Il y a eu un avant et après « Loft Story » à la télévision française. Un programme « Culte » de retour sur Prime Video sous forme d’une série fiction zoomant sur les coulisses de sa conception à travers le regard des équipes de production ainsi que de la candidate historique Loana. Debrief.
Synopsis
Paris 2001. Dans la grille de programme de M6 les séries de « La Trilogie du samedi », le « Hit Machine » ou encore « Culture pub ». Une « petite chaîne qui monte » et va gravir le sommet en devenant le premier diffuseur de télé-réalité française avec « Loft Story ». Un pari audacieux qui s’est joué du haut de sa tour. Coulisses ouverts de manière quelque peu romancé dans « Culte » à travers le regard d’Isabelle, Raphaël, Karim, ou Loana incarnée par Marine Colomb. Une série fiction inspirée de faits réels découpée en six épisodes de 45 minutes.
Entre fiction et (télé-) réalité
Chercher l’amour dans une émission de TV, faire des soirées ou jeux autour d’une piscine… Du déjà vu pour les téléspectateurs français. Un concept qui pourtant relevaient du surnaturel jusqu’au début des années 2000 et l’arrivée de « Loft Story », toute première télé-réalité diffusée en France, non pas sans interférences. Une face cachée défloutée par « Culte ». Mais loin d’être un simple documentaire ou énième reportage, la série pointe son objectif sur les coulisses du projet. Une véritable immersion depuis l’achat des droits Outre-Atlantique, à la diffusion de la finale en passant par la longue recherche d’un casting attachant dans toute la France, mais aussi les innovations techniques, contraintes économiques, administratives. Ou encore le bras de fer entre M6 et ses concurrents de TF1 sans oublier les signaux du CSA. Le tout à partir d’une feuille blanche et d’un délais serré d’à peine quatre mois. Un défi pour Isabelle, productrice visionnaire comme l’a été Alexia Laroche-Joubert dont elle endosse le costume avec beaucoup de justesse. Un personnage central qui met en lumière la difficulté à s’imposer dans l’univers impitoyable de l’audiovisuel, face aux grands patrons déconnectés d’avantage focus à gagner des millions. Un portraitvolontairement grossi révélant l’envers autant que « l’enfer » du décor entre coups bas, consommation de cocaïne et autres médicaments, recherche du buzz et même orientation des votes. Un scénario choc façon thriller, raconté avec modernité sous un angle totalement inédit. Au programme, montage rythmé, musique et décor d’ambiance, répliques drôles et suspens. Du grand spectacle, dans la forme comme dans le fond enchaînant les rebondissements! Une série totalement addictif qui (re)plonge les spectateurs avertis autant que la nouvelle génération, au coeur du « Loft » et sa légendaire piscine qui à l’époque a fait beaucoup de vagues. Entre autre après la baignade brûlante entreJean-Edouard et Loana, figurant parmi les rares archives rediffusées. Une candidate historique qui derrière son image sulfureuse cache une grande sensibilité et des failles. Si elle a donné l’accord de raconter son histoire, confié des anecdotes aux auteurs et cocréateurs et même vendu les droits de ses deux livres, elle n’apparaît pas en personne à l’écran. Mais c’est tout comme tant la ressemblance avec son interprète Marie Colomb est troublante. Une actrice qui captive que ce soit dans l’intonation de voix, le regard vague ainsi que l’ insouciance d’une jeune femme de 23 ans. Au casting également quelques figurants laissant en arrière plan ses autres camarades de l’époque qui auraient mérité un peu plus de lumière. Parmi les autres rôles en revanche Karim, journaliste très impliqué dans son travail quitte à virer au fanatisme pour la bimbo au grand coeur. Mais aussi Elena Valente stéréotype même de la directrice de casting extravertie aux airs d’Angela Lorente. « Les personnes, situations, évènements, lieux ou dialogues ont pu être inventés, modifiés ou recrées pur exprimer la vision artistiques des auteurs » prévient la série jouant agilement entre fiction et (télé-)réalité. On y retrouve par exemple le travail acharné des équipes de production pour faire grimper les audiences, quitte à mettre sur pause une part de leur vie personnelle. Mais aussi le discours des antis télé-réalité criant au scandale et voyeurisme, face des fans totalement hypnotisés par ce phénomène de société qui plus de 20 ans après n’a pas fini de fasciner.
L’info + : Une saison 2 de « Culte » est déjà prévue et sera consacrée à la folie des boys band en retraçant le parcours des 2Be3.
Saison 1 de « Culte » à visionner à la demande sur Prime video depuis le 18 octobre 2024.
DROUIN ALICIA