Le Printemps Asiatique
Pour sa 7e édition, le Printemps Asiatique rassemble du 6 au 13 juin une très belle palette de galeries et d’institutions culturelles. Installé sur les quatre niveaux de la Pagode (rue de Courcelles) mais aussi dispatché dans de nombreux musées et salles de vente de la capitale, cet évènement annuel célèbre la richesse des arts d’Asie à travers des œuvres venues de Chine, du Tibet, du Japon ou du fin fond de la Mongolie. SYMA News vous en présente une sélection personnelle.
Art chamanique
Parmi les galeries participant à cette édition 2024, l’une des plus intéressantes est sans aucun doute « Le Toit du Monde » (6, rue Visconti – Paris VIe). Spécialisée dans les arts de l’Himalaya et particulièrement dans les arts chamaniques, elle propose d’étonnants costumes de danse en provenance de monastères lamaïques (relatives au bouddhisme tibétain) ainsi qu’une coiffe d’oracle tibétain utilisée lors de pratiques médiumniques durant des festivals du siècle dernier.
Biscuits célestes
Dans un genre plus classique, la Galerie Nicolas Fournery (11 avenue de l’Opéra – Paris Ier) décline dans ses vitrines près d’une centaine de porcelaines de Chine émaillées turquoise. La plupart de ces « Biscuits bleu céleste » datent de l’ère Kangxi (1662-1722) et ont inspiré de multiples manufactures françaises du XIXe siècle. Parmi les vases, les figures d’animaux et les pots à brosses, une élégante théière a attiré toute notre attention : le corps recouvert de pétales de fleur de lotus, elle est fort élégamment complétée par une anse et un bec représentant deux petits dragons. Un objet qui frôle la magie !
Tabatières « très prisées »
L’univers du tabac est également représenté à travers une multitude de petits flacons issus des collections de Clare Chu . Spécialiste des tabatières chinoises et des bouteilles à priser, cette californienne expose des miniatures conjuguant toutes les matières : qu’il s’agisse de verre coloré, de néphrite, d’ambre ou de porcelaine, il y en a pour tous les gouts !
Minéralité
L’art contemporain est aussi du voyage au cœur de ce printemps asiatique avec la galerie Hioco (7, rue de Phalsbourg – Paris XVIIe). Parmi les pièces en grès cendré de Yui Tsujimura et les livres d’argile de Yukiya Izumita, ne ratez pas le Vaisseau d’Ogawa Machiko. Cette étonnante céramiste issue des Beaux-arts de Tokyo a créé une œuvre d’une incroyable pureté minérale où la roche brute se mêle à un superbe travail de glaçure bleutée. Quand on voit sa technique, l’on comprend que les œuvres de Machiko fassent déjà partie des collections permanentes de musées japonais et américains.
Puissance
La Galerie Kiyama (4 rue des Beaux-Arts – Paris VIe) met également en avant des artistes contemporains.
Impossible de passer à côté des sculptures sombres et énigmatiques de Katoh Gizan : entre un crâne en bois de camphrier aux allures préhistoriques et un ensemble de mains en prière semblant sortir de terre, on ne peut que s’extasier face à la puissance de son guerrier méditant:
Les yeux clos, la tête couverte de flammes et le dos incisé de spirales, ce titan majestueux domine toute la Pagode par sa force tranquille.
Idole Jarai
La Galerie londonienne Jonathan Hope déploie, quant à elle, de somptueuses tentures en provenance d’Inde et d’Ouzbékistan ainsi qu’une étonnante série de masques issus du théâtre javanais. C’est cependant une statue commémorative vietnamienne qui a séduit nos regards : réalisée en bois au XIXe siècle, elle représente une jeune femme du peuple Jarai des hauts plateaux du centre du Vietnam. En la contemplant, vous serez happé par le contraste entre la pureté primitive de son corps et l’expressivité de son visage.
Armes blanches
Les amateurs d’armes seront ravis de déambuler parmi les dagues indiennes, les kabutos japonais et les kriss indonésiens à la lame sinueuse de la Galerie britannique Runjeet Singh .
Surtout ne passez pas à côté de leur masse iranienne du XIXe siècle : en vous penchant délicatement sur sa tête coiffée d’un casque en argent ciselé, vous verrez apparaître un incroyable visage d’homme !
La Pagode
Il ne pouvait y avoir de meilleur écrin que la Pagode pour ce Printemps Asiatique. Nichée à deux pas du Parc Monceau, ce joyau architectural d’inspiration chinoise était la demeure du collectionneur Ching Tsai Loo. Achevée en 1926, on la nomme parfois La Maison Loo et elle appartient aujourd’hui à des entrepreneurs privés. Prenez le temps d’admirer sa splendide façade rouge, ses plafonds à caisson, ses murs laqués, ses panneaux ornés de fleurs et d’oiseaux, sans parler de la salle où s’est installée la Galerie Le Toit du monde qui déborde de dragons et de cavaliers sculptés. Un lieu en tout point exceptionnel !
Florence Gopikian Yérémian – florence.yeremian@symanews.fr
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Le Printemps Asiatique Paris
Du 6 au 13 juin 2024
La Pagode
48 rue de Courcelles – Paris 8e
Pour en savoir davantage sur les conférences et les ventes aux enchères de ce printemps : printemps-asiatique-paris.com
