Après le retour gagnant de la « Star Academy », au tour du télé-crochet concurrent « Popstars » de faire chanter la nouvelle génération sur Prime Video. Un remix accéléré aux sonorités pop actuelles par un casting 2.0. Debrief.

Popstars - Prime video

Rappel du concept

Dénicher des talents pour former un groupe de musique. Tel est le principe de « Popstars ». Un télé-crochet qui contrairement à la majorité de ses concurrents ne nécessite pas de vote ni intervention du public. Avec en première étape une salve d’auditions en solo aligné a capella, suivi d’un atelier d’exercices et tests collectifs. Le tout face à un jury de professionnels. Jusqu’à l’annonce des grands gagnants dont on suit la signature en maison de disque, les premières compositions ainsi que la montée sur scène. Une émission phare des années 2000 qui a fait du bruit sur M6 puis dans les charts en révélant les L5 mais aussi les Linkup dont est issu M Pokora, ou encore Sheryfa Luna. Et qui a même retenti lors d’une saison en 2013 sur D8. Un format remixé en version plus courte et délibérément pop, cette fois sur la plateforme Prime Video.

Popstars - Prime video

Changement de fréquence et tempo

Y a-t-il une place aujourd’hui dans le paysage musical français pour un groupe de pop ? Et pour un format qui en recherche un ? Des interrogations que soulignent le grand retour de « Popstars » sur Prime Video après dix ans sur off. Un télé-crochet rebranché sur des sonorités pop urbaines. Si le fond reste le même la forme sonne plus moderne, à l’image de « Nouvelle école » son principal concurrent qui fait autant de bruit sur Netflix que dans les charts. « Il faut que ça streame ! » c’est d’ailleurs le refrain d’Alonzo, loin des cultissimes « Pia pia pia dans ton corps » ou « Happy face » de Mia Frye. Un rappeur en featuring avec Louane et Eddy de Pretto au titre de juré. Un trio plutôt harmonieux à quelquesdésaccord prés. Certaines réactions sont elles un peu surjouées à l’instar de Louane en boucle sur son chéri tandis qu’un candidat avoue avoir un petit faible pour elle. Une chanteuse bien que bienveillante, un peu trop indulgente quitte à passer sous silence les fausses notes de talents en souvenir du temps où elle commençait à se faire entendre dans « The Voice ». L’interprète de « Kid » se révèle lui un poil plus pointilleux voire cash et n’hésite pas à user d’humour. Quant à Alonzo il semble un peu plus nonchalant tout en prenant son rôle très à coeur. Leur mission : écouter attentivement une centaine de talents puis se mettre d’accord pour n’en retenir que les meilleurs rassemblés au sein d’un groupe. Un casting plutôt homogène et sans casseroles. Des artistes en herbe déterminés plutôt jeunes, au look street extravagant, issus pour la grande majorité des réseaux sociaux. Une promo justement un peu trop à l’unissons, manquant de folie ou personnalité qui se détache. En témoigne la salve d’auditions où seules quelques chansons tournent en boucle. Avec pas moins de trois reprises de « Listen » de Beyonce, autant pour Yseul et le poignant « Indélébile », « 40 % » d’Aya Nakamura ou « Despecha» de Rosalia. Et même quatre relectures des « Mots bleus » de Christophe. Même disque rayé au moment de l’atelier et la dizaine de versions du titre imposé « Flower » de Miley Cyrus. Une liste un peu restreinte mais malgré tout moderne et populaire. Des prestations qui défilent sans côté feuilletonnant ni laisser le temps de s’attacher aux candidats. Le tout dans le décor sobre d’une ancienne usine en région parisienne et sans le générique historique. Tout en respectant la mécanique historique, le montage pensé pour une plateforme est plus rythmé et resserré sur 8 épisodes d’environ 45 minutes. Dont la première moitié axée sur la phase auditions/atelier, mise en ligne en même temps. Toujours selon la partition d’origine, la seconde partie plus lente dévoilée jeudi dernier, raconte elle le début de carrière des grands gagnants de la saison. Leur prénom : Yasmeen, Mia, Orisha et Regina alias les Sor4. Un quatuor 100 % féminin entrant dans les coulisses du métier au moment de leur signature en maison de disque. Avant une phase relooking et la naissance de leurs premières chansons forcément accompagné de quelques désaccords et tensions. D’autant que le temps est compté, seulement 5 jours pour écrire et enregistrer en studio leur premier EP de cinq titres. Un timing serré témoignant de la cadence de l’industrie musicale actuelle. Un projet globalement audible et bien produit, avec pour single « Comment on s’aime » sorti vendredi. Si l’audience du programme n’est pas communiquée, les chiffres des charts se chargeront de répondre plus concrètement à nos questions.

DROUIN ALICIA