Ils ont déjà vendus des millions d’albums, remplis des centaines de Zéniths avec les Kids United. Mais c’est de zéro que Gloria et NTH (Nathan) repartent en solo. Avec pour faire le pont entre leur début de carrière collective et nouveau départ le duo « J’ai grandi » mêlant souvenirs et complicité. Entretien.
« Il ne faut pas avoir peur de se lancer ni de faire des sacrifices »
SYMA : Comment s’est passé votre rentrée scolaire ? Vous êtes en quelle classe ?
NTH : Je vient d’intégrer l’AICOM une école de comédie musicale. Je pense que tous les deux on a fait ce choix de rester dans la musique.
Gloria : Moi je suis au CNED en terminal. Tous les deux on veut ne pas lâcher la musique et en vivre, c’est notre rêve depuis toujours donc si ça peut devenir notre métier ça serait incroyable.
C’est plus facile pour vous d’apprendre par coeur une leçon ou une chanson ? Vous êtes quand même de bons élèves ?
En choeur : Une chanson, évidemment !
Que peut-on trouver dans vos playlist ?
N : De tout. Ça peut être des titres Kamaleon, du Maluma, du J Balvin beaucoup de hits latinos. Comme du rap américain comme Drake, de la pop française, variété comme Slimane, de l’urbain français aussi. Ça dépend de mon humeur.
G : Moi personnellement ma mère a veillé à nourrir ma culture musicale depuis petite. J’ai grandi dans le jazz manouche, donc j’ai vraiment une grosse ouverture. Je peux passer du classique, au jazz, à la techno au rap US… vraiment de tout. C’est très très varié.
Avez-vous d’autres passions ?
N: J’avais le foot que j’ai arrêté depuis. Mais aussi le cinéma. Je pense que je souhaiterais autant avoir un métier dans la musique que dans le cinéma.
G: Moi le chant déjà, la comédie aussi j’aime beaucoup. La danse par contre je n’ai aucun talent là dedans. Mais la musique reste le principal de mes occupations et de ce que j’ai envie de faire.
Quels conseils donneriez-vous à de jeunes talents qui rêvent de se lancer dans la musique ?
N : Je vais faire référence au documentaire d’Inoxtag qui a gravi l’Everest, dont tout le monde parle en ce moment. Il s’adresse aux jeunes et donne une belle leçon de vie en disant qu’il ne faut pas avoir peur de se lancer ni de faire des sacrifices. Même si il faut abandonner quelques points ça peut faire du bien de foncer sans hésiter. Comme on le sait on n’a qu’une vie et il faut en profiter avant d’arriver à un âge où on peut avoir des regrets. Donc si on veut vraiment se lancer et qu’on est sûr il ne faut pas avoir peur et y aller !
G : Pour ma part c’est une phrase que Nilusi citait souvent. C’est de croire en ses rêves. Et je dirais de ne pas écouter les gens qui nous disent qu’on ne va pas réussir. Je pense que tous les ex Kids United sont un bon exemple. Je pense que quand on a envie de faire quelque chose et qu’on le ressent au fond de soi on peut se battre de toutes nos forces et y arriver. Il n’y a pas de raison. Et les efforts payent toujours. Peu importe dans quoi si tu fournis des efforts il y a toujours un résultat.
« Avec les Kids United on était jeunes, on n’avait pas consciences de notre chance »
Gloria tu as fait tes premiers pas sur le plateau de « The Voice Kids » c’est un programme que tu continues de regarder ?
G : Effectivement, j’avais six ans. En vrai je ne regarde plus les chaînes TV. Mais c’est sûr que c’est un format qui prouve que peu importe notre âge, on peut se réaliser dans une passion.
As-tu senti une différence entre être la cadette puis l’ainée dans les Kids United Nouvelle Génération ?
G : J’ai senti une petite différence oui au départ j’avais un peu de mal à avoir une discussion avec les autres membres qui étaient des ados en étant la plus jeune. Après ce qui a changé c’est l’expérience que j’ai acquis, du coup j’avais un peu ce rôle de guide. Et on s’est bien entendus on a bien rigolé tous ensemble.
Justement vous avez tous les deux commencé très jeunes au sein des Kids United, que retenez-vous de cette expérience ?
N : Ce genre d’expérience surtout à nos âges ça marque, ça n’est pas très courant. C’est rare de voir des enfants comme ça remplir des Zéniths, faire des choses folles. Mais je dirais que sur le moment on ne s’en rend pas vraiment compte. C’est quand le projet s’est fini et que maintenant on se rend compte de la difficulté que c’est de remplir un Zénith, qu’on se dit waouw quand même. Mais on était jeunes on n’avait pas conscience de notre chance. Les expériences vécues étaient folles !
G : C’est sûr qu’on a vendu plus de 2,8 millions d’albums à nos âges. On a eu un début de carrière exceptionnelle et même supérieure à certains artistes actuels. Personnellement j’ai eu mon ouverture de conscience un peu après. Ce qui fait que je me suis pris une grosse claque en réalisant tout ce que j’avais accompli. Je regrette peut-être de ne pas avoir été un peu plus âgée pour vivre le moment encore plus fort. Mais c’est vrai que c’était exceptionnel !
On a la sensation que vous étiez traités à la même enseigne que des adultes au sein de la profession !
N : On était respecté et vu comme les autres artistes sur un plateau. Après forcément on nous parlait différemment.
G : On était quand même dans un monde d’adultes, très entourés. On s’est adaptés on a dû être matures très vite. On a fourni un travail intensif. On a bossé comme des fous et ça aussi ça nous a fait grandir. Rien que dans le travail. Parfois on nous traitait comme des enfants ça nous agaçait on avait envie qu’on nous parle normalement. On nous a parfois un peu rabaissé mais on pouvait fournir un travail nettement supérieur à certains.
Vous êtes tous les deux restés de grands amis. Avez-vous gardé contact avec les autres membres du groupe ?
NTH : Je dirais que c’est comme quand on est dans une classe avec des gens, on reste en contact avec certains et d’autres avec qui le lien se rompt automatiquement ou on se parle un peu moins, sans raison particulière. Si on se croise on ne va pas s’ignorer, on a vécu des choses incroyables ensemble. Mais on n’est pas tous les jours en contact, forcément des relations disparaissent.
G : Moi j’ai un exemple parfait, un peu comme des amis que tu peux ne pas voir pendant des années et quand vous vous revoyez c’est comme si tu les avais vu hier. Après certains ont pris des directions différentes. On a bossé ensemble puis on a pris plein de chemins différents, il faut laisser faire. Mais on a grandi ensemble, fait une partie de nos vies ensemble, ça ne peut pas s’oublier comme ça.
« Il y a beaucoup de travail pour prendre un nouveau départ , nous en sommes conscients »
On vous retrouve en duo sur le titre « J’ai grandi ». Comment est-il né ?
On a reçu plein de messages de fans qui réclamaient le feat et on s’est dit pourquoi pas.
Vous chantez « J’ai grandi, j’ai pas vu l’horloge tourner », est-ce que c’est une manière de dire au public que vous n’êtes plus des enfants ?
N : Oui parce que ça nous arrive régulièrement de voir dans les commentaires des références aux Kids United. Comme si on avait disparus de l’esprit du public et que là ils nous redécouvraient, sans transition. Donc oui ça montre qu’on a grandi, un peu ce côté nostalgique, d’amitié qu’il y avait dans le groupe. En plus le fait d’être tous les deux ça montre l’évolution vocale.
G : C’est vrai qu’il n’y a pas eu de transition pour les gens. Surtout que l’aventure Kids United Nouvelle Génération s’est arrêtée un peu brutalement sans annonce officielle vu qu’il y a eu des complications avec le covid.. Je reçois aussi pas mal de commentaires qui disent qu’ils pensaient que j’allais pas changer et rester petite fille toute ma vie. Donc c’est important pour nous de montrer qu’on a grandi et se sortir de l’image Kids United. Attention ça ne veut pas dire qu’on en a honte ou qu’on n’en veut plus, ça fait parti de notre parcours. Mais pour pouvoir recommencer en solo il faut se construire une nouvelle image, c’est important de créer cette transition là. Ce titre est là pour ça.
Un clip est-il prévu ? Ou un album commun à la Vitaa/ Slimane ?
N : Pour le clip on espère, on verra selon l’accueil du single. Pour l’album je ne pense pas. C’est déjà assez dur d’en faire un individuel. Mais en duo il faut de l’organisation.. on verra si le clip prend de l’ampleur.
G : Honnêtement le titre est un petit clin d’oeil mais on veut vraiment cette nouvelle image individuelle.
Vous avez évolué musicalement, Nathan pourquoi avoir choisi le pseudo NTH plutôt que garder ton prénom ?
N : C’est un peu pour marquer la différence et le changement d’identité musical. Je me suis trouvé dans un style plus pop latine avec des vibes solaires . J’aimais bien le fait de changer de nom même si il n’y a pas de grosse différence. Il y a beaucoup de travail pour prendre un nouveau départ nous en sommes conscients. Même si il y a toujours une partie de la communauté des Kids qui continue de me suivre. Mais il faut se reconstruire une communauté, un projet, une identité musicale, une équipe… Cette fois c’est plus un travail sur soi-même que du collectif.
Et toi Gloria où en es-tu de ton projet solo ?
G : Pour ma part j’ai fait 2 comédies musicales. Emilie Jolie et une autre qui parlait de l’histoire de ma Region et seconde guerre « Nous sommes partis » entourée de 700 choristes. Ensuite je suis partie 2 ans à la Réunion pour me reposer et faire le point sur tout ce qui m’était arrivé. Puis là j’ai décidé de me relancer. C’est vrai que pour se reconstruire une image seule il y a beaucoup de travail. C’est là qu’on se rend compte que les uns sans les autres dans Kids United on n’était rien. On était vraiment un ensemble, on avait besoin de toutes les pièces pour que ça fonctionne. Il faut tout refaire. Mais en ayant l’expérience de la scène, des TV, interviews…Pour me part je dirais que je fais de la pop française, variété. Je vais essayer de mélanger un peu plein de choses. Je dirais que le principal c’est les messages passées dans les chansons. Ramener de la bonne humeur, de la joie, rendre heureux les gens c’est mon but principal. Et bien entendu l’objectif : remonter sur scène. Je vais tout faire pour !
Merci à Gloria et NTH
Titre « J’ai grandi » disponible
Un beau roman d’amitié feuilletant l’album de leurs souvenirs communs, les yeux tournés vers un nouveau chemin.
DROUIN ALICIA
