine auteur d’un de ses titres. Entretien.
« Ce premier EP est vraiment une ouverture à tout ce qu’est Velours, avec ses contradictions et complémentarités »
SYMA : D’où viens ton pseudo Velours et que signifie-t-il ?
Velours : C’est venu assez naturellement. Au moment où j’ai commencé à chanter et composer mes chansons on me disait tout le temps que j’avais une voix de velours. J’ai trouvé que c’était assez évocateur de l’univers que j’avais l’impression d’incarner. Je trouvais ça joli, élégant et original. Je voulais un nom qui se retienne assez facilement et qui ne soit pas forcément mon nom/prénom. Je trouve que ça colle bien avec ma voix et ma personnalité.
Comment tu te sens à quelques jours de la sortie de ton premier EP ?
Honnêtement assez bien. Plus le temps passe mieux je le sens. Peut-être parce que j’ai décidé de ne pas trop me mettre la pression, de ne pas être trop indulgente. Je vois vraiment ça comme une ouverture. Comme si j’enfonçais une porte et que j’avais besoin de ça pour avancer. Je le vois vraiment comme le début de cette histoire. C’est fou de se dire que je travaille depuis 3 ans sur ce projet et qu’il va enfin éclore. D’autant que je me sens bien entourée, pleine de bonnes énergies.
Il s’intitule « En silence » mais tu espères qu’il fasse du bruit ?
Sur le projet il y a une chanson éponyme qui est surement une des plus importantes pour moi et une des premières que j’ai écrit. Pour moi ça fait parti de ce processus créatif que d’appeler ce projet comme ça. Honnêtement je n’attends rien parce que je n’ai pas envie d’être déçue. Ce qui m’importe c’est d’avoir une résonance auprès du public qui me connaît et me suit déjà. Puis pourquoi pas que ça soit relayer.
Que raconte-t-il ?
Je pense que c’est un peu comme une carte d’identité pour moi ou CV. J’ai déjà sorti trois singles très différents les uns des autres car j’ai choisi de ne rien m’interdire. J’explore plein de styles et côtés de ma personnalité aussi. C’est vraiment une ouverture à tout mon univers et tout ce qu’est Velours, avec toutes ses contradictions et complémentarités. Je le vois vraiment comme une présentation.
« Il y a quelque chose chez Marc Lavoine qui me touche. Je le trouve assez sincère avec lui-même et ses émotions »
Dessus il y a le titre « Madeleine » écrit et offert par Marc Lavoine qui a été ton coach dans « The Voice » ! Comment cette collaboration est-elle née ?
La collaboration est née de manière totalement inattendue. Un soir de week-end il m’a appelé et m’a proposé cette chanson. J’étais en soirée donc pas du tout en condition pour répondre. On en a reparlé un peu après. Il m’a expliquéque de base il avait écrit cette chanson pour lui mais qu’il n’allait pas la sortir. Et qu’il avait envie de me donner un coup de pouce vu qu’il avait beaucoup aimé ce que j’avais proposé durant l’émission.
Tu as tissé un vrai lien avec lui ?
Honnêtement je n’ai pas l’impression que l’émission permette ça car on se voit très peu et chaque fois avec les caméras donc c’est difficile de créer un véritable lien humain. Ça s’est plutôt fait après.
Est-ce qu’avant l’aventure il faisait des artistes dont tu appréciais l’univers ?
J’ai un immense respect pour lui depuis toujours. Mais étonnement ça n’est pas la musique que mes parents écoutaient le plus. J’ai plus grandi avec Florent Pagny par exemple, qui s’était d’ailleurs retourné aussi. Je me suis finalement plus retrouvé dans l’univers et la sensibilité de Marc Lavoine même en connaissant moins sa musique.
En te présentant au télé-crochet tu avais déjà envisagé de rejoindre son équipe ?
J’en ai plus eu envie sur l’instant. Il y a quelque chose chez lui qui me touche. Je le trouve assez sincère avec lui-même et ses émotions. Je pense que c’est quelqu’un d’assez sensible qui fonctionne beaucoup avec les énergies et qui se fait confiance.
« The Voice a été un peu comme une confirmation…surtout d’un point de vue personnel plus que carriériste »
Lors de ton audition tu as interprété une reprise piano/voix de « Tu m’oublieras » de Larusso, c’était un choix de chanson audacieux !
J’avais envie de présenter un univers. Je me suis dit que ce qui allait le permettre c’était de reprendre une chanson à ma façon. L’émission m’a vraiment laissé carte blanche. J’avais envie de montrer que j’étais aussi musicienne et pas seulement chanteuse, car pour moi c’est ainsi que je me définis. Je pense que sans ça je n’aurais jamais chanté. Pour moi c’est indissociable, je suis toujours obligée d’allier chant et instrument. Et il y avait vraiment cette envie de former une bulle de confiance un peu comme si j’étais chez moi.
Qu’est ce que l’aventure t’a apporté ?
« The Voice » m’a permis de me prouver que j’étais capable de gérer professionnellement des moments avec beaucoup d’anxiété et pression et que au final je savais faire mon travail. Un peu comme une confirmation. C’était un défi que j’ai réussi et je suis plutôt satisfaite de la manière dont j’ai fait les choses. Je peux dire que je suis fière de moi, et ça fait du bien de se faire confiance et sentir qu’on avance. Surtout d’un point de vue personnel plus que carriériste.
Surtout que c’est en regardant des télé-crochets comme « The Voice » que tu as le déclic de passer de l’autre côté de l’écran !
Au tout début oui j’étais très assidue. C’est ça qui m’a donné envie de jouer du piano et chanter. Mais en tant que jeune ado je n’avais jamais eu assez de rêve pour prétendre à ce genre d’émission. Pour moi c’était inaccessible, je ne me permettais pas de l’imaginer en voyant un tel niveau.
C’est un programme que tu continues de regarder ?
Au final j’ai un peu lâché et on a fini par me le proposer. Je m’y suis remise à ce moment là mais désormais je regarde simplement quelques prestations.
Aurais-tu des conseils à donner à des jeunes talents y participant ?
Je dirais que mon regret a été de ne pas avoir pris de plaisir, d’avoir juste été une boule de stress lors des passages sur le plateau. Même si hors caméra j’ai rencontré des artistes qui sont devenus des amis. Donc tournez vous vers les autres et prenez du plaisir lors des prestations.
« Je pense que les gens qui aiment vraiment notre proposition artistique restent et continuent de nous soutenir »
Pour ta part tu as choisi de prendre ton temps avant de sortir un premier single, pourquoi ?
C’était un peu la grande question au départ de savoir si je devais surfer sur la vague « The Voice » ou non. Surtout que tout le monde te dit de le faire. Mais moi je pense qu’il faut surtout s’écouter et que les gens qui aiment vraiment notre proposition artistique restent et continuent de nous soutenir. Dans mon cas je le vois, « The Voice » m’a donné un petit public.
Tu joues du violon de la guitare mais aussi du piano depuis ton plus jeune âge, est ce qu’il y a d’autres instruments que tu aimerais apprendre ?
Pour l’instant j’ai déjà plein de chansons écrites qui dorment depuis des années sur mon ordinateur donc il faudrait dépoussiérer tout ça et avancer petit à petit.
Ce sont des atouts que tu comptes faire entendre dans ta musique et sur scène ?
À l’heure actuelle la scène est une partie un peu anxiogène pour moi. Je pense que « The Voice » m’a mis pas mal de pression de ce côté là niveau performance. Donc là j’essaye de me réconcilier avec la scène et je vais continuer à en faire bien évidemment. Car c’est là où le partage est le plus palpable. C’est bien différent que d’interagir derrière un écran. Rien ne peut surpasser ça. Ce sont des moments de plus grande vulnérabilité mais plus grand partage aussi. C’est assez indescriptible !
Merci à Velours
Sortie de l’EP « En silence » vendredi 19 avril 2024
Entre murmures et cris du coeur profonds d’une artiste avançant à pas de Velours de l’ombre à la lumière.
DROUIN ALICIA