Le grand public connaît parfaitement leur nom, leur voix et nombreux tubes. Et pourtant après des années de carrière c’est comme des jeunes talents que certains artistes se prêtent à l’exercice du cover. Jusqu’à sortir un album composé uniquement de reprises comme le font actuellement Julien Doré, Chimène Badi ou David Hallyday. Dossier.
Julien Doré – « Imposteur »
C’est avec une reprise acoustique de « À la faveur de l’automne » que Julien Doré s’est fait entendre pour la première fois du grand public. Un chanteur qui 17 printemps plus tard joue une nouvelle fois avec les chansons des autres. Mais pas n’importe lesquelles puisque ce joyeux «Imposteur » rejoue des titres qui ont rythmé sa vie. Un voyage introspectif en 17 escales d’horizons bien différents. Que ce soit le populaire « Les démons de minuit » qu’il remet au goût du jour façon ballade douce faisant valser des notes de clavier. Ou les tubes cultes des années 2000 « Toutes les femmes de ta vie» des L5 et « Femme Like U » de K Maro le replongeant dans ses souvenirs d’adolescence. Un chanteur à la chevelure d’or qui comme Dalida veut « Mourir sur scène ». Parmi ses partitions également l’intemporel « Paroles paroles » où il donne la réplique à l’actrice Sharon Stone. Autres duos du disque l’émouvant « Un homme heureux » avec Francis Cabrelmais aussi « Sara perché ti amo » avec l’une de ses idoles de jeunesse, Hélène Ségara. Un grand écart artistique allant de classiques de variété française comme « Pull marine » ou «Sensualité » au plus festif « Les sunlights des tropiques » adouci par le dérèglement climatique auquel l’interprète de « La Fièvre » reste sensible. Un papa chanteur en costume de reptile ressortant son instrument fétiche, le yukulélé pour bercer son fils et la génération actuelle avec la comptine « Ah les crocodiles ». Avant de rendre hommage à sa maman avec amour et émotion autour d’une version piano-voix des « Yeux de la mama ». Une compilation conceptuelle riche d’arrangements soignés et harmonieux et interprétations à la fois légères et touchantes. Un paquet plein de surprises déballant en bouquet final une nouvelle relecture du tube « Moi Lolita » qui l’a propulsé sur le devant de la scène. Une jolie façon de boucler la boucle. Un ensemble homogène et originale, prouvant qu’on peut chanter les chansons des autres tout en y mettant sa propre signature. Et déjà un énième succès pour Julien Doré entré numéro un des charts avec l’équivalent de 32 528 exemplaires vendus.
Chimène Badi – « Gospel & Soul, la voix et l’âme »
Jamais deux sans trois… pour Chimène Badi qui après s’être mis dans la peau de la Môme dans le double album «Chimène chante Piaf », revient avec le disque « GOSPEL & SOUL, la voix et l’âme ». Projet qui n’est autre que la suite d’un premier album de reprises de standards américains et français dévoilé en 2011. Comme son nom l’indique un mélange de choeurs gospel et sonorités soul faisant groover des morceaux initialement interprétés par quelques unes de ses grandes idoles. À commencer par une version sixties habillant de trompettes « Noir c’est noir » de Johnny Hallyday avec qui elle a déjà partagé la scène. Parmi la tracklist également des envolées puissantes sur « Rehab » d’Amy Winehouse, ou « Man in the Mirror » de Michael Jackson repris magistralement dans un registre inattendue. Autant de performances que de moments d’émotion. Un « ballet » gracieux et puissant faisant valser aussi quelques chansons inédites. À l’instar de l’intime « Je reste là » mettant en lumière les difficultés de la vie d’artiste parfois sombre et instable. Un bel équilibre sans fausse note, faisant palpiter autant les oreilles que les coeurs du public.
David Hallyday – « Requiem pour un fou »
Il lui ressemble « Sans pour sang ». Quasi sept ans après la disparition de Johnny Hallyday, son âme continue de résonner dans le monde de la musique. Et qui de mieux que David Hallyday pour faire réentendre sa voix ? Un fils rendant hommage au taulier dont il reprend quelques grands classiques dont « Requiem pour un fou » donnant son nom au projet. Un album à la symbolique toute particulière composé de chansons faisant parti intégrante de son ADN. Des souvenirs d’enfance, de famille à l’instar de « Laura » adressé à sa sœur. Une véritable histoire de transmission offrant une seconde jeunesse à des succès historiques comme le berçant « Derrière l’amour » faisant palpiter riffs de guitareet accords rock de batterie. Un hommage allant du magistral « Vivre pour le meilleur » au poignant « J’ai oublié de vivre » en passant par le passionnel « Je te promets », l’emblématique « L’envie » ou « Diego, libre dans sa tête ». Dans la sienne, la voix de son père qui résonnait dans ses oreilles lors des sessions enregistrement comme pour mieux l’habiter. Jusqu’à fusionner en virtuel sur leur emblématique duo père/fils. Un disque intergénérationnel sorti en juin dernier, qui résonne depuis quelques jours en live dans toute la France. Avec entre autre un concert évènement au Dôme de Paris programmé le 18 mars 2025.
DROUIN ALICIA