Le jeu de rôle/stratégie Arknights a une longue histoire sur smartphone et une influence qui s’étend jusque dans l’art amateur. Suite du hit free to play de Yostar, Arknights Endfield est donc particulièrement scruté et était jouable pour la première fois à ce TGS 2024.
La démesure du stand est à la mesure de son ambition. Après une bande-annonce quasi hollywoodienne fin 2023, l’éditeur a investi dans un énorme dispositif avec de nombreuses bornes pour jouer, des tableaux d’illustrations à l’intérieur du stand et de grands écrans montrant vidéos et futurs personnages.
La démo est en quatre parties et il faut donc y aller en deux temps malgré l’attente. Quelque soit l’heure de la journée, il faut 45 minutes à une heure pour pouvoir prendre le clavier. Il arrive même que les organisateurs ferment carrément le stand lorsque la file est trop longue. Et on parle ici des journées presse : on n’ose imaginer ce qui se passe le week-end quand il y a quatre fois plus de monde! On commence logiquement par le tutoriel, puis l’exploration.
Un système de combat décevant
A notre grande surprise, les combats s’avèrent décevants. Arknights passe du genre tower defense à un jeu de rôle/action classique, mais sans maîtrise et surtout sans idées neuves. Le tutoriel est bref, ne donnant en réalité que deux leviers de gameplay. Les combos sont un peu mous et chaque personnage dispose d’une capacité offensive qui permet d’interrompre l’adversaire quand il charge une attaque. Cette action retire en même temps une barre de bouclier à l’ennemi. Répéter ce cycle permet de briser sa défense et d’infliger de gros dégâts. A priori, il n’y a pas de mécanisme de combat au-delà de ça. Rien de nouveau sous le soleil, donc.
L’autre souci est que les affrontement sont visuellement bien moins impressionnants que ce que la bande-annonce laissait espérer. Les capacités donnent lieu à des animations bien discrètes et fonctionnent toutes en ligne droite. Les attaques ultimes semblent complètement hors contexte, en plus d’être bien courtes. En l’état, sans vraie profondeur ni grand spectacle, les habitués des jeux miHoYo risquent de s’ennuyer rapidement.
La partie exploration est un peu plus engageante, même si la encore la déception technique peut être ressentie. Arknights Endfield a un monde qui paraît plutôt vaste, complexe, et aux décors assez plaisants. Les cutscenes de dialogue rebutent en revanche nettement : il n’y a aucun mouvement des lèvres pour les personnages pourtant joliment modélisés au demeurant. Rien que ce petit détail donne l’impression d’un travail un peu bâclé, alors que tout le reste est superbe. Le menu est un modèle du genre parsemé d’animations rigolotes et la beauté des décors est d’un niveau incroyable! Il y a beaucoup, mais alors beaucoup de loot dans le jeu présenté par Gryphline, où l’on ramasse des objets de toutes sortes à la pelle. On imagine que cela peut déboucher sur une gestion d’inventaire riche et intéressante.
Mais pour le moment, la gestion des possessions au clavier est peu intuitive, notamment pour le soin. Et c’est assez malheureux, car il n’y a pas de sort de soin et les ennemis tapent fort. On le constate d’ailleurs dans la troisième partie de la démo, qui vous met face à un boss majeur harcelant votre équipe à coups de météorites. Difficile d’éviter le KO, surtout que le filou a plus d’une barre de vie! Les contrôles comme la gestion des menus ne sont pas évidents et il serait bon de les revoir de façon plus intuitive si on veut que le joueur prenne vraiment du plaisir dans un combat de boss de cet acabit. Le gameplay à la manette pourrait déjà arranger pas mal de choses, mais aucune version PS5 n’était présente.
Quand Arknights rencontre Sim City
L’ultime partie de la démo était plus intrigante, et explique en partie le foisonnement d’objets variés. La partie craft et construction de Arknights Endfield surprend. Ce morceau de gameplay montrait un véritable champ de machines différentes : raffinage, culture, polissage… Le jeu est une révolution industrielle à lui tout seul. Il est possible d’utiliser le loot comme matière première dans ces appareils pour produire d’autres objets plus complexes. Reste à en voir la finalité, puisque ce bout de la démo n’avait pas de tutoriel. Et vu la complexité apparente du tissu industriel, on en aurait eu bien besoin. On pouvait d’ailleurs positionner d’autres engins, mais il fallait faire attention à les connecter à l’électricité!
Il y a une zone connectée à l’électricité, des câbles, et un réseau assez dense de téléphériques. Ceux-ci permettent de se déplacer rapidement dans le visiblement très vaste ouvert, et on devrait pouvoir en installer régulièrement. Tout ça pour dire que la partie gestion de Arknights Endfield paraît nettement plus prenante que son aspect combat. On devrait avoir nettement plus à faire de ce côté-là, si bien que le titre serait finalement plus proche d’un jeu de rôles/gestion à la Atelier que d’un Genshin Impact. L’éditeur a encore du temps pour trancher ces questions puisqu’Arknights Endfield n’a pas encore de fenêtre de sortie sur ses supports que sont le PC, la PS5 et les smartphones.