Bon vent Catherine Laborde. Une emblématique présentatrice météo qui après avoir fait la pluie et le beau temps sur TF1 durant quasi 30 ans, vole désormais dans les nuages à l’âge de 73 ans. Après avoir affronté courageusement une tempête neurodégénérative, la maladie à corps de Lewy.
Coucher d’un rayon de soleil
« Vous m’oublierez, moi non ». C’était le 1er janvier 2017, Catherine Laborde soufflait une dernière fois le froid d’hiver de sa chaleur légendaire. Et c’est d’ailleurs sous le soleil de Juillet 1988, le 11 plus précisément qu’elle avait annoncé ses toutes premières prédictions météo aux téléspectateurs de TF1. Un fond vert qui lui en aura fait voir de toutes les couleurs et températures durant 28 ans de bons et loyaux services. Des saisons qu’elle a effeuillé de sa voix aussi douce que son sourire et professionnalisme, tandis que le temps défilait dans sa propre vie. « Après 28 ans de bons et loyaux services, je m’en vais » annonçait-elle émue. Un bulletin particulier sonnant l’heure de sa retraite tandis qu’en coulisses se lançaient activement les carrières d’une nouvelle génération. Une sage décision donc mûrement réfléchie pour cette figure historique de la UNE qui a très certainement eu une pensée pour sa chaîne qui vient de célébrer son 50ème anniversaire. Et qui comme tout le monde a connu des zones d’ombres dans sa vie personnelle. Entre autre la démence à corps de Lewy, mélange de Parkinson et d’Alzheimer diagnostiqué en 2014 sur laquelle elle n’hésitait pas à se confier publiquement et même dans un livre intitulé « Trembler ». Une maladie dégénérative touchant plusieurs zones du cerveau, suscitant entre autre pertes de mémoire, troubles moteurs (raideurs, perte d’équilibre…) mais aussi troubles du sommeil, du comportement voire même des hallucinations. Souvent diagnostiquée tardivement elle ne se guéri pas et emporte généralement les patients sept ans plus tard. Catherine Laborde aura elle combattu ce « monstre qui engloutit » durant près de 10 ans et jusqu’à son dernier souffle ce mardi 28 janvier 2025. Un départ serein dans sa maison de l’île d’Yeu entourée des siens, d’après le message d’adieu de sa sœur Françoise Laborde partagé sur les réseaux sociaux qui avant cela a annoncé la triste nouvelle à l’AFP. « Ce matin, le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, sur l’esprit gémissant en proie au long ennuie » a-t-elle cité Charles Baudelaire en séchant ses larmes à coup des derniers rires et souvenirs échangés avec Catherine. Une femme laissant une famille mais aussi des collèguescomme Louis Bodin qu’elle avait accueilli dans l’équipe. Mais aussi Gilles Pélisson et Catherine Nayl l’applaudissant ce soir là en régie tandis que sa consœur Evelyne Dhéliat dédiait sa météo à cette amie partie trop tôt brillant désormais dans les étoiles. D’autres personnalités ont tenu à lui rendre hommage et seront probablement présents pour lui faire un dernier adieu lors de ses obsèques prévus la semaine prochaine à Paris dans un lieu pour l’heure gardé secret.
Tous les rôles de sa vie
Si elle était la présentatrice météo la plus solaire du paf, la carrière de Catherine Laborde ne se résume pas qu’à ce poste. Parmi ses premières expériences une apparition dans la série «Les gens de Mogador » inspiré de la saga romanesque du même nom et diffusée sur la première chaîne de l’ORTF. Une passionnée de théâtre qui a suivi les cours du conservatoire d’art dramatique de Bordeaux tout en passant une maîtrise d’anglais. Devenue rapidement une comédienne enchaînant les rôles. Dont le premier en 1973 dans « L’Église » de Louis-Ferdinand Céline suivi du film « Voyage en Grande Tartarie ». Avant que TF1 ne la remarque et la mette à l’antenne. Si elle est restée fidèle à la météoelle a également animé l’émission bi-hebdomadaire « Parole d’école » sur France 3 entre 1990 et 1993 mais aussi le célèbre « Télévitrine » sur la première chaîne d’Europe. Plus récemment elle avait rejoint la bande de « Touche pas à mon poste » sur C8 en tant que chroniqueuse. Elle a aussi participé à « Fort Boyard » ou au « Grand concours des animateurs » qu’elle a remporté à deux reprises. Une preuve de plus de la culture de cette femme de lettres également auteure de plusieurs publications, qui aurait mérité un dernier chapitre plus happy.
DROUIN ALICIA